samedi 4 février 2017

Cameroun: Jamais deux sans trois pour une finale perdue contre l’Égypte ?


Après avoir perdu les deux finales qu’il a déjà disputées avec l’Égypte, en Coupe d’Afrique des Nations (1986 et 2008), le Cameroun va-t-il finalement vaincre le signe indien qui le lie dans ses affrontements  avec cette nation arabe ce dimanche 5 février 2017 ?

Les Lions indomptables du Cameroun partent à la conquête d’un cinquième titre pour égaler leur rival du jour qui, pour sa part, pourrait arracher son sixième trophée continental. Théophile Abega avait été le héros de la Can 84, Roger Milla celui de la Can 88, Patrick Mboma était le héros incontestable pour la Can 2000, pour la Can 2002 c’était le défunt Marc-Vivien Foé qui avait endossé le costume du grand héro y aura-t-il un nouveau sauveur de la nation pour cette Can 2017 ?

Vu d’ici, on n’espère que ce ne soit pas le gardien Fabrice Ondoa(pas par manque de respect pour notre jeune gardien des buts), le seul qui se distingue clairement de ce jeune groupe solidaire, histoire de donner une vive passion au football offensif car les gens préfèrent voir un héros qui marque des buts…En attendant la finale de demain, voyons voir ce que pense El Cubano de la sélection camerounaise.

1. Pourquoi j’ai choisi de présenter cette équipe.

Les Lions indomptables du Cameroun

Le choix était facile car le Cameroun n’est pas seulement voisin de mon pays natal, c’est aussi le pays qui m’est aussi le plus proche culturellement. Souanké(Nord-Ouest du Congo), le village de ma mère, est frontalière du Cameroun via la localité de Sangmélima. Depuis la Coupe du Monde 82, beaucoup de jeunes de mon ethnie ont tous grandi comme des grands fans de la sélection camerounaise.

route Souanké- Sangmelima
Souanké, le village maternel de Alias El Cubano. Ici la route qui le relie au Cameroun via la ville de Sangmélima. 


2. Comment se sont-ils qualifiés en finale ?

Pas grand-chose à dire à ce sujet car évoluant presqu'à domicile– la diaspora camerounaise est très importante au Gabon– le Cameroun  a commencé le tournoi en cafouillant un peu – soyons honnêtes – avec le jeu du chat et la souris. Après une  entame du tournoi mitigée contre le Burkina Faso en ouverture (1-1), les Lions se son qualifiés pour les quarts de finale après une courte victoire sur la Guinée-Bissau (2-1) et un match nul face au Gabon (0-0).

L’exploit qui a sonné le glas fut la qualification fatidique  contre l’un des  grands favoris, le Sénégal, au terme d’un match ennuyé (0-0, 5 t.-a.-b. 4). En demi-finale, face aux Black Stars des frères Ayew, les buts de Ngadeu et Bassogog ont permis aux Camerounais de se hisser à la septième finale de leur histoire. En plus des quatre remportés (1984, 1988, 2000 et 2002), ils ont perdu leurs deux finales contre l’Égypte (1986 et 2008).

3. Quelles sont les chances de les voir soulever le trophée ?


On dit souvent jamais deux sans trois mais, honnêtement, cette équipe du Cameroun est très différente des autres équipes qui ont souvent eu du mal contre le football égyptien. Je pense qu’elle va remporter cette finale.  Sur le papier, elle ne fait pas peur mais dans le jeu c’est un bloc solidaire, compact et agressif dans le pressing du ballon. La sélection égyptienne manque de joueurs athlétiques et rapides pour maitriser un tel adversaire. Ils vont essayer de casser le jeu pour calmer le mémento du match et frapper un petit coup à la moindre faille. Mais cette fois il y a un jeune gardien des buts, très vigilant, au nom de Fabrice Ondoa. C’est la précieuse chance du Cameroun.

4. Présente nous la star de l’équipe.

Moukandjo
Benjamin Moukandjo, le capitaine aux poumons d'acier.

Sans hésitation, la star c’est Benjamin Moukandjo, le capitaine du navire qui sait mener ses coéquipiers sur le bon chemin.  C’est un joueur aux poumons d’acier, capable de manquer une tête devant les buts en attaque et 20 secondes plus tard faire un tacle défensif dans sa propre surface de réparation.  C’est un garçon très intéressant que j’avais déjà remarqué lors de la Can junior 2007 célébré au Congo. Il était un peu frêle lors de cette époque, mais toujours avec le même esprit de compétiteur. Je lui prédisais déjà un grand futur avec la sélection de son pays.


5. Quel est le joueur qui va nous émerveiller ?


J'ai beaucoup de la peine pour l'excellent gardien Fabrice Ondoa parce que c'était mon premier choix, mais je sais qu'il ne recevra pas beaucoup de ballons. les Égyptiens ne vont pas beaucoup attaquer. Donc la star qui va émerveiller les foules demain sera le virevoltant Christian Bassogog.

