Grand vainqueur des Législatives du 15 juillet, Denis Sassou
Nguesso, sa famille et son parti(PCT) devrait profiter de cette victoire pour
renforcer son emprise sur le pays et l’appareil politique.
Sans aucune surprise, le Parti Congolais du Travail(PCT)
devrait remporter une très large et confortable majorité de sièges dans le
parlement congolais après les élections législatives du 15 juillet. Des
élections caractérisées par un taux d’abstention très élevé, des fraudes et
manipulations massives et surtout une pagaille indescriptible.
On aura tout vu
lors de ces législatives, appétits voraces des membres de la famille
présidentielle, des membres du même clan Nguesso qui se sont affrontés(Claudia Sassou et Blanchard Oba), des membres du gouvernement qui sont venus aux
mains par supporteurs interposés(Gilbert
Ondongo et Martial Kani à Makoua)
et les médias publics et privés qui ont omis la règle de l’impartialité tel que
l’oblige le code éthique de leur art.
Qu’à cela ne tienne, le Grand vainqueur avec un « G »
s’appelle : Denis Cristel Sassou
Nguesso, dit « Kiki ».
Le fils cadet du chef de l’État, et membre du bureau politique du PCT a été élu à Oyo(le village natal de son père)
sur le score de 100% des voix! Qui dit mieux?
Kiki n’a pas voulu monter sur l’arène politique tout-seul.
Il avait pris soin de préparer la victoire de ses proches collaborateurs. Nous
allons citer Hidevert Moigny, le « Kiki
boy », qui a battu l’opposant historique Clément Mierassa(Président du PSDC) à Moungali 2, dans le quatrième
arrondissement de Brazzaville. Le vice-président de l’UPADS (parti de l’ancien
président Pascal Lissouba), Dominique
Nimi Madingou, a été éliminé à Makabana, dans le Niari, par Pierre Mabiala, ami personnel du fiston
et actuel ministre de la réforme foncière.
Un autre qui a mordu la poussière de « Kiki »
Sassou est le patron de l’UDR-Mwinda, Guy Romain Kinfouissia, dans le pool
face à un proche de Kiki. Quant à l’éternel opposant, Mathias Dzon, challenger de Sassou Nguesso aux présidentielles de
2009, il a perdu dans son fief de Gamboma(Plateaux) face au beau fils du chef
de l’État, Hugues Ngouélondélé,
actuel Maire de Brazzaville. Ce dernier est marié à Ninelle Sassou Nguesso, fille cadette du président.
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l'opposant Clément Mierassa a été battu par le "Kiki Boy". |
L’un des soutiens de Denis Cristel Sassou est le
Tout-Puissant Délégué aux Grands Travaux, Jean-Jacques
Bouya, lui-même élu à Tchikapika(près d’Oyo) avec 100 % des voix. Nous
pouvons aussi parler de Denis Gokana,
l’ancien patron de la Société nationale du pétrole du Congo(SNPC), qui a aussi
été élu à Boundji(Cuvette).
Dans le Sud-Ouest du pays, le fief de Pascal Lissouba, Kiki
compte sur le soutien de Thierry
Moungala, ministre des Télécommunications, qui devrait être élu à
Sibiti(Lekoumou) lors du second tour, le 5 août prochain. L’ancien ministre des
industries, Emile Mabondzo, élu à Nkayi, devrait lui représenter dans cet
autre fief des « lissoubistes ».
Élue à Talangaï(nord de Brazzaville), Claudia Sassou, dite « Coco »,
autre fille cadette du chef de l’État, a eu quelques problèmes pour battre le
courageux Serge Blanchard Oba. En
fait, ses demi-sœurs Julienne Johnson
et Ninelle Sassou Nguesso avaient
pris cause pour Serge Blanchard, qui fut un proche de l’ancienne première dame
du Gabon Feu Édith Sassou Bongo. Serge Blanchard Oba est aussi un neveu éloigné
de Sassou Nguesso.
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Claudia Sassou |
Gendre de Sassou, Jean
De Dieu Kourissa, époux de Lydie
Nguesso(nièce du chef de l’État), a réussi à s’imposer à Poto-Poto(Brazzaville).
Oncle de Sassou et ministre de la Justice, Aimé Emmanuel Yoka a été contraint au
second tour, à Vindza(Pool), par un proche de l’ancien chef rebelle Frédéric Ntumi. Cette candidature
surprenante dans le Pool (sud), département réputé hostile au pouvoir, dévoile
l’ambition du régime à vouloir neutraliser toutes les forces de l’opposition.
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Blanchard Oba a resisté contre la machine à fraudes du PCT |
Théoriquement
et techniquement, monsieur Yoka ne devrait même pas passer le premier tout dans
cette circonscription hostile au pouvoir. La machine de magouilles du PCT a mal joué ce coup-là.
Le président Sassou peut bien penser à toutes les combines
pour conserver le pouvoir et s’assurer la continuité de son système désuet.
Mais le peu d’intérêt manifesté par les Congolais, pour ces élections, est une
preuve que plus personne ne croit en lui.
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Frédéric Ntumi a fait sa part de citoyen |
Il serait facile de dire que le PCT n’avait en face de lui
qu’une petite opposition, dispersée et
baignée dans la médiocrité, mais lui donner le mérite de la victoire serait une
fraude de mots. Car en bon père de famille qu’il est, Sassou est emprisonné par
sa conscience. Il sait que les membres de sa famille trichent.
Mais c’est au peuple congolais de lui demander, que veut-il
faire de ce pays? Une monarchie constitutionnelle ou simplement un État médiéval?