dimanche 18 novembre 2018

LE DERBY DU FLEUVE CONGO : LA PLUIE S'INVITE…


Le derby du fleuve Congo entre le Congo-Brazzaville et le Congo-Kinshasa a tenu ses promesses émotionnelles et sportives, malgré la grosse pluie qui s’est abattue sur Brazzaville cet après-midi. Les deux équipes se sont séparées sur un score nul de 1-1. Kabongo a ouvert le score pour les visiteurs (22e), avant que Bifouma ne remette les pendules à l'heure quatre minutes après.


Dana l’avant-midi, Brazzaville, la capitale congolaise, avait l’air d’une ville assiégée avec des véhicules de la police militaire patrouillant tous les secteurs en état d’alerte. En effet, le derby
RD.Congo – Congo, qui devrait avoir lieu cet-après midi, était le match de tous les dangers. Au delà d'un simple ballon rond, des dimensions diplomatiques, politiques, culturelles... donnent souvent une autre considération au derby entre les 2 pays voisins. Les consignes du gouvernement congolais étaient donc strictes : ne pas permettre des regroupements de foule trop longtemps.

Le stade Massamba-Debat 3 h avant le match

Quatre heures avant le match, le stade Alphonse Massamba-Debat était déjà archicomble. 15 milles supporteurs, dont des nombreux kinois, se sont vus refusés l’accès aux portes du stade. Ils sont restés dans les pourtours du stade et la police les a dispersés. En ville aussi il y avait beaucoup de monde dans les rues, la tension était très forte. Les commerces de ville ont commencé à fermer leurs portes vers midi. Le pays traverse une crise financière et sociale atteignant des proportions incroyables, alors des gens malintentionnés voudraient profiter de la situation de confusion pour se livrer aux actes de pillage.
La foule des supporteurs qui fut dispersée par la police.

30 min après le début du match, une violente pluie s’est abattue sur la ville alors que les deux équipes étaient à égalité 1-1. Le match s’est  quand même poursuivie dans des conditions climatiques difficiles, avec un terrain inondé d’eau, qui n'a pas favorisé du beau jeu sur le terrain, mais paradoxalement cette pluie a décrispé la foule et leur a donnée une occasion de s’amuser et de profiter du spectacle.
 Du coup l’ambiance et l’atmosphère partout dans la ville s’est détendue. Au lieu de maudire la pluie, les Brazzavillois l’ont plutôt accueilli comme un sauveur et le match est redevenu juste un simple jeu et non les menaces de batailles que d’aucuns laissaient entendre sur les réseaux sociaux. Cela a eu effet immédiat pour favoriser le travail du maintient de l’ordre par les gendarmes.

Sur le terrain du jeu, la pluie a eu l’effet de calmer les ardeurs des Léopards de la RDC qui étaient les maitres incontestables du début de la rencontre. Après une interruption de 40 minutes, pour permettre aux employés et ramasseurs de balles de retirer l’eau de la pelouse avec des cuvettes, le match a repris avec les locaux qui étaient devenus plus forts et plus dominants dans les duels.

On va dire a quelque chose malheur est bon. Cette pluie bénie serait-elle un don de notre ancêtre le Roi Makoko ?

En tout cas, le plus important est que le derby congolais a tenu toutes ses promesses dans le jeu et dehors. Tout est beau qui finit bien. Cependant, ce match nul condamne le Congo à devoir battre le Zimbabwe à Harare par deux buts de différence pour espérer rééditer l’exploit de Yaoundé 1972.


vendredi 9 novembre 2018

LE DERBY DU CONGO-RDC EST UNE HISTOIRE DE BUTS ET SPECTACLE

Le 18 novembre, les deux Congo vont s'opposer au stade Alphonse-Massamba-Débat, en match comptant pour la cinquième journée du groupe G des éliminatoires de la compétition prévue au Cameroun. Un derby qui promet, comme les précédents, du spectacle au public. Un formidable travail journalistique de compilation du journal ADIAC de Brazzaville me permet de vous faire résumer les rencontres les plus palpitantes de ce grand Derby du Pool-Malebo.


