mardi 17 septembre 2013

NICE 2013 : nous sommes les Rois des Jeux !


Le Congo-Brazzaville ne figure pas parmi les 10 premiers pays au classement final des médaillés des Jeux de la Francophonie 2013. Parmi les pays classés devant le Congo il y’a pas moins de six pays africains. Mais qu’importe? En étant le premier pays a remporté deux fois de suite le tournoi du football, les Congolais confirment qu’ils sont les rois des Jeux de la Francophonie. Le Congo avait déjà remporté la médaille d’or au Liban en 2009, en battant la Côte d’Ivoire en finale. En 2013, à Nice, les Diables-Rouges juniors ont récidivé en battant le Maroc en finale (2-1).
Si on passe en revue tous les états membres participants à ces jeux, nous constatons que, en dehors du Canada, du Vietnam, et du Cambodge, le football est le sport roi pratiqué dans tous ces pays. Alors, remporter plusieurs médailles dans les autres disciplines sans avoir une équipe compétitive au foot est une amère déception pour les puissances de la Francophonie. Comme le football est le sport roi des Jeux, les Congolais sont donc les Rois des Jeux.
Les héros de cette formation congolaise des moins de 20 ans, qui a survolé le tournoi de football de Nice, sont dans l’ordre de mérite suivant :
·        L’avant-centre Bersyl Obassi (meilleur buteur du tournoi avec 4 buts)

·         Le gardien James Ekoko(excellent gardien qui a sauvé son équipe de la défaite à plusieurs reprises)

·         Le meneur de jeu Percy Akoli
Bersyl Obassi, meilleur buteur et meilleur joueur du tournoi.
Cette génération, entrainée par le coach Eloi Mankou(déjà vainqueur à Beyrouth), est un mélange intelligent des meilleurs joueurs de la cuvée 2011 des cadets et une bonne moisson des juniors de la cuvée 2011-13. Tous ces jeunes proviennent du centre national de formation de football de Brazzaville(CNFF) qui d’ailleurs vient d’être fermé depuis le mois de mars sur ordre du ministre des sports.
Ce sacre vient confirmer que le talent abonde au Congo, mais c’est la fédération congolaise de football et le ministère des sports qui ne sont pas capables d’implémenter des bons plans stratégiques de développement des athlètes.
Cependant, il faut le reconnaître que tout ne fut pas en rose lors du tournoi de Nice 2013. Car la victoire congolaise peut aussi s’assimiler à un miracle, au vu de la domination souffert contre le Sénégal et le Maroc respectivement en demi-finale et en finale. 

