vendredi 23 septembre 2016

Municipalisation accélérée du Congo : la boucle a été fermée avec la Bouenza.

Aéroport de Dolisie

Ce fameux programme dit « Municipalisation accélérée du Congo » a engendré des insatisfactions c’est sûr, mais globalement tous les Congolais sont unanimes sur le bien-fondé et les fruits de ce programme. Plusieurs projets liés à ce processus graduel de maillage des départements du pays en infrastructures de base ont déjà vu le jour, notamment à Madingou (chef-lieu de la Bouenza), qui est le tout dernier a bouclé un cycle commencé en 2004 avec le département du Kouilou. L’objectif étant de moderniser les localités du département pour rapidement combler les besoins de développement économique et social des populations dans l’ensemble du pays pendant et après la fête de l’indépendance (le 15 août).

Sibiti
La piste aéronautique de Sibiti
Sibiti Airport

Djambala Stadium



Une des avenues bitumées de Sibiti en 2014
Pour avoir un aperçu des réalisations de ce programme, penchons-nous sur le cas de la Bouenza où la quasi-totalité des projets du programme a été terminé à 80% avant la date de la fête de l’indépendance.

Le stade de la Concorde de Kintélé

 Il s’agit :

Du stade de Madingou fini à 90%, dont les travaux finaux se poursuivent encore avec l’installation de la piste d’athlétisme en tartan et d’autres travaux de finition. Réalisé par la société Zhengwei Technique Congo, sous le suivi de la mission de contrôle Géo-Consult, ce stade de 7000 places assises est couvert d’un toit à ossature métallique et doté d’une pelouse synthétique.


Madingou Stadium, Congo
Le nouveau stade de Madingou a abrité la finale de la Coupe du Congo 2016 en présence du président de la république.
De la construction de l’hôtel de ville de Madingou, et 25 kilomètres de voiries bitumées. La construction des caniveaux est exécutée à près de 22 kilomètres. Le boulevard du défilé qui en fait partie, est long de 500 mètres sur 22 mètres de large.

Les populations de Madingou(Bouenza)célèbrent la construction des rues bitumées.

De 17 kilomètres de voiries bitumées de la ville sucrière de Nkayi, qui est aussi la principale agglomération du département. L’aéroport de cette ville a été complètement rénové et modernisé avec la construction du pavillon présidentiel, de l’aérogare et de l’aménagement des chaussées aéronautiques. Sa piste pourrait désormais accueillir le Boeing 737-300.

Voirie bitumée de Nkayi(Bouenza)

Du projet de construction du système d’adduction d’eau potable de Nkayi qui est encore en cours de réalisation. Il est subdivisé en 3 lots à savoir : la réhabilitation de l’ancienne usine de traitement d’eau potable de 300m3 ; la construction d’une nouvelle usine de traitement d’eau potable de 600 m3 et la construction des réservoirs, ainsi que des réseaux de distribution sur 61 kilomètres.

Aeroport de Nkayi

En dehors des chantiers de la « Municipalisation accélérée », d’autres projets de l’État concourent aussi parallèlement pour le développement du pays. Tous ces ouvrages sont suivis à la lettre par un seul homme : l’infatigable Jean Jacques Bouya, le ministre de l’aménagement du territoire et des grands travaux.


Le  tronçon Mambili-Ouesso, qui relie Ouesso au reste du pays
Maintenant que tous les départements ont déjà bénéficié du programme de la Municipalisation, les gens se questionnent sur la suite de ce programme. 


Une rue de Dolisie. La Municipalisation du Niari sera reprise.

Faudrait-il le muter vers un autre programme de nature plus industriel ? Faudrait-il le supprimer pour décentraliser les pouvoirs économiques et donner plus de crédits aux conseils économiques des départements ? Ou simplement continuer le programme dans sa phase tournante actuelle ?
Revue de troupe lors du défilé de Madingou 2016
Au vu de ce qui a déjà été fait, au plaisir des populations concernées, j’estime qu’il serait plutôt profitable de continuer le programme dans sa phase tournante, mais avec quelques petites retouches conceptuelles.

Impfondo la perle de la Likouala: ses voiries attendent aussi le bitumage.

La Municipalisation accélérée, qui coïncide avec la fête tournante de l’indépendance, devrait continuer dans son modèle actuel. Comme tout processus, la Municipalisation était dans une phase d’expérience. Les 3 premières expériences ont connu plusieurs déceptions. Cependant, à partir de 2007 on a rectifié le tir au fur et à mesure.
La Municipalisation du Kouilou devrait mettre accent sur les aménagements des plages et autres centres de loisirs
Pour le second cycle qui pourrait débuter bientôt, il serait souhaitable de corriger ce qui n’a pas été bien fait lors des trois premières années, c.-à-d. dans le Kouilou, la Likouala et le Niari. Après la Municipalisation accélérée de ces 3 départements, on pourrait apporter des nouveaux concepts pour les autres départements.

Pointe-Noire, la Belle, attend un remake de sa Municipalisation accélérée.
Par exemple, le premier cycle du programme a mis l’accent sur la construction des boulevards de défilés, la construction des bâtiments administratifs, des stades, des palais et pavillons présidentiels etc. Jusque-là il ne s’agit que des infrastructures fixes qui n’ajoutent pas de la valeur ajoutée sur le plan économique et sociale. 


Impfondo(Likouala)- Quartier administratif 
Ce sont des infrastructures qui deviennent très vites des éléphants blancs, à cause de l’absence de structures économiques locales capables d’exploiter ces infrastructures.