Lors de sa première participation en Coupe d'Afrique des nations (CAN) en 1968 à Asmara (Érythrée), le Congo est opposé à l'ex-Zaïre qui gagne sur le score de trois buts à zéro grâce à Muwawa et Kabamba (deux buts). A la fin du tournoi, le Congo-Kinshasa remporte le trophée. La deuxième confrontation entre les deux équipes en CAN a eu lieu le 27 février 1972 à Douala, au Cameroun. Ce jour-là, malgré une interruption de trente minutes due à une panne d’électricité, le Congo s’incline deux buts à zéro devant les Léopards. Les deux buts sont signés Ntumba « Pouce ». Au final, c’est pourtant le Congo qui va remporter le tournoi sous la manette de Mbono « Sorcier » et Mbemba Tostao.
Thievy Bifouma force le passage devant Yannick Bolasié et Chancel Mbemba 

La troisième confrontation a eu lieu le 5 mars 1974 à Alexandrie(Egypte), lors de la phase de groupe de la CAN, les Diables rouges gagnent sur le score de deux buts à un. Mbono « Sorcier » (70 e mn) et Minga Noël « Pépé » ont répondu au but de Mayanga « Adelar », inscrit à la 25 e mn. Selon le récit de mon oncle, cette CAN avait laissé un goût amer aux Congolais parce que les Diables-Rouges étaient arrivés à cette édition comme les grands favoris et les tenants du titre. Mais en demi-finale, ils se sont fait surprendre et terrassés par la néophyte Zambie 4-2. A l’issue de la compétition, le Zaïre s’approprie sa deuxième CAN en battant la Zambie dans une finale jouée deux fois (2-2 et 2-0). Le choc de la finale tant attendue entre les deux capitales les plus proches du monde n’a plus eu lieu. Mais de nombreux observateurs considèrent que le Congo avait raté la chance de faire un doublé parce que les Diables rouges avaient l’ascendant sur les Léopards à cette époque.

Plus récemment, lors de la CAN 2015 en Guinée équatoriale, le Congo s’est incliné en quart de finale sur le score de deux buts à quatre contre la RDC, après avoir mené pourtant au score deux buts à zéro grâce aux réalisations de Fodé Doré et de Thievy Bifouma en première mi-temps. Dans le dernier quart du jeu, la RDC marque coup sur coup par Dieumerci Mbokani(2), Jonathan Bokila et Joël Kimwaki. Donc en total des phases finales de la CAN, la RDC totalise trois victoires contre une pour le Congo.

Éliminatoires de la CAN




En éliminatoires de la CAN et du Mondial, les joutes entre les deux équipes sont cependant plus indécises et se soldent souvent par un spectacle où le football offensif a toujours été au rendez-vous. Ainsi, lors des éliminatoires de la 12e CAN 1980, au Nigeria, le Congo et le Zaïre s’affrontent le 8 avril 1979 au stade de la Révolution. Les Diables rouges corrigent les Léopards sur le score de quatre buts à deux. Un fait important pour moi, lors de ce match tant médiatisé, j’étais proche de fêter mes 5 ans, mais à cause de la joie populaire de cette soirée je me souviens que c’était la première fois dans ma conscience de bambin d’apprendre l’existence d’un peuple appelé zaïrois et qui était du coté des « méchants » mais nous les avons battus.

