La
sélection du Congo affronte l’Ouganda ce samedi 12 novembre pour la deuxième
journée des éliminatoires du Mondial 2018. Un adversaire qu'elle avait déjà
rencontrée dans un match triste et amer, en 2012, que les Congolais ne sont pas
prêts d’oublier (défaite de 4-0).
Lors
de cette double confrontation, le Congo avait remporté la manche aller (3-1) à
Brazzaville, pour le compte des éliminatoires de la Can 2013. Au match retour,
à Kampala, les Congolais furent terrassés par un score sans appel de 4-0 et avaient
raté la Can 2013. Cette fois-ci les choses ont beaucoup changé depuis et nous
pouvons affirmer que le Congo est prêt à régler ses vieux comptes avec
l’Ouganda.
Beaucoup de changements dans l’effectif du Congo, mais très peu du
côté ougandais
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La sélection ougandaise de football |
L’équipe
des Diables Rouges ayant joué ces deux matchs de barrages de 2012 a bien changé
depuis. Côté ougandais, le visage de l’équipe de 2012 n’a pas beaucoup
changé car à cette équipe, ce groupe dirigé par Bobby Robson faisait partie
d’un projet de reconstruction. C’était une très jeune et athlétique formation
ougandaise, composée des joueurs locaux, qui avaient bousculé les Congolais
comme s’ils étaient d’une autre planète foot.
Les meilleurs éléments de cette
équipe étaient le virevoltant meneur de jeu Moses Oloya, le gardien Denis
Onyango et le puissant attaquant Geoffrey Massa. Tous ces 3 joueurs sont
toujours des titulaires indiscutables de cette équipe, qui compte quand même
sur l’injection de quelques jeunes nouveaux talents comme Joseph Ochaya,
Luwagga Kizito et l’excellent milieu du terrain Farouk Miya(Standard de Liège,
D1 Belge).
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Geoffrey Massa, le robuste attaquant ougandais, est aussi bon techniquement avec le ballon. |
L'Ouganda garde le même système de jeu. Soucieux de bien défendre, les
joueurs du coach serbe, Sredejovic, évoluent dans en 4-3-3 avec un trio de choc
en attaque formée par Massa, Omony et Okwi, tous les 3 étant des puissants athlètes.
Les Ougandais s'appuient sur un jeu très physique, sur des longs ballons en
profondeur et sur le danger généré par les coups de pied arrêtés.
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Farouk Miya est le plus grand espoir du football ougandais actuel. |
Le
Congo, de son côté, a complètement changé de visage. De cette équipe de 2012,
dirigée par le Français Jean Guy Walleme il n'en reste qu’un seul joueur :
Fodé Doré. Fabrice Ondama et Delvin Ndinga ayant déclaré forfait pour blessure
et raisons personnelles respectivement.
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Delvin Ndinga refuse de rejoindre la sélection pour avoir été pointé du doigt comme responsable de plusieurs échecs dont celui de Kampala 2012. |
Le
groupe congolais a été quasiment renouvelé dans son entièreté par l’entraineur
français, Pierre Lechantre, après l’élimination pour la Can 2017. Le gardien de
but titulaire, Christopher Mafoumbi, est blessé et la place revient
au vétéran Gildas Mouyabi qui effectue un retour controversé en sélection. En
défense, Francis Nganga, en difficulté contre les véloces
formations de l’Afrique de l’Est, a été écarté de la sélection pour céder sa
place à Arnold Bouka de
Dijon(France). Enfin la paire des capitaines Prince Oniangué et Delvin Ndinga ont aussi laissé
leurs places à un trio du milieu qui tourne autour du récupérateur
défensif Jordan Massengo. Le reste du groupe est composé des
joueurs locaux qui devraient apporter leurs contributions complémentaires.
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Le Congo change de direction sous la houlette de Thievy Bifouma |
Avec
le forfait de Fabrice Nguessi, l’attaque sera animée par le duo de choc Thievy Bifouma et Fodé
Doré. Un autre renfort de poids est la venue de Delarge Dzon, le
supersonique attaquant du club turc d’Osmanlispor.
Des styles de jeu inamovibles
Des
deux côtés, les systèmes tactiques sont très similaires. Les deux pays ne possèdent
pas des grandes figurent reconnues, mais ont une grande culture pour le
football de la rue. Les deux équipes présentent des différents styles de
jeu qui ne varient jamais de génération en génération. Les Ougandais misent
beaucoup sur le style de jeu se basant sur le kick and rush britannique, c.-à-d.
jouer des longs ballons, faire des courses et essayer de dominer le jeu aérien.
Les Congolais préfèrent le style de finesse a une touche de balle, avec une
projection rapide vers l’attaque.
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Le jeune espoir Luwwaga Kizito attend son heure avec la sélection ougandaise. |
En 2012, ce qui avait
fait la différence dans le score du match est que le Congolais ont manqué de
jus et d’envie face à un adversaire pourtant limité techniquement. Des cadres
comme Fabrice Ondama, Delvin Ndinga, Francis Nganga, Mael Lépicier et le
gardien Barel Mouko avaient trahi l’équipe en présentant un visage pâle et
affligé devant l’adversaire. Très tôt dans le match, ils ont opté pour la stratégie
d’endormir le match pour essayer de perdre du temps en simulant des blessures,
en balançant des longs dégagements en défense et en jouant à un rythme de jeu
très lent. Cette attitude attentiste visant a désespérer le moral des
Ougandais, qui avaient besoin de gagner par 2-0, a produit l’effet contraire en
créant le doute et le manque d’assurance dans le camp congolais. Seuls les
attaquants Chris Malonga et Lys Mouithys avaient montré l’envie et la capacité
de faire quelque chose de plus ambitieux.