Les footballeurs congolais sont redoutables en équipe. C’est une philosophie de solidarité qui a souvent régné dans le groupe et fait que des joueurs de calibre moyen se supportent pour gagner des grands matchs. Mais lorsque l’adversaire exige un niveau technique élevé, on l’a vu plusieurs fois que nos jeunes footballeurs n’ont plus de solution pour dominer les adversaires.
Romaric Etou doit encore parfaire sa technique
Contre le Maroc, en finale, il était difficile d’imaginer un revirement dans le match au vue de la différence du niveau technique entre Marocains et Congolais. Les Congolais ont su retrouver les ressources morales grâce à l’inspiration de fin de match de l’attaquant Bersyl Obassi sur deux balles opportunes.
La base du foot est la technique, chers compatriotes. Un jeune joueur de foot ne saurait montrer le potentiel de sa technique que s’il touche beaucoup au ballon à l’entrainement. Le nombre de touches de balles lors des entraînements des clubs congolais étant beaucoup trop bas, les jeunes joueurs devraient compenser ce manque de touche de balle soit à l’école, soit dans la rue et – pour les plus doués – au CNFF.
Percy Akoli, ici en en lutte contre un Marocain, dévie de la tête pour le second but congolais.
La plupart des jeunes Congolais ne jouent plus au foot dans les  quartiers ou dans la rue. Avant, les jeunes pratiquaient leurs techniques dans la rue, chez un copain ou dans la grande parcelle du coin. Beaucoup d’anciens grands footballeurs du pays ont fait leurs premiers pas au foot en jouant de cette manière. On jouait durant des heures et les joueurs étaient plus techniques, plus véloces et plus forts que ceux de nos jours.
Le " Bombardier" Hardy Binguila est l'un des grands espoirs du football congolais.
Les jeunes de nos jours ne jouent plus dans la rue, disons même qu’ils ne jouent plus au foot tout simplement. Les jeux vidéo, les femmes et l’alcool ont pris cette place. Aussi, l’offre de la télé-foot a énormément augmenté, avec des nombreux matchs de ligues européennes programmés ou encore la multiplications des chaines religieuses et des séries colombiennes ont détourné plusieurs jeunes congolais des activités sportives.
L'arrière gauche, Pandza Mobié, est un autre qui doit encore travailler sa technique.
Le ministre Opimbat devrait prendre ce problème à cœur. Il faut retourner à la source, au mwana foot, en accordant des subventions aux associations sportives qui voudraient organiser des tournois des quartiers. Il faudra rouvrir le CNFF pour redéfinir son statut et son rôle dans le développement des jeunes footballeurs.
Eddie Hudanski, l’ancien manager du centre insistait beaucoup sur le jeu de passe à une touche de balle, pour des maigres performances. Nous estimons plutôt qu’à cette étape de développement des jeunes, le jeu collectif ne devrait pas être un impératif. Les entraîneurs devraient d’abord s’assurer que les jeunes apprivoisent les concepts fondamentaux du football. Les jeunes doivent travailler la technique individuelle d’abord : Contrôler la balle, dribbler, s’exercer à passer et à tirer au but. Apprendre à faire des jeux de têtes les yeux ouverts. Développer des exercices de coordination. Guider la balle, pivoter, des feintes, dribbler. Il y a tant de choses à revoir au niveau de la DTN de la FECOFOOT.
Les pupilles de la génération dorée du CNFF de Brazzaville
Le staff technique du CNFF(et des clubs congolais) ne devraient pas imposer aux jeunes une façon particulière de jouer. On devrait laisser les joueurs développer par eux-mêmes leur vision du jeu. Cela passe par la touche de balle spontanée. Beaucoup jouer avec le ballon car, tout comme en gymnastique, une coordination répétitive reste la clef du succès.
La génération des cadets 2011 médaillés de bronze la CAN U17
L’on est jamais premier par hasard, chers Congolais. La sélection congolaise senior n’arrive plus à participer aux grands événements depuis plus de 40 ans par le simple fait que le pays ne produit pas des grands footballeurs. Les footballeurs congolais sont assez bons quand ils sont des cadets, des juniors pour s’imposer en équipe, parcequ on les fait jouer ensemble comme un club. Mais passer le cap des U23, ils stagnent parce qu’il leur manque les concepts fondamentaux techniques du football pour pouvoir battre des bonnes équipes comme le Cameroun, la Côte d’Ivoire ou le Burkina Faso qui vient de coiffer le Congo sur le fil pour le mondial 2014.

dimanche 15 septembre 2013

NICE-FRANCOPHONIE 2013 : JAMAIS PREMIER PAR HASARD.