Au match retour, les Congolais étaient trop tendres mentalement et physiquement et ils ont laissé les Zaïrois assurer la Remontada(4-1) deux semaines plus tard, le 15 avril, au Stade du 20-mai avec un triplé du « Bombardier »  Lofombo. Du coté des Congolais, Nkoumbou, le gardien, les défenseurs Okouo-Akaba, Dengaky, Mounoundzi, les milieux de terrain Mbama-Nkounkou, Ntsélan-Tsiéné, Ndomba et les attaquants Bahamboula-Mbemba, Lingongo et Lakou disent adieu à la CAN. Ce jour-là ils ont aussi appris que le Zaïre venait de dénicher un petit prodige du football de 18 ans nommé Mutubilé Santos.
Six ans après, lors des éliminatoires de la CAN 1986, le 31 mars 1985, le Congo se fait corriger à Brazzaville 5-2 par le Zaïre au match aller. Je me souviens que ce match avait envoyé au lit les Brazzavillois très tôt. Comment un derby si attendu et une rencontre d’une importance capitale pour la fierté du pays pouvait terminer par une telle humiliation?

Mutubilé Santos, l'homme du match, avec son complice du milieu Kiyika avaient survolé le match comme des « Superman ». Les buteurs des Léopards furent Mutubilé, Kabongo(2), Kiyika et Lofombo. Ange Ngapy et le jeune Kouvouama « Nis » avaient sauvé la face pour les locaux.
Le ministre des sports de l’époque, Gabriel Oba-Apounou, avait aussi perdu son job après cette défaite de trop. Au match retour, le Congo a contraind le Zaïre à un nul blanc de 0-0 dans un stade du 20-mai pétrifié et médusé. Nkoukou Mapro, le gardien, mais aussi Kouvouama Nis, Mouyabi Chaleur, Ndomba Géomètre, Mbama-Nkounkou, N'Kouka Mathins, N'Gouette n'ont pu renverser la vapeur en dépit de leur remarquable prestation. Logée dans le groupe G avec sa voisine la RDC, le Congo est battu au stade des martyrs sur le score de trois buts à un en match d’ouverture des éliminatoires de la CAN 2019.

Éliminatoires de la Coupe du monde


Les éliminatoires de la Coupe du monde 1998, en France, avaient placé les deux pays dans le groupe 3. Le 6 janvier 1997, le Congo contraint la RDC à un match nul d’un but avec un filet de Bongo Christ à la 5 e mn. Au match retour, le 8 juin 1997, sur un pénalty converti par Macchembé Younga Moughani et le Zaïre, devenu la RDC il y à peine une semaine, s’incline au stade Casimir-M’Voulaléa de Pointe-Noire par le plus petit des scores.
Remy Mulamba(RDC) discute avec Marvin Baudry et Arnold Bouka-Moutou du Congo-Brazza lors du match aller de Kinshasa.
Lors des éliminatoires de la Coupe du monde 2002, en Corée du Sud et au Japon, la RDC bat le Congo deux buts à zéro, à Kinshasa, avant que Younga Moughani force un match nul d’un but partout au match retour sur une frappe en pleine lucarne.

Même si la balance penche légèrement du côté de la RDC dans leurs confrontations directes, le Congo a l’obligation de gagner ce match pour avoir son destin en main puisque son adversaire du 18 novembre, avec cinq points, a une longueur d’avance sur lui, très loin derrière le surprenant Zimbabwe qui mène la danse avec huit points, surtout que le Liberia, l’outsider du groupe avec quatre points comme le Congo, n’a pas encore dit son dernier mot. Une bonne nouvelle du coté des Congolais est la confirmation de la venue du franco-congolais Christopher Maboulou(AS Nancy, Ligue 2) qui, après moult refus, a finalement accepté de porter les couleurs du pays de ses parents. C’est d’ailleurs lui-même le joueur qui a relancé le dossier auprès de la FECOFOOT, via sa sœur, pour ne pas rater ce grand derby. 

dimanche 26 août 2018

Ce que les internautes recherchent sur le blog El Cubano

Brazzaville
Voici, par mots-clés,  les 5 Top sujets que les internautes ont recherchés sur ce blog le mois dernier :

SUJET # 1 (28%)

Les villes les plus propres d’Afrique

Kigali(Rwanda) est actuellement la ville la plus propre du continent


SUJET # 2 (27%)

Les pays les plus propres d’Afrique

Le Ghana est un des pays les plus propres du continent.
     

