mercredi 23 mai 2012

La Sangha : espoir du Congo de demain?

Siège de la BEAC  à Ouesso.

Le président Dennis Sassou Nguesso-  et son épouse – vient de séjourner à Ouesso, la capitale de la Sangha, cette riche région équatoriale, du Nord-Ouest du Congo, était jadis l’un des foyers africains du cacao et des palmeraies pendant la colonisation. Le but de cette visite était d’inaugurer des ouvrages d’infrastructures modernes et de lancer le démarrage d’autres ouvrages d’importance.

La décadence de l’axe économique Ouesso-Pokola-Mokeko a été amorcée pendant les premières années de l’indépendance (années 60-70), période dans laquelle l’État congolais n’a pas su entretenir et développer les réseaux de transports laissés par la France, à savoir les cours de la Sangha, le Congo et le chemin de fer Congo-Océan. Naturellement s’en suivi la mauvaise gestion, le désordre et la fatalité pour tuer complètement l’économie de Ouesso, la capitale congolaise du cacao et de la palmeraie. Le bois et la presque totalité des ressources de la région sont alors exportés par le Cameroun  via le port de Douala (1500 km de parcours environs).

Depuis 2005, le gouvernement congolais semble avoir pris conscience des enjeux économiques régionaux (la montée en puissance de l’influence camerounaise dans la région). On ne peut pas bâtir l’économie d’un pays exclusivement sur les revenus du pétrole. Il faut redynamiser et diversifier l’économie nationale, afin que les populations congolaises puissent en ressentir les retombées. Cela passe par le désenclavement et la mise en valeur des nombreuses ressources que regorge la Sangha.
C’est ainsi que le président congolais est allé inaugurer des installations terminales de l’aéroport de Ouesso, c’est-à-dire la nouvelle aérogare, les salles de contrôle et des bagages, du pavillon présidentiel et des chaussées aéronautiques.

Avant de quitter l’aéroport, il a lancé les travaux pour la mise aux normes des avions Airbus A 330-200 des chaussées aéronautiques de cette infrastructure appelé à jouer un rôle majeur dans la région.
La Lengoué(Liouesso), où sera construit le futur barrage de 19 MW.
 C’est-à-dire que l’aéroport de Ouesso compte dispose maintenant de salles d’attente modernes, d’un pavillon présidentiel de 342m2, d’un commissariat de police, d’une tour de contrôle incorporée de 25,5m de hauteur, un parking autos, une centrale électrique, un bâtiment de sécurité incendie, deux véhicules incendie et d’autres équipements de navigation aérienne qui devront s’ajouter.
Une voirie de Ouesso
Sassou en a aussi profité pour inaugurer quelques kilomètres de voiries urbaines dans la ville de Ouesso. Ces voiries ont été réalisées par la société SOCOFRAN pour un montant global de 12 milliards 75 millions 850.000 FCFA. Au nombre des actions menées actuellement pour la modernisation de la ville de Ouesso, figurent la réhabilitation et l’extension du port ; la construction d’une centrale thermique de 3,24 mégawatts ; la densification et l’extension du réseau électrique aérien sur 24 km ; la construction de huit nouveaux postes moyenne et basse tensions et la réhabilitation des quatre anciens ; la réhabilitation de l’ancienne usine d’eau et la construction d’une nouvelle, portant ainsi la capacité de 120 à 240m3/h, ainsi que la pose de 22km de canalisation linéaire pour l’adduction d’eau.

Les travaux pour la route Mambili-Ouesso.

La Sangha : espoir du Congo de demain?


À moyen terme, Ouesso avec son aéroport permettra, au plan domestique, de desservir les régions de la Likouala et de la Cuvette en termes de transport aérien et d’opportunités d’affaire.
Sassou et son épouse dans un bain de foule à Ouesso.
Le président congolais a aussi lancé le démarrage des travaux pour la route Ketta-Djoum(frontière du Cameroun). D'un linéaire de 504,5 km, cette voie constitue un maillon important de la liaison inter-capital Brazzaville-Yaoundé entre le Congo et le Cameroun, longue de 1612 km. L’Afrique centrale, bien qu’étant une région riche en potentiel, plonge à la queue du continent à cause du manque d’infrastructure régionale de ce genre.

Bac sur la rivière Ngoko, frontière Ouesso-Cameroun.
Au-delà des avantages que présente le projet pour le développement des échanges entre les deux pays, il contribuera au renforcement de l'intégration régionale en Afrique Centrale en permettant l'interconnexion sur des axes routiers reliant le Cameroun, le Congo, la RDC, le Gabon, la Guinée Équatoriale, la RCA et le Tchad.

Avec la route et le barrage hydro, l'école de la Sangha va monter en puissance.

Les bénéficiaires directs du projet seront les usagers des transports en commun comme les commerçants du détail, les chasseurs, ainsi que les populations vivant dans sa zone d'influence (Département de la Sangha au Nord du Congo et provinces du Sud et du Sud-est du Cameroun). Il est attendu du projet, non seulement l'amélioration de la circulation des personnes et des biens entre les deux pays, mais aussi le désenclavement des zones à fortes potentialités économiques du Nord du Congo (agriculture, minerais, bois) et du Sud-est du Cameroun, réputé riche en fer et en diamant. Le projet contribuera en outre à la réduction des coûts généralisés de transport et à l'amélioration des conditions de vie des populations riveraines de la route.

Par exemple, la localité de Sembé sortira de l’isolement, vu qu’elle se trouve sur le tracé de cette route. Sembé est un district riche en or en plantation de cacao, mais son enclavement et l’émigration de ses habitants pénalisent fortement la mise en valeur de ces richesses. Avec la route, Sembé va voir revenir ses nombreux cadres et fils « refugiés » à Brazzaville.

La Sangha : espoir du Congo de demain?


Le plat fort de la tournée a été  le lancement des travaux de la construction du barrage hydroélectrique de Liouesso, sur la rivière Lengoué, pour produire 19, 2 MW de courant.
La maquette du barrage de Liouesso.
 Ce projet devrait couter plus de 54 milliards de Francs CFA confiés à l’entreprise chinoise Ghezuba Group Compagny Limeted, pour une durée de dans 4 ans. Cette centrale permettra d’alimenter le village de Liouesso, mais aussi les villes de Ouesso et Mokéko. La construction des réseaux du transport de cette électricité a également été confiée à l’entreprise chinoise.

Avec la centrale, le petit village de Liouesso va sortir des ténèbres.
 Nous considérons le projet comme plat fort parce que,  l’énergie fournie par le barrage devrait résoudre de manière pérenne les pénuries fréquentes d’électricité qui secouent Ouesso. C’est un projet très important qui pourra améliorer les conditions de vie de la population (éclairage, télévision, condition d’air, service informatique, internet, structures sanitaire) et pour développer l’économie locale.

La route Yendo-Liouesso.

 Avec du courant en permanence, il va se développer une économie dynamique de transformations locales de produits comme le bois, le palmier, le cacao et de la latérite.