dimanche 18 novembre 2018

LE DERBY DU FLEUVE CONGO : LA PLUIE S'INVITE…


Le derby du fleuve Congo entre le Congo-Brazzaville et le Congo-Kinshasa a tenu ses promesses émotionnelles et sportives, malgré la grosse pluie qui s’est abattue sur Brazzaville cet après-midi. Les deux équipes se sont séparées sur un score nul de 1-1. Kabongo a ouvert le score pour les visiteurs (22e), avant que Bifouma ne remette les pendules à l'heure quatre minutes après.


Dana l’avant-midi, Brazzaville, la capitale congolaise, avait l’air d’une ville assiégée avec des véhicules de la police militaire patrouillant tous les secteurs en état d’alerte. En effet, le derby
RD.Congo – Congo, qui devrait avoir lieu cet-après midi, était le match de tous les dangers. Au delà d'un simple ballon rond, des dimensions diplomatiques, politiques, culturelles... donnent souvent une autre considération au derby entre les 2 pays voisins. Les consignes du gouvernement congolais étaient donc strictes : ne pas permettre des regroupements de foule trop longtemps.

Le stade Massamba-Debat 3 h avant le match

Quatre heures avant le match, le stade Alphonse Massamba-Debat était déjà archicomble. 15 milles supporteurs, dont des nombreux kinois, se sont vus refusés l’accès aux portes du stade. Ils sont restés dans les pourtours du stade et la police les a dispersés. En ville aussi il y avait beaucoup de monde dans les rues, la tension était très forte. Les commerces de ville ont commencé à fermer leurs portes vers midi. Le pays traverse une crise financière et sociale atteignant des proportions incroyables, alors des gens malintentionnés voudraient profiter de la situation de confusion pour se livrer aux actes de pillage.
La foule des supporteurs qui fut dispersée par la police.

30 min après le début du match, une violente pluie s’est abattue sur la ville alors que les deux équipes étaient à égalité 1-1. Le match s’est  quand même poursuivie dans des conditions climatiques difficiles, avec un terrain inondé d’eau, qui n'a pas favorisé du beau jeu sur le terrain, mais paradoxalement cette pluie a décrispé la foule et leur a donnée une occasion de s’amuser et de profiter du spectacle.
 Du coup l’ambiance et l’atmosphère partout dans la ville s’est détendue. Au lieu de maudire la pluie, les Brazzavillois l’ont plutôt accueilli comme un sauveur et le match est redevenu juste un simple jeu et non les menaces de batailles que d’aucuns laissaient entendre sur les réseaux sociaux. Cela a eu effet immédiat pour favoriser le travail du maintient de l’ordre par les gendarmes.

Sur le terrain du jeu, la pluie a eu l’effet de calmer les ardeurs des Léopards de la RDC qui étaient les maitres incontestables du début de la rencontre. Après une interruption de 40 minutes, pour permettre aux employés et ramasseurs de balles de retirer l’eau de la pelouse avec des cuvettes, le match a repris avec les locaux qui étaient devenus plus forts et plus dominants dans les duels.

On va dire a quelque chose malheur est bon. Cette pluie bénie serait-elle un don de notre ancêtre le Roi Makoko ?

En tout cas, le plus important est que le derby congolais a tenu toutes ses promesses dans le jeu et dehors. Tout est beau qui finit bien. Cependant, ce match nul condamne le Congo à devoir battre le Zimbabwe à Harare par deux buts de différence pour espérer rééditer l’exploit de Yaoundé 1972.


vendredi 9 novembre 2018

LE DERBY DU CONGO-RDC EST UNE HISTOIRE DE BUTS ET SPECTACLE

Le 18 novembre, les deux Congo vont s'opposer au stade Alphonse-Massamba-Débat, en match comptant pour la cinquième journée du groupe G des éliminatoires de la compétition prévue au Cameroun. Un derby qui promet, comme les précédents, du spectacle au public. Un formidable travail journalistique de compilation du journal ADIAC de Brazzaville me permet de vous faire résumer les rencontres les plus palpitantes de ce grand Derby du Pool-Malebo.