6. Quel sera le joueur surprise ou « Facteur X » ?

Sébastien Siani sans aucun doute. Le solide mais discret milieu du terrain camerounais est ce genre de joueurs qui savent sortir le grand jeu au moment opportun. Avec ses frappes surpuissantes, il reste un atout précieux pour les Lions indomptables.

7. C’est quoi leur philosophie de jeu ?

Oyongo
Le défenseur de l'Impact de Montréal Ambroise Oyongo fait un grand tournoi avec le Cameroun.
Là encore, je pense que le jeu collectif et physique, qui sont devenus légendaires du Cameroun, vont faire la différence. La fine touche du coaching gagnant du technicien Belge Hugo Broos sera aussi la clé pour une équipe que personne ne pariait dessus, poussant même des fortes voix du milieu du football camerounais comme Roger Milla de la qualifier de Sélection C du Cameroun. Cependant, tout le monde a enfin compris que monsieur Broos mérite récompenses et encouragements. Toute la tactique du jeu, les changements de joueurs effectués et la solidité du groupe témoignent d'un grand coaching de football. Il a pu faire confiance à des joueurs méconnus, comme le solide défenseur de l’Impact de Montréal Ambroise Oyongo, mais qui vont se reveler comme l’un des meilleurs joueurs de cette compétition.

En tout cas, nous aurons droit à une belle petite finale demain, entre deux formations au style opposé. Les Pharaons sont des adeptes du football technique, académique et calqué au style européen mais avec un rythme de jeu plus lent. En opposition, le Cameroun est une équipe typiquement africaine, comme on est habitué de voir, toujours avec des joueurs solides, puissants et dotés d'une technique individuelle sortie du foot de la rue.

Ça va chauffer demain, tu donnes au chien le chien hum hum...il ne veut pas. Quant aux cardiaques, prière de s'abstenir...


dimanche 29 janvier 2017

La RD Congo a eu peur du Ghana et perd le match.


La rencontre de la RD Congo contre le Togo (3-1) lors de la phase des groupes, de la Coupe d'Afrique 2017, était  juste l’arbre qui cache la forêt. Ceux qui croyaient que les protégés du coach Ibenge étaient des magiciens du foot, ont reçu une claque cet après-midi quand les frères Ayew du Ghana ont mis fin La rencontre de la RD Congo contre le Togo(3-1) lors de la phase des groupes, de la Coupe d'Afrique 2017, était  juste l’arbre qui cache la foret. Ceux qui croyaient que les protégés du coach Ibenge étaient des magiciens du foot, ont mis fin a tous les débats et renvoyé la RDC à la maison. Cependant, à Kinshasa, les médias sportif ont manqué de souligner le respect et la peur que les Black Stars ont toujours inspiré chez les footballeurs congolais qui, à mon avis, était la clé du match.


Jordan et André Ayew ont été les buteurs respectifs pour le Ghana, où le but premier fut tout un chef d’œuvre au pur style et talent d’Abedi Pelé, ancien capitaine du Ghana et père des deux jeunes vedettes. Entre-temps, José Mpoku avait égalisé pour le Congo, avec une frappe sèche et limpide de 30 mètres, deux minutes seulement après le but de Jordan.

Les joueurs de la RDC ont eu peur du Ghana ce soir.


D'entrée de jeu, Florent Ibenge a eu le 'ngu ngu ngu' (la peur) et a décidé de miser toute sa confiance sur le jeu du vétéran Dieumerci Mbokani pour diriger l'offensive, laissant sur le banc de touche des meilleures options comme Cédric Bakambu, Jonathan Bolingi et Jonathan Bokila. Comme Mbokani est réputé pour sa force et on courage, Ibenge a choisi de miser sur la force physique pour égaler le jeu physique du Ghana, au lieu de rester fidèle à son propre style qui lui a permis de dominer le football africain depuis 2015.

Le même Mbokani(capitaine du jour)  sera le premier a trahir la confiance du coach et de l’équipe en ratant immanquable a la 5e du match. Profitant d’une erreur  de la défense ghanéenne, il réussi à dribbler le gardien Razack, mais rate le but avec les cages désertes. Par la suite, il va manquer deux autres opportunités claires de buts. Un autre joueur important du coach Ibenge c’est Firmin Mubele qui était complètement inexistant. Mubele a eu deux opportunités claires de déborder et de placer des centres dangereux dans la surface de réparation, mais il a plutôt cherché des fautes inexistantes.

Il y avait beaucoup de nervosité dans la défense et des erreurs de concentration qui ont conduit aux deux buts du Ghana. Il n’est jamais facile d’affronter un adversaire dont vous avez un blocage mental face à lui. La peur enlève la lucidité de sortir avec le ballon pour attaquer. Hors quand on n’attaque pas au foot, on perd l'initiative et  on laisse le temps à l'adversaire d’élaborer ses phases offensives.


La leçon à retenir pour les Congolais, de cette défaite, est que Florent Ibenge est certes un bon jeune entraîneur. Mais il a encore du chemin à parcourir avant de atteindre le niveau des grands entraîneurs tel que Hervé Renard (Maroc), Paolo Duarte (Burkina Faso) ou encore lui-même Abraham Grant (Ghana).