SUJET # 4 (27%)

Les villes les plus salles 




SUJET # 4 (25%)

Explosions de Mpila 


SUJET # 5 (22%)

Le Top 10 des meilleures armées

 
Les Forces armées angolaises

Serge Ibaka fait fureur à Brazza


En vacances chez lui, à Brazzaville, Serge Ibaka défraie la fureur partout où il se rend pour superviser les activités de son Camp Ibaka Games. Lors d’un match de gala organisé par le Lait Cowbell , une marque de lait local, Serge Ibaka a fait une entrée fracassante dans le gymnase Etienne-Monga de Ouenzé.  


Une partie de la tribune s’est écroulée sur l’effet du poids. Le pire a été évité de justesse, aucune blessure grave n’est à déplorer. Certaines victimes on été transportées en ambulance à l'hôpital le plus proche. La star des Raptors de Toronto a  souhaité un bon rétablissement à toutes les victimes de ce malheureux accident.

lundi 20 août 2018

Valdo: « Le Congo appartient à tous les Congolais et non seulement aux expatriés. »



CITATION CÉLÈBRE DE LA SEMAINE


« Le Congo appartient à tous les Congolais et non seulement aux expatriés. »


Valdo, entraineur des Diables Rouges du Congo.



SENS FIGURÉ : Le sélectionneur du Congo répondait ainsi aux critiques qui lui reprochaient la présence d’un grand nombre de joueurs évoluant au pays dans sa liste de présélection. Les gens ne veulent voir que des joueurs évoluant dans les clubs européens.

Mais d’abord faisons un zoom sur la carrière de Valdo, puisque beaucoup de footeux congolais de nos jours ne connaissent que Messi, Ronaldo ou Marcelo…Il faut leur raconter qui est le nouveau sélectionneur national dans le monde du ballon rond.

Cândido de Oliveira Filho dit « Valdo » était un milieu offensif d’une rare élégance avec le ballon. C’était un pur 10 du Brésil des années 86-90, même s’il portait le dossard # 8, par simple respect pour son idole le grand Zico. Il faisait partie d’une brillante génération de techniciens du football samba brésilien avec Careca, Muller, Edinho, Romario, Bebeto, Branco. ..Ensemble ils avaient remporté la Copa América 89 et étaient attendus comme les super favoris de la Coupe du monde 90. Mais un but fatidique de l’Argentin Caniggia en 1/8e finale avait définitivement enterré le Jogo Bonito du Brésil. Depuis ils ont beaucoup changé leur philosophie de jeu, en priorisant l’efficacité d’abord avant le beau jeu. 

Pour revenir à notre citation, ce que Valdo dit est très profond. Car en Afrique, les gens sont maintenant habitués à croire que seul ce qui se produit en Europe est la formule gagnante. Avec la rivalité du Real-Barca devenue à la mode, les championnats locaux ne valent plus rien. Cela va au-delà du football même, soit tous les produits locaux ne valent plus rien devant les produits importés de l’UE. Voila pourquoi les gens vendent des maisons pour migrer clandestinement en Europe. C’est la déconfiture sociale atteignant son paroxysme. Cette philosophie décourage le développement du capital humain local.

Souvent des gens me disent « Tu as encore le temps de suivre ce fichu football congolais vraiment !». Une autre jeune congolaise qui me demande si le Real va aussi jouer la Coupe du Monde 2018.



Mais non ma chère! Ton Real et ton Barça étaient représentés par l’Espagne et ils ont perdu. Moi-même je suis un fan du football allemand et du Barça, car c’est la référence du football actuel. Mais cela reste peu comme de la fiction pour moi. Je me sens d’abord plus proche des footballeurs locaux africains, parce que j’ai aussi joué au ballon dans la rue comme eux…On jouait pied nus et on fabriquait nos propres ballons. J’ai beaucoup de respect pour ceux qui sont arrivés au haut niveau en partant de rien. Si je devrais dépenser mes 20$ pour aller au stade les regarder, je le ferai sans hésiter.