Lors de sa première participation en Coupe d'Afrique des nations (CAN) en 1968 à Asmara (Érythrée), le Congo est opposé à l'ex-Zaïre qui gagne sur le score de trois buts à zéro grâce à Muwawa et Kabamba (deux buts). A la fin du tournoi, le Congo-Kinshasa remporte le trophée. La deuxième confrontation entre les deux équipes en CAN a eu lieu le 27 février 1972 à Douala, au Cameroun. Ce jour-là, malgré une interruption de trente minutes due à une panne d’électricité, le Congo s’incline deux buts à zéro devant les Léopards. Les deux buts sont signés Ntumba « Pouce ». Au final, c’est pourtant le Congo qui va remporter le tournoi sous la manette de Mbono « Sorcier » et Mbemba Tostao.
Thievy Bifouma force le passage devant Yannick Bolasié et Chancel Mbemba 

La troisième confrontation a eu lieu le 5 mars 1974 à Alexandrie(Egypte), lors de la phase de groupe de la CAN, les Diables rouges gagnent sur le score de deux buts à un. Mbono « Sorcier » (70 e mn) et Minga Noël « Pépé » ont répondu au but de Mayanga « Adelar », inscrit à la 25 e mn. Selon le récit de mon oncle, cette CAN avait laissé un goût amer aux Congolais parce que les Diables-Rouges étaient arrivés à cette édition comme les grands favoris et les tenants du titre. Mais en demi-finale, ils se sont fait surprendre et terrassés par la néophyte Zambie 4-2. A l’issue de la compétition, le Zaïre s’approprie sa deuxième CAN en battant la Zambie dans une finale jouée deux fois (2-2 et 2-0). Le choc de la finale tant attendue entre les deux capitales les plus proches du monde n’a plus eu lieu. Mais de nombreux observateurs considèrent que le Congo avait raté la chance de faire un doublé parce que les Diables rouges avaient l’ascendant sur les Léopards à cette époque.

Plus récemment, lors de la CAN 2015 en Guinée équatoriale, le Congo s’est incliné en quart de finale sur le score de deux buts à quatre contre la RDC, après avoir mené pourtant au score deux buts à zéro grâce aux réalisations de Fodé Doré et de Thievy Bifouma en première mi-temps. Dans le dernier quart du jeu, la RDC marque coup sur coup par Dieumerci Mbokani(2), Jonathan Bokila et Joël Kimwaki. Donc en total des phases finales de la CAN, la RDC totalise trois victoires contre une pour le Congo.

Éliminatoires de la CAN




En éliminatoires de la CAN et du Mondial, les joutes entre les deux équipes sont cependant plus indécises et se soldent souvent par un spectacle où le football offensif a toujours été au rendez-vous. Ainsi, lors des éliminatoires de la 12e CAN 1980, au Nigeria, le Congo et le Zaïre s’affrontent le 8 avril 1979 au stade de la Révolution. Les Diables rouges corrigent les Léopards sur le score de quatre buts à deux. Un fait important pour moi, lors de ce match tant médiatisé, j’étais proche de fêter mes 5 ans, mais à cause de la joie populaire de cette soirée je me souviens que c’était la première fois dans ma conscience de bambin d’apprendre l’existence d’un peuple appelé zaïrois et qui était du coté des « méchants » mais nous les avons battus.

Au match retour, les Congolais étaient trop tendres mentalement et physiquement et ils ont laissé les Zaïrois assurer la Remontada(4-1) deux semaines plus tard, le 15 avril, au Stade du 20-mai avec un triplé du « Bombardier »  Lofombo. Du coté des Congolais, Nkoumbou, le gardien, les défenseurs Okouo-Akaba, Dengaky, Mounoundzi, les milieux de terrain Mbama-Nkounkou, Ntsélan-Tsiéné, Ndomba et les attaquants Bahamboula-Mbemba, Lingongo et Lakou disent adieu à la CAN. Ce jour-là ils ont aussi appris que le Zaïre venait de dénicher un petit prodige du football de 18 ans nommé Mutubilé Santos.
Six ans après, lors des éliminatoires de la CAN 1986, le 31 mars 1985, le Congo se fait corriger à Brazzaville 5-2 par le Zaïre au match aller. Je me souviens que ce match avait envoyé au lit les Brazzavillois très tôt. Comment un derby si attendu et une rencontre d’une importance capitale pour la fierté du pays pouvait terminer par une telle humiliation?