Le Congo vient de conserver son titre des Jeux de la Francophonie 2013, en battant le Maroc en finale par le score de 2-1. C’était une très belle finale, avec un match assez palpitant et beaucoup de couleurs et d’ambiances dans les tribunes. Quatre après Beyrouth 2009, les juniors congolais viennent de confirmer que l’on est jamais premier par hasard. Le Congo restera à jamais un grand pays du foot.
Dans un stade orné d’une très belle ambiance dans les tribunes, surtout des supporteurs congolais très brouillant, le match s’est emballé très tôt pour le Congo avec une domination franche. Un raid solitaire de Biassadila Mouanga dans la défense marocaine voit le Congo très près d’ouvrir le score à troisième minute du jeu.
Après cette action, on en restera pour le Congo puisque les « Lionceaux de l’Atlas » vont progressivement prendre leur envol dans le match. En effet, les juniors marocains vont faire montre de classe, de technicité et d’une spontanéité déconcertante qui déstabilisent totalement les Congolais. La domination marocaine n’est pas seulement dans la possession du ballon, mais aussi dans les gestes techniques et les frappes cadrées.
Plus on avance, plus la menace marocaine devient de plus en plus pressante, ce qui va conduire au premier but par Omar Atti Allah(31e). Ce but est venu suite à une belle combinaison de passes qui va se conclure par une frappe sèche à l’entrée de la surface gauche de la défense congolaise (1-0 pour le Maroc).
Après l’ouverture du score, le Congo tente une rapide réaction avec Obassi qui envoie une tête lobée juste au-dessus des  buts gardés par l’excellent Benachour.
La mi-temps intervient sur ce score avec une équipe du Congo complètement aux abois et un Marco plus proche d’inscrire un voir plusieurs buts.
Le retour des citrons ne modifie pas les rapports de force. Le Maroc continue de séduire et de menacer le Congo avec plusieurs occasions franches de buts. Le Congo reste encore dans la partie grâce à la vigilance de son gardien James Ekoko. Tour à tour, les tentatives d’Atti Allah et El Hassouni vont être reposée par l’excellent gardien des Diables-Noirs de Brazzaville. Ce dernier se verra même refusé un joli but de la tête par l’arbitre, à cause d’un hors-jeu imaginaire.
Le coach congolais Eloi Mankou, qui avait été avare jusqu’à maintenant dans les changements, va décider d’apporter deux changements de suite qui vont faire du bien à une équipe congolaise visiblement carmée par le calendrier des rencontres. Amour Loussoukou et Kader Bidimbou vont respectivement remplacer Hardy Binguila et Kounkou Moise,  tous les deux très méconnaissables dans la rencontre.
Puis vient le déclic tant attendu par les  Diables-Rouges qui, lâchés par un public découragé, avait de la peine à inquiéter la solide défense marocaine.
Sur un corner bien tiré par Loussoukou, Bersyl Obassi égalise contre le cours du jeu(1-1, 76e). C’est le tournant du match qui va se produire. Les Congolais sentent la victoire venir et vont reprendre du poil.
Percy Akoli, jusqu’alors le plus dangereux du Congo, se recentre dans l’entrejeu pour animer l’offensive congolaise. Cette tactique finira par payer cash, puisque sur un long dégagement congolais, c’est lui-même Akoli qui va dévier de la tête vers son coéquipier Obassi qui va doubler le score d’une magnifique reprise de volée en pleine lucarne (2-1, 83e).

Ce but va ressembler un peu à hold up contre le Maroc qui aura tout donné pour remporter cette finale. L’arbitrage aussi n’a pas du tout été juste avec le Maroc, car El Ouadi va se faire descendre dans la surface congolaise par Romaric Etou, mais l’arbitre canadien n’accorde pas le penalty. Au tout début de la rencontre aussi le même Etou avait fauché un Marocain dans la surface mais l’arbitre n’avait peut-être pas voulu accorder un penalty dans une finale à peine débutée.
À deux minutes de la fin de la rencontre, le Maroc se retrouve à dix suite à l’expulsion de Qasmi pour coup volontaire antisportif. Les brèches vont alors s’ouvrir pour les contrattaques congolaises.
Dans les arrêts de jeu,  une contre-attaque bien menée place 3 congolais contre un défenseur marocain. Biassidila voit son mano à mano repoussé par Benachour, mais  dans la foulée c’est Obassi qui reprend le ballon à 25 mètres des buts, puis allume une violente frappe instantanée que la muraille Benachour va dévier en corner avec une détente spectaculaire.
C’est sur cette magnifique action que l’arbitre canadien siffle la fin du match.
Quelle belle histoire pour cette équipe du Congo, d’abord déclarée forfait à cause du refus des visas, qui est venu défendre son titre et dominer tous ses adversaires.

Il y'a du talent dans les sélections des jeunes du Congo
C’est quand même une maigre consolation pour le football congolais, qui vient de se faire éliminer maladroitement des éliminatoires du mondial 2014. Cette victoire prouve que le talent abonde au Congo. Mais c’est le développement des ressources humaines qui laisse à désirer.
Le manque de formation des joueurs et des entraineurs pénalise notre football. On l’a vu même lors de cette finale, bien que remportée, la gestion du match et des joueurs a été pénible de la part du staff technique.
L’équipe sénior avait aussi échoué contre le Niger pour des erreurs du coaching. La fédération devrait délier les cordons de la bourse pour enrôler des entraineurs de grand standing international pour toutes nos équipes.