Le coach Valdo veut que les Congolais s’approprient d’abord leur pays et leur culture avant de croire que le miracle vient toujours de l’étranger.


mercredi 15 août 2018

Le 58 ans de l'indépendance du Congo: entre incertitudes et perspectives économiques


Sans surprises, la célébration des 58 ans de la République du Congo, plus connue sous le nom du Congo-Brazzaville, s'est déroulée dans la simplicité avec un défilé sobre. Les incertitudes engendrées par la crise économique et d’autres facteurs ont apaisé calmé les ardeurs des Congolais, habitués à célébrer cette date avec faste. Les  mesures d’austérités imposées par le FMI; Le prix du pétrole, la menace d’une guerre civile pendant les procès médiatisés des généraux de l'armée Jean-Marie Michel Mokoko et Norbet Dabira font hésiter les investisseurs pour créer des emplois. Cependant, le retour du prix du pétrole à sa valeur dominante et la réalisation de nombreux projets d’infrastructure offrent de nouvelles perspectives économiques pour rassurer les Congolais. 

Voici les principales ressources naturelles, en photos, dont mise ce pays béni pour se relancer.

dimanche 22 juillet 2018

La Corniche de Brazzaville est enfin inaugurée !!!


Lancé, le 27 Août 2015, le projet de construction de la Corniche, Le Président Denis Sassou N’guesso a ouvert à la circulation, ce vendredi 15 juin 2018. C’est un projet qui vient parachever le projet de la modernisation de Brazzaville entamée lors des programmes de la Municipalisation accélérée 2008, 2009 et 2010. Petit a petit, Brazzaville retrouve son rayonnement d’antan.


Ravine de Makélékélé

Ce viaduc de 116 mètres de long et 20 mètres de largeur, a été réalisé en caissons précontraints et assemblés sur les berges. Cet ouvrage, qui était avant un vaste dépôt de décharges publiques, permet le franchissement de la ravine de Makélékélé plus rapidement.

C’est le deuxième pont au Congo, construit par la technique de poussage, après celui sur le Kouilou réalisé en 1986. En outre, deux gros ouvrages hydrauliques de franchissement ont été construits sur ce collecteur qui sera complété par la viabilisation des berges comprenant  les chaussées pavées circulables en sens unique, l’éclairage public et  l’assainissement longitudinal. Ainsi les gens pourront se reposer en contemplant le majestueux fleuve.

Il y a un gap de 600m entre le dernier giratoire et le pont du Djoué. Cette partie du deuxième tronçon fait l’objet d’une étude technique complémentaire. Car on est dans ce cas en pleine zone habitée, ce qui implique des coûts d’expropriations estimés à 2,6 milliards si la route traversait le quartier des rapides. 

Par les temps qui courent, avec la crise économique, les ardeurs des autorités sont un peu refroidies. Cependant, l’idée est belle vu qu’elle prévoit la réalisation d’un viaduc de 550 mètres, avec pour objectif de mettre en valeur ce site panoramique complété par un  échangeur à l’entrée du pont du Djoué.

Pendant mes vacances a Brazzaville, en avril dernier, j’empruntais régulièrement une partie de ce tracé pour faire mon jogging matinal.Je partais de mon auberge situé derrière la paroisse Saint-Pierre Claver(Bacongo), pour redescendre une ruelle qui me menait jusqu’ à la corniche près du giratoire de Youlou. Ensuite je longeais la corniche, en passant devant la Case De Gaulle, pour finir ma course au restaurant Mami Watta du centre-ville et après je revenais sur mon chemin. Sur mon chemin je croisais plusieurs joggeurs comme moi, mais qui étaient tous des touristes ou coopérants étrangers. 