Mutubilé Santos, l'homme du match, avec son complice du milieu Kiyika avaient survolé le match comme des « Superman ». Les buteurs des Léopards furent Mutubilé, Kabongo(2), Kiyika et Lofombo. Ange Ngapy et le jeune Kouvouama « Nis » avaient sauvé la face pour les locaux.
Le ministre des sports de l’époque, Gabriel Oba-Apounou, avait aussi perdu son job après cette défaite de trop. Au match retour, le Congo a contraind le Zaïre à un nul blanc de 0-0 dans un stade du 20-mai pétrifié et médusé. Nkoukou Mapro, le gardien, mais aussi Kouvouama Nis, Mouyabi Chaleur, Ndomba Géomètre, Mbama-Nkounkou, N'Kouka Mathins, N'Gouette n'ont pu renverser la vapeur en dépit de leur remarquable prestation. Logée dans le groupe G avec sa voisine la RDC, le Congo est battu au stade des martyrs sur le score de trois buts à un en match d’ouverture des éliminatoires de la CAN 2019.

Éliminatoires de la Coupe du monde


Les éliminatoires de la Coupe du monde 1998, en France, avaient placé les deux pays dans le groupe 3. Le 6 janvier 1997, le Congo contraint la RDC à un match nul d’un but avec un filet de Bongo Christ à la 5 e mn. Au match retour, le 8 juin 1997, sur un pénalty converti par Macchembé Younga Moughani et le Zaïre, devenu la RDC il y à peine une semaine, s’incline au stade Casimir-M’Voulaléa de Pointe-Noire par le plus petit des scores.
Remy Mulamba(RDC) discute avec Marvin Baudry et Arnold Bouka-Moutou du Congo-Brazza lors du match aller de Kinshasa.
Lors des éliminatoires de la Coupe du monde 2002, en Corée du Sud et au Japon, la RDC bat le Congo deux buts à zéro, à Kinshasa, avant que Younga Moughani force un match nul d’un but partout au match retour sur une frappe en pleine lucarne.

Même si la balance penche légèrement du côté de la RDC dans leurs confrontations directes, le Congo a l’obligation de gagner ce match pour avoir son destin en main puisque son adversaire du 18 novembre, avec cinq points, a une longueur d’avance sur lui, très loin derrière le surprenant Zimbabwe qui mène la danse avec huit points, surtout que le Liberia, l’outsider du groupe avec quatre points comme le Congo, n’a pas encore dit son dernier mot. Une bonne nouvelle du coté des Congolais est la confirmation de la venue du franco-congolais Christopher Maboulou(AS Nancy, Ligue 2) qui, après moult refus, a finalement accepté de porter les couleurs du pays de ses parents. C’est d’ailleurs lui-même le joueur qui a relancé le dossier auprès de la FECOFOOT, via sa sœur, pour ne pas rater ce grand derby. 

dimanche 26 août 2018

Ce que les internautes recherchent sur le blog El Cubano

Brazzaville
Voici, par mots-clés,  les 5 Top sujets que les internautes ont recherchés sur ce blog le mois dernier :

SUJET # 1 (28%)

Les villes les plus propres d’Afrique

Kigali(Rwanda) est actuellement la ville la plus propre du continent


SUJET # 2 (27%)

Les pays les plus propres d’Afrique

Le Ghana est un des pays les plus propres du continent.
     

