Barack Obama a pu résister à une poussée intempestive de l’extrême
droite pour le faire renverser. Il a été réélu président des États-Unis cette
semaine. Ces élections américaines du
mardi nous ont montré que les États-Unis sont restés coupés en deux sur des
lignes idéologiques brutales, mais une frange d'indépendants a su pencher pour
une politique plus modérées offerte par Obama. C’est ça qui lui a permis de
conserver son fauteuil.
Cependant, s’il y’a une chose que le président américain de
ne devra pas oublier, c’est la loyauté de sa base électorale : les
minorités noires, latinos et asiatiques. En effet, malgré le fait qu’il y’a eu
plusieurs déçus dans cette frange électorale, les gens sont repartis voter pour
lui, surtout les noirs.
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Georges W Bush a beaucoup fait pour les minorités et les Africains |
Dès qu’il a remporté les élections de 2008, Barack Obama s’est
plutôt positionné en président de consensus au lieu de continuer sur le
mouvement de « changement » si fièrement défendu pendant sa
campagne. Il s’est contenté d’être le président de tous les Américains et de
son propre pays. N’est-ce pas ça la logique? Un président devrait être le père
de toute la nation. Cependant, lors que nous le regardons de près, nous devons
tenir compte des inégalités qui sévissent encore la société américaine. Cette
pauvreté, cette fatalité qui touche une grande partie des noirs et des latinos
du pays est un grand problème. Les gens sont conscients que les problèmes
sociaux sont tellement énormes, que même Obama seul n’a pas la solution. Mais c’était
juste le changement de mentalité qui intéressait les gens.
Les gens s’attendaient à voir un Obama qui continue sur la même
lancée de l’administration Bush (père et fils), surtout au niveau de la
discrimination raciale et l’ouverture aux postes importants aux minorités
raciales. Obama ne l’a pas fait, ni même de près. Sous les mandats de Georges
Bush père et fils, plusieurs minorités ethniques se sont vu occuper des postes
importants dans l’administration américaine et dans l’armée. C’était du jamais
vu dans l’histoire du gouvernement américain. L’on espérait que Barack Obama, dont
la famille paternelle vit en Afrique, allait faire au moins ce que l’administration
Bush avait fait. Mais ça n’a pas été le cas.
De moins en moins d’aide pour l’Afrique
L’élection d’Obama avait suscité de nombreux espoirs auprès
des Africains, pour plus d’aide au développement et à la lutte contre la
pauvreté. Aussi pour la résolution des conflits et la lutte contre les régimes
dictatoriaux, mais on a rien vu.
L'administration Bush est encore celle qui a le plus
contribué pour l’Afrique, en triplant l'aide humanitaire et au développement à
l'Afrique de 1,4 milliard de dollars en 2001 à plus de 4 milliards en 2006. À l’initiative
personnelle de Georges W. Bush on a lancé le 30 juin 2005 un fonds de 1,2
milliard de dollars, pour une durée de cinq ans, destiné à réduire le taux de
mortalité due au paludisme dans 15 pays africains. C’est le fameux President’s Malaria Initiative.
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Bush et Mme Rice |
Georges Bush présenta en 2003 le President's Emergency Plan for AIDS Relief pour lutter contre le
SIDA à l'étranger (principalement en Afrique sub-saharienne) dont le budget
initial de 15 milliards de dollars sur cinq ans fut monté à 18,3 milliards. En
2007, il propose de monter le budget pour les cinq prochaines années à 30
milliards.
C’est malhonnête de constater que les dirigeants africains n’aient
pas contribué à faire ressortir ces œuvres, se contentant de montrer une image
peu enviable de Bush, le faiseur de guerres en Irak et ne Afghanistan. C’est ce
qui fait que Bush est paradoxalement le président américain le plus détesté en
Afrique, alors qu’il était le plus grand humanitaire de tous les présidents
américains de l’histoire. Barack Obama, dont la grand-mère paternelle vit dans
un village pauvre du Kenya, refuse de voir la réalité en face. Lui qui est
plutôt le président de « Tous les Américains », le président du consensus.