Dommage que les Congolais eux-mêmes ne profitent pas de ce parcours unique à pied et en bord du fleuve. C’est un parcours destiné aux vacanciers désireux de découvrir la beauté de la ville parle bord du fleuve, mais aussi pour toi, Congolais, pour que tu apprennes à aimer ta ville davantage.

La corniche secteur Bacongo
Cependant, il faut aussi reconnaître que les gens n’ont pas trop tord, avec la chaleur brûlante qui torpille ce parcours, nu comme un ver de terre, des 7h du matin jusqu’à 16h30. A partir de 17h le temps se rafraîchit et le public envahit les berges du Congo. Une question m est venu a l’esprit : 

le maître d’ouvrage de ce projet na t-il pas penser à planter des palmiers tout le long de la corniche pour permettre aux gens de mieux profiter de cet ouvrage dans la journée ?
Voila une corniche bien faite(Image Abu Dhabi)

Si depuis 2015 on avait planté des variétés des palmiers à croissances rapides, aujourd’hui nous aurions déjà des belles zones ombragées sur notre corniche.


Congolais, pour une fois, prenons le temps de bien penser avant de commencer les projets. Une prise de décision sans réflexion ne décide rien.

dimanche 15 juillet 2018

La victoire de la France est le triomphe de la diversité et de l’éclosion du talent intrinsèque


Le champagne a été lancé partout en France! Après 20  ans d’attente, la France vient de remporter la deuxième Coupe du monde de leur histoire, en corrigeant la Croatie par 4-2 au bout d'une incroyable finale du Mondial 2018, dimanche à Moscou. Cette victoire française est aussi la victoire d’une vraie nation arc-en-ciel, dont les valeurs de la liberté, de la diversité et de la maîtrise du savoir-faire lui sont non-négociables.


C'est sous une pluie battante que les deux équipes ont été chaleureusement décorées par le président de la FIFA Gianni Infantino sur un podium où se trouvaient trois chefs d'État, le Français Emmanuel Macron, le Russe Vladimir Poutine et la Croate Kolinda Grabar-Kitarovic. Que la soirée fut belle !

À Paris, les Champs-Elysées ont été envahis avant même le coup de sifflet final par une foule en liesse, comme partout en France. Il faut souligner que la victoire de la France est la victoire de la diversité. En tant que noir, je me sens toujours offusqué lorsque les gens parlent des footballeurs africains de la France, en faisant l’apologie du nombre élevé des joueurs de race noire dans la sélection française. Plusieurs images et vidéos à caractère racistes de ce genre ont circulé sur les réseaux sociaux soit pour se moquer des Bleus ou encore pour venger la frustration des piètres prestations des équipes africaines lors de ce mondial. Adopter une telle attitude c’est méconnaître la société française.



La France et le Portugal sont les premières nations qui ont toujours aligner des joueurs de couleurs au sein de leurs sélections. Depuis les années 70, presque régulièrement ces deux pays ont toujours fait de la place aux joueurs issus de leurs anciennes colonies. L’Angleterre et les Pays-Bas ne leur ont emboîté le pas que timidement et après le milieu des années 80. Au moment où John Barnes, le premier noir à revêtir le maillot de la sélection anglaise, était hué par les supporteurs anglais à chacune de ses rares apparitions, La France avait déjà connu des grands joueurs noirs comme Janvion, Trésor ou Tigana. 

Au fur et à mesure que les années avancent, le nombre de joueurs noirs n’a pas cessé d’augmenter jusqu à nos jours. C’est aussi la loi de la croissance naturelle qui suit le cours. Le taux de croissance en Europe décroit depuis la fin de la  Seconde guerre mondiale. Les Européens, en particulier les plus grandes puissances industrielles, ont besoin de la main d’œuvre des immigrants pour soutenir leurs croissances économiques. Le foot étant le sport favori des Africains dans leurs pays d’origine, il est donc normal que les immigrants africains de France transmettent cette passion du foot à leurs enfants nés en France.
Mecatherme, le Roi des boulangeries, est un de ceux qui exportent le savoir-faire français ailleurs dans le monde.