SUJET # 4 (27%)

Les villes les plus salles 




SUJET # 4 (25%)

Explosions de Mpila 


SUJET # 5 (22%)

Le Top 10 des meilleures armées

 
Les Forces armées angolaises

Serge Ibaka fait fureur à Brazza


En vacances chez lui, à Brazzaville, Serge Ibaka défraie la fureur partout où il se rend pour superviser les activités de son Camp Ibaka Games. Lors d’un match de gala organisé par le Lait Cowbell , une marque de lait local, Serge Ibaka a fait une entrée fracassante dans le gymnase Etienne-Monga de Ouenzé.  


Une partie de la tribune s’est écroulée sur l’effet du poids. Le pire a été évité de justesse, aucune blessure grave n’est à déplorer. Certaines victimes on été transportées en ambulance à l'hôpital le plus proche. La star des Raptors de Toronto a  souhaité un bon rétablissement à toutes les victimes de ce malheureux accident.

lundi 20 août 2018

Valdo: « Le Congo appartient à tous les Congolais et non seulement aux expatriés. »



CITATION CÉLÈBRE DE LA SEMAINE


« Le Congo appartient à tous les Congolais et non seulement aux expatriés. »


Valdo, entraineur des Diables Rouges du Congo.



SENS FIGURÉ : Le sélectionneur du Congo répondait ainsi aux critiques qui lui reprochaient la présence d’un grand nombre de joueurs évoluant au pays dans sa liste de présélection. Les gens ne veulent voir que des joueurs évoluant dans les clubs européens.

Mais d’abord faisons un zoom sur la carrière de Valdo, puisque beaucoup de footeux congolais de nos jours ne connaissent que Messi, Ronaldo ou Marcelo…Il faut leur raconter qui est le nouveau sélectionneur national dans le monde du ballon rond.

Cândido de Oliveira Filho dit « Valdo » était un milieu offensif d’une rare élégance avec le ballon. C’était un pur 10 du Brésil des années 86-90, même s’il portait le dossard # 8, par simple respect pour son idole le grand Zico. Il faisait partie d’une brillante génération de techniciens du football samba brésilien avec Careca, Muller, Edinho, Romario, Bebeto, Branco. ..Ensemble ils avaient remporté la Copa América 89 et étaient attendus comme les super favoris de la Coupe du monde 90. Mais un but fatidique de l’Argentin Caniggia en 1/8e finale avait définitivement enterré le Jogo Bonito du Brésil. Depuis ils ont beaucoup changé leur philosophie de jeu, en priorisant l’efficacité d’abord avant le beau jeu. 

Pour revenir à notre citation, ce que Valdo dit est très profond. Car en Afrique, les gens sont maintenant habitués à croire que seul ce qui se produit en Europe est la formule gagnante. Avec la rivalité du Real-Barca devenue à la mode, les championnats locaux ne valent plus rien. Cela va au-delà du football même, soit tous les produits locaux ne valent plus rien devant les produits importés de l’UE. Voila pourquoi les gens vendent des maisons pour migrer clandestinement en Europe. C’est la déconfiture sociale atteignant son paroxysme. Cette philosophie décourage le développement du capital humain local.

Souvent des gens me disent « Tu as encore le temps de suivre ce fichu football congolais vraiment !». Une autre jeune congolaise qui me demande si le Real va aussi jouer la Coupe du Monde 2018.



Mais non ma chère! Ton Real et ton Barça étaient représentés par l’Espagne et ils ont perdu. Moi-même je suis un fan du football allemand et du Barça, car c’est la référence du football actuel. Mais cela reste peu comme de la fiction pour moi. Je me sens d’abord plus proche des footballeurs locaux africains, parce que j’ai aussi joué au ballon dans la rue comme eux…On jouait pied nus et on fabriquait nos propres ballons. J’ai beaucoup de respect pour ceux qui sont arrivés au haut niveau en partant de rien. Si je devrais dépenser mes 20$ pour aller au stade les regarder, je le ferai sans hésiter.

Le coach Valdo veut que les Congolais s’approprient d’abord leur pays et leur culture avant de croire que le miracle vient toujours de l’étranger.