Construction de voiries de Sibiti

Nous pourrions citer l’exemple des stades de football de Djambala, Ewo, Sibiti et Owando qui sont des vrais éléphants blancs du programme de la Municipalisation accélérée.
Stade de Kinkala construit en 2011

Le second cycle devrait être différent en mettant plus l’accent sur les volets de Santé, de développement social, les ressources humaines et l’épanouissement socioculturel des populations.

Volet Santé et développement social



Les belles rives de la mythique Impfondo méritent des corniches et des promenades.

La construction des structures sanitaires, des toilettes publiques et de l’éclairage des voiries.
Ce volet implique aussi la continuité du bitumage des voiries urbaines avec des caniveaux bien fermées qui vont servir aussi de trottoir pour les piétons.


Nouvel hôpital spécialisé d'Oyo(Cuvette centrale)

Volet Ressources humaines et éducation


Nouveau lycée moderne de Ouesso
La construction des écoles professionnelles à l’instar du lycée technique d’Oyo. Il est nécessaire que les conseils départementaux recensent toutes les qualifications professionnelles qui font défaut, afin qu’une meilleure planification soit faite.

Centre-ville de Ouesso(Sangha)

La construction des nouvelles écoles primaires et secondaires et la rénovation de celles qui existent, en plus de la formation des enseignants pour bien exploiter ces écoles.

Oyo - Lycée professionnel

Volet Loisirs, sports et cultures

Le complexe sportif de Kintélé ayant servi aux Jeux Africains 2015



Congo-Brazzaville
Le joli stade de Sibiti, siège de la finale de la Coupe du Congo 2014.
Les stades sont déjà construits, mais il n’y a pas de personnel, ni de compétitions pour former des jeunes athlètes afin créer une culture de loisirs dans les départements.

Le marché de Dolisie, fruit de la Municipalisation accélérée du Niari.
Il faudrait cette fois-ci créer des académies, des centres de formation pour les joueurs, les entraîneurs et les arbitres avec l’aide de la coopération internationale. Pour le football, nos amis Brésiliens et Français sont là pour nous aider ; les Angolais pourraient nous aider au Basketball ; les Cubains pourraient apporter de l’assistance au volley-ball et la boxe.

Piscine de natation de Kintélé
Le complexe nautique de Kintélé a été construit avec l'aide de la coopération chinoise.

Les Chinois pourraient nous aider a gérer le complexe nautique de Kintelé, de former des nageurs et des plongeurs synchronisés et de nous fournir des instructeurs expérimentés.


Le Stade Marien Ngouabi(Owando) avait accueilli la rencontre Congo-Kenya, éliminatoires de la CAN 2017.

Il faudrait relancer les activités culturelles avec la construction des amphithéâtres et des plateformes pour spectacle à ciel ouvert. La création de différents festivals et carnavals sont aussi des moyens efficaces pour redéployer la jeunesse de l’hinterland.
La mairie de Sibiti

Le programme de la Municipalisation accélérée n’a pas encore apporté la plénitude de sa puissance pour le bien-être des Congolais. La première phase a été un succès qui est toutefois perfectible.

Owando-Avenue principale

La réussite de cet ambitieux programme est le mérite personnel du président Denis Sassou Nguesso, qui a eu la sagesse d’innover avec un programme qui ne cesse de transformer le paysage de nos villages en des temps records.
Le président Dénis Sassou Nguesso passe en revue les troupe avant le défilé militaire et civile de Djambala 2013

Derrière ces réalisations, nous devons rendre hommage au Maître d’ouvrage, l’Honorable Jean Jacques Bouya. On a beau entendre et lire de nombreuses critiques sur le super ministre, notamment sur son enrichissement personnel ou encore ses ambitions politiques, mais la vérité est que l’homme est toujours présent sur le terrain. Année, après année, jour après jour, le ministre Bouya est toujours plus en forme que jamais, avec son indéboulonnable énergie devenue légendaire.

JJ Bouya
Le super ministre Jean-Jacques Bouya visitant la construction du stade de Madingou.
Le Congolais adore faire des gros discours, des critiques, mais quand il s’agit de faire son devoir patriotique, on pourrait compter des doigts le nombre des compatriotes travailleurs, conscients et patriotiques qui nous restent encore dans ce pays. Combien ne sont pas ces soi-disant fonctionnaires congolais qui pavanent dans les rues parisiennes, alors que leurs salaires coulent tranquillement à Brazzaville?

La prochaine municipalisation de Pointe-Noire devrait voir la construction de sa première corniche au bord de la mer.

On a vu défiler des ministres truands comme Okombi Salissa(devenu opposant), qui contrôlait des prélèvements de taxes illégales dans le secteur des transports ou encore Marcel Mbani, le ministre des sports qui a détourné l’argent de la construction des infrastructures sportives sans même débuter les travaux.

Deux jeunes ponténégrines profitent de la douceur des eaux de Loango

Le peuple aussi n’est pas en reste de la culture de l’incivisme qui se développe au Congo. Si nous pouvons demander aux populations de Loudima(Bouenza) de se lever un jour et de nettoyer toute la crasse de l’enceinte de la gare ferroviaire de la localité, les gens exigeront d’être payés d’abord avant de travailler pour un patrimoine qui est commun pour tous.


Une plage de Loango, aux environs de Pointe-Noire.
Le problème est qu’au Congo les gens veulent tous aller au paradis, mais personne n’est prêt à payer le prix, pour paraphraser le chanteur ivoirien Tiken Jah Fankoli.


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