C’est cette diversité de cultures et de mentalité, combinée au savoir-faire de la créativité française, qui amène cette culture de la victoire. Les athlètes noirs de France sont naturellement dotés physiquement, surtout dans les sports d’équipes. Les entraîneurs français de souches leur apportent cette maîtrise  technique dont ils ont besoin pour être au sommet de l’art.

Cette culture du savoir-faire dans la finesse est une marque française qui se répercute dans tous les domaines de la science , que ce soit dans les sports, dans l’aéronautique, dans les technologies ou dans la médecine elle a toujours forcé l’admiration.

Dans le domaine du foot, la France nous a produit des génies comme Michel Platini, Alain Giresse, Eric Cantona, Zinedine Zidane, Laurent Blanc et aujourd’hui la nouvelle cuvée est riche avec Antoine Griezmann, Paul Pogba et le supersonique parisien Kylian Mbappe.

Kylian Mbappé et Antoine Griezmann sont les fleurons du savoir-faire du football français.

Cette victoire est aussi celle d’un grand entraîneur en la personne de Didier Deschamps. C’est un grand homme qui, malgré les nombreuses critiques, il a su protéger son groupe de jeunes joueurs des mauvaises ondes des médias, tout en les gardant unis et solidaires pour la cause. Que c’était beau voir comment les remplaçants comme Steed Mandada et Loïc Ramy célébrer chaque but de la France durant ce tournoi ! Seul un grand entraîneur peut créer une telle synergie entre les joueurs.


Vive la France ! On est ensemble !

mercredi 4 juillet 2018

«Nul n'est prophète en son pays.»



CITATION CÉLÈBRE DE LA SEMAINE


«Nul n'est prophète en son pays.»

Passage de la Bible.


SENS FIGURÉ : Les talents de quelqu'un ne sont jamais assez reconnus par les siens.



Les talents de quelqu'un ne sont jamais assez reconnus par les siens. Le président José Eduardo Dos Santos a quitté la présidence de l’Angola après 38 ans de pouvoir sans partage. Vous savez, les Africains ne valorisent que des dirigeants populistes, au verbe excessif, comme Fidel Castro, Hugo Chavez, Thomas Sankara ou encore Laurent Gbagbo. Mais un dirigeant révolutionnaire, charismatique et sérieux est parti sans faire de bruit comme il a toujours été de par sa nature.

La première fois que je voyais le président Dos Santos à la télé c’était en 1989 ou 1990, j’étais encore à l’école secondaire. Il était invité à Cuba pour l’acte officiel de la levée des corps des soldats cubains morts en Angola. Ce matin, sous un soleil de plomb, Fidel Castro avait fait un discours record de 5h. 

Tout le monde était fatigué, les vieux cadres du parti étaient affaissés dans leurs sièges. Mais Dos Santos est resté debout, à coté de Fidel, durant tout le discours. Il approuvait par la tête certains passages du discours. J’étais fasciné par l’image de ce jeune président africain ; un bel homme de teint noir foncé, grand de taille et avec un regard timide.

C’était l’époque chaude de la guerre froide. Les échos qui nous venaient de cette guerre meurtrière de l’Angola parlaient des MIG-29, des orgues de Staline, de mines anti-personnel etc. Donc je croyais que le dirigeant de ce pays devrait être un autre commando barbu du genre « El Che »  Guevara ou Jerry Rawlings, mais pas un homme si effacé…

Un soldat angolais lors de la bataille de Cuito Cuanavale(Angola)

Plusieurs années après, je n’avais plus entendu parler de Dos Santos jusqu’ en octobre 1997, quand mon pays le Congo était en proie à une violente guerre civile. Brazzaville, la capitale, était totalement détruite et pillée. Apres 5 mois de combats à l’arme lourde, le Congo était entrain de s’enliser dans un conflit sans issu et sans gagnant.

