dimanche 28 mai 2017

CAN 2019 : Sébastien Migné se la joue avec son système en 4-4-2 ?

Mbokani et Doré

Pour venir à bout de la voisine RDC, CE 11 JUIN 2017, Sébastien Migné a encore refait appel à tout son effectif qui était présent lors du dernier regroupement en Mauritanie. Ce détail laisse croire qu’il aura de nouveau recours à son 4- 4-2 cher à lui et son ancien mentor Claude Leroy. Mais le sélectionneur des Diables-Rouges doit comprendre que personne ne veut le forcer à abandonner son système de jeu, sauf que ce match à haut risque est pris très au sérieux par une grande partie de la population congolaise. Sa capacité à mener le football sur les rails sera mis à défi lors de ce grand derby du Pool Malebo. Il est en train de jouer sur sa réputation et pour la suite de la confiance avec l’exigeant public congolais.

Sebastien Migné et Badila Tobias
Sebastien Migné rencontre le nouveau Tobias Badila pour la première fois lors du stage.

Ce n'est pas la première fois que le débat surgit. Après la défaite contre la Mauritanie (1-2), en préparation, la question du système des Diables-Rouges s'était déjà posée. Contre les Mauritaniens, Sébastien Migné avait choisi de reconduire presque nom par nom le classement type de Claude Leroy de 2014-15, pour faire jouer Prince Oniangue plus haut afin qu’il soit le meneur de jeu. Delvin Ndinga est resté figé en arrière comme sentinelle avancée de la défense.

Les milieux créateurs excentrés étaient Arnold Bouka à gauche et Moise Kounkou à droite. Avec cette configuration, on a vu une équipe complètement débordée et en panne de solutions offensives. À gauche, Bouka n’a jamais été capable d générer une seule action dangereuse ni assurer la transmission avec les deux attaquants Thievy Bifouma et Fodé Doré. Le seul qui a tenté de faire quelque chose fut Kounkou, mais ses qualités de petit dribbleur rapide le poussaient toujours à revenir vers l’axe pour s’appuyer sur Oniangue, parce que son profil n’est pas celui d’un ailier de débordement. Cette situation a emmené à un blocage technique, avec les carences techniques de Prince Oniangue.
Thievy Bifouma contre la RDC lors de la Can 2015
Après coup, le sélectionneur congolais n’a pas cherché à changer de système pour renverser la situation. Il n’y a eu que 4 changements, dont pour cause de blessure du gardien Mafoumbi. Le Congo n’a jamais été en mesure de poser des problèmes à l'adversaire, malgré le score en désavantage. Les remarques que nous faisons ici sont pour apporter le changement afin d’évoluer. Mais force est de constater que Sébastien Migné, tout comme son mentor et ami Claude Leroy, est un conservateur pur dur.

Depuis longtemps pourtant, le technicien semble préférer le 4-4-2 à tout autre schéma tactique. En bientôt quatre ans cumulé à la tête de la sélection congolaise (si l’on tient en compte son passage comme adjoint de Claude Leroy), le coach natif de Bordeaux a toujours privilégié ce système.

Charlevie Mabiala

Nous voulons que le coach Sébastien Migné comprenne que le football n’est pas une science exacte. Il y’a plusieurs facteurs et détails qui pourraient influencer un match aussi capital que ce qui nous attend en République Démocratique du Congo. Nous devons donc adapter nos schémas tactiques en fonction de l’adversaire et des circonstances. On reconnait un bon entraîneur par sa flexibilité et sa capacité de prendre les justes décisions lors des moments clés d’une rencontre.

Les amères éliminations encaissées contre la RDC lors de la Can 2015(2 - 4) et celle un an plutôt devant la Lybie lors du Chan 2014 (2-2), devraient interpeller le technicien français, parce qu’il était l’un des acteurs de ces épisodes qui, à chaque fois, a vu le Congo mener par 2-0 et échouer vers la fin.
Le jeune robuste défenseur Fernand Mayembo effectuera enfin ses débuts avec le Congo.
Pour ce prochain match du 10 juin, à Kinshasa, il sera impératif d’empêcher les poulains de Florent Ibenge de déployer leur jeu impétueux à domicile. La meilleure manière de le faire sera d’attaquer le léopard dans son propre jeu comme l’avait fait le Burundi (2-2). Il faudra pratiquer une relance de balle rapide du centre vers les ailes et exploiter au maximum les qualités athlétiques des jeunes joueurs dont dispose Sébastien Migné.

Les Diables Rouges du Congo ont changé de visage avec des nouveaux joueurs lors du stage de Lisses(France).
En effet, la sélection congolaise vient d’enregistrer les renforts de jeunes binationaux talentueux qui effectueront leurs débuts avec le Congo. Il s’agit de Dylan Bahamboula(Dijon FC), Tobias Badila(Nancy), Juvhel Tsoumou(Wacker Burghausen, D4 allemande), Yves Simon Pambou(Dunajska, D1 Slovaque) et l’attaquant-dribbleur Jonathan N’sondé(Nantes). On parle de jeunes joueurs professionnels qui, certes ne jouent pas dans des ligues d’élite, mais qui possèdent un bon niveau du foot.

Dylan Bahamboula apporte de la qualité et de la technique dans le jeu congolais.
Au lieu de miser sur une paire Ndinga-Oniangue trop lourde au centre, il serait préférable d’adopter un 4-2-3-1 avec un duo Massengo-Oniangé dans la récupération. Plus haut dans l'entrejeu, le milieu offensif Dylan Bahamboula pourrait officier comme le dépositaire du jeu pour assurer la liaison avec les deux milieu excentrés qui pourraient être Thievy Bifouma(à gauche) et le supersonique Yves- Simon Pambou(à droite). En attaque, le coach Migné aurait plusieurs options intéressantes comme Fodé Doré, Sylver Ganvoula et le tanker allemand Juvhel Tsoumou.

Après avoir résisté longtemps aux appels de son pays d'origine, le Germano-Congolais Juvhel Tsoumou va enfin porter les couleurs de son pays natal.
Ce passage au 4-2-3-1, va permettre va permettre de briser le système de 4-3-3 de Florent Ibenge en jouant compact sans ballon et en contre-attaquant de force avec les ailiers et un avant-centre. Alors pourquoi ne pas adopter d'entrée un tel dispositif qui va nous permettre de débloquer la situation comme contre le Nigeria en 2014?

Yves Simon Pambou sera précieux pour le Congo avec sa vitesse et son jeu de dribbles rapides.

Ce qui est intéressant avec ce système est que c’est un dispositif de 4-2-3-1 qui se transforme rigoureusement en 4-3-3 quand on a le ballon, d’où l’importance de ne pas aligner des joueurs lents pour ce match comme Ndinga, Oniangué et Doré.

En tout cas, peu importe, le système de jeu que nous réservera Sébastien Migné, les Congolais ne leur demandent qu’une seule chose : montrer aux Kinois que le ballon se joue fort de l’autre côté de la rive.

Si l’arbitrage est bon, ça va être un bon match de football. Tu donnes au chien, le chien hum hum…il refuse.