Le président Eduardo Dos Santos avait envoyé son armée intervenir dans le conflit, pour aider ses anciens amis marxistes à reprendre le pouvoir. La supériorité de l’armée angolaise fut écrasante et expéditive, à tel point qu’elle n’a même pas laissé la chance au président congolais de l’époque d’emporter son coffre-fort avec lui  lors de la fuite.

Beaucoup de gens avaient critiqué l’intervention angolaise dans le conflit. Mais je crois que c’était un mal nécessaire. En effet, Dos Santos a permis d’écourter cette guerre inutile et d’épargner la vie de nombreuses personnes innocentes.

Denis Sassou prête serment sous la protection des militaires angolais en octobre 2017.

Sans l’Angola, mon pays allait devenir un no man’s land qui héberge des tueurs et des mercenaires comme la Libye et le Liberia. Même la France, notre chère puissance coloniale, nous avait laissé nous entre-tuer après avoir évacué ses ressortissants. Si les Congolais jouissent de la paix aujourd’hui c’est grâce au président Eduardo Dos Santos et nous lui rendons grâce. La paix est plus importante que toute chose dans la vie. Elle passe avant la démocratie, avant le développement et avant les ambitions du pouvoir des politiciens.

La suite du portrait de ce personnage historique viendra…

Continuará…Bip…Radio Reloj, son las 10h 00 A.M…


samedi 24 février 2018

La route du quartier Ngamakosso coupée en deux après une pluie



La route du quartier Ngamakosso, au nord de Brazzaville, s’est coupée en deux sur un tronçon d’au-moins 100 mètres. Le délabrement a été causé par la forte pluie diluvienne qui s’est abattue dans la nuit du 18 au 19 février sur la capitale du Congo. C’est pour la deuxième fois qu’un tel drame se produise dans le même quartier de Brazzaville et c’était au début de l’année.


Comme bien souvent, au Congo, ce genre de catastrophe laisse place a plusieurs interprétations de la part des populations. Souvent les gens vont sen prendre a la qualité de l’ouvrage réalisée par les entreprises chinoises, d’autres vont pointer la négligence des autorités pour prévoir ces catastrophes. Les rumeurs les plus folles vont même parler des sacrifices rituels pour des fins politiques. Fort heureusement, aucune perte en vie humaine n’a été déplorée lors des deux récents affaissements de terrain de Ngamakosso.

Les populations de Brazzaville doivent comprendre que les affaissements ou glissements de terrain sont des phénomènes naturels au même titre que les tremblements de terre et les séismes. Cela se produit dans tous les pays du monde, au Canada, aux Etats-Unis, en Europe ou en Chine. Ils peuvent également se produire sous l'eau, dans les océans et les lacs. Bien souvent, les experts ignorent la cause réelle du phénomène. Les résultats des analyses de sol ne peuvent  être connus que dans plusieurs  semaines, mais entre-temps on peut supposer plusieurs pistes plausibles.

Une pluie torrentielle est souvent la source d’un glissement de terrain. Au fur et à mesure que le sol d’une pente devient saturé par l'humidité, il commence à s'affaiblir et à se déplacer de manière fluide. L’érosion peut également accélérer le processus de glissement de terrain, apportant une profonde altération du paysage.

Études plus poussées des experts congolais

La route principale de Ngamakosso coupée en deux.

Des ingénieurs de la Mairie de Brazzaville et des experts en géophysique doivent effectuer des études plus approfondies sur les sols boueux de Ngamakosso, pour tenter  de déterminer quelles sont les causes exactes des affaissements de terrain survenus dans les derniers mois dans ce quartier. Il faut installer  des radars en surface ainsi que des géo radars pour suivre attention ce phénomène.

Cependant, pour le moment le plus important c’est la sécurité des populations. Ce secteur devrait être temporairement fermé et leurs habitants relogés dans des lieux sécuritaires. Tant que les pluies torrentielles vont continuer de s’abattre sur Brazzaville, il va y avoir d’autres et cela pourrait causer de nombreuses victimes.