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Le gardien Barel Mouka avait eu une grande part de responsabilité lors de cette humiliante défaite de Kampala 2012. |
Un
autre facteur qui avait aussi pesé sur le résultat de ce match fur le très
mauvais arbitrage du collège des arbitres marocains. Ce jour-là l’arbitra
marocain avait accordé un penalty imaginaire a l’équipe locale pour le second
but. Par contre, il n’a pas voulu siffler un penalty incontestable sur une faute
commise sur Mouithys en pleine surface de réparation. Ces deux actions avaient
sans doute causé le tournant du match.
Cependant,
pour ce samedi les choses seront bien différentes. Les forfaits en cascade
enregistrés de la part de Christopher Samba, prince Oniangué, Delvin Ndinga et
Fabrice Ondama ne vont pas affecter le moral congolais. Les Diables-Rouges
comptent sur le leadership et les buts de Fodé Doré, la force de Jordan
Massengo et Boris Moubio, le courage de Merveil Ndockyt et Arnold Bouka et la
puissance de Delarge Dzon. En bonus, Pierre Lechantre a enregistré l’arrivée
contre toute attente de son attaquant-vedette Thievy Bifouma, pourtant annoncé
indisponible durant le week-end dernier.
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Fodé Doré est le seul rescapé de la débâcle de 2012 en Ouganda.
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Les
joueurs d’aujourd’hui sont beaucoup plus courageux que ceux qui avaient pris
part à la débâcle de 2012. Dans l’équipe de 2012, le seul vrai leader était le
défenseur Bruce Abdoulaye. Un autre facteur a ne pas négliger est que cette
formation rénovée du Congo est en majorité formée des joueurs locaux, ce qui
est un atout très important face a l’une des meilleures équipes typiquement
anglophone de l’Afrique de l’Est. En 2012, le coach Walleme n’avait pas utilisé
un seul joueur évoluant dans le championnat local, malgré le fait que les
joueurs de l’AC Léopard étaient dans un grand moment de l’histoire du football
congolais avec une campagne impeccable lors de la Coupe CAF.
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Le jeune Imouelé Zabrown fait partie de ces nombreux footballeurs locaux qui ont rejoint la sélection congolaise. |
Le football africain est
très physique, surtout en déplacement dans un environnement hostile,
l’expérience du terrain compte pour beaucoup. Nos joueurs expatriés sont pour
une grande majorité des joueurs sans expérience du football international. Ils
jouent dans des petites ligues en France la ou l’affluence dépasse rarement les
3000 personnes. Par contre, la sélection ougandaise est composée en majorité
des joueurs locaux aguerris, qui jouent dans une ligue qui est devenue
professionnelle depuis quelques années.
La forte affluence dans les stades ougandais
a favorisé l’émergence d’une ligue locale très compétitive. Avec ces genres de
formations africaines, soit vous les opposer avec des grand professionnels
venus d’Europe comme les Ivoiriens, Sénégalais ou Camerounais ; ou vous
laisser jouer contres des joueurs évoluant en Afrique qui ont de l’expérience
pour des compétitions internationales. Il faut laisser les mafieux combattre la
mafia.
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Arnold Bouka est très populaire au sein du public congolais, pour son énorme énergie qu il déploie lors des matchs. |
C’est exactement l’expérience
que Pierre Lechantre essaie d’établir avec une sélection composée en majorité
des joueurs évoluant en Afrique. En Ouganda,
le Congo devrait évoluer dans un 5-3-2
qu’il a un peu du mal à maîtriser, surtout au niveau des défenseurs.
C’est un système intéressant qui peut rapidement se transformer en 3-5-2, comme
Lechantre l’avait bien réussi avec le Cameroun en remportant la Can 2000 ou
encore Franz Beckenbauer en 1990 avec la sélection allemande. La difficulté
pour le Congo de maîtriser ce système de jeu vient du fait du manque
d’expérience et de la culture tactique des défenseurs.
Par exemple, au centre
de la défense Carof Bakoua semble complètement perdu dans le marquage et ne
sait pas ce qu’il fait dans le jeu. Au niveau des arrières latéraux c’est
Marvin Baudry qui n’assure pas correctement la transition du jeu au moment de
transformer le 5-3-2 en 3-5-2.
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Il est nécessaire que Marvin Baudry soit plus agressif sur le secteur droit de la relance du ballon des Diables Rouges. |
Dans l’entre-jeu, les
relayeurs Kestel Tsiba et Fabrice Ondama n’apportent pas la percussion nécessaire
pour ouvrir le jeu sur les ailes. Bifouma et Doré sont donc obligés de
redescendre très bas pour chercher le ballon. Quand les Congolais récupèrent le
ballon, bien souvent il n’y a personne devant pour lancer des contre-attaques
rapides.
L’idéal serait de
titulariser Delarge Dzon et Dua Ankira afin de renforcer une pression de ballon très haut ; ce qui fera en sorte que lorsque le ballon est récupéré, l’on
ne devrait plus parcourir des longues distances pour attaquer la surface de réparation
ougandaise.
En tout cas, peu importe la stratégie voulue par Pierre
Lechantre, ce dernier est bien conscient qu’il est sur la pente très raide.
A Brazzaville, l’on peut compter des doigts les personnes qui croient encore en
ses capacités de renverser la situation dans ce groupe très difficile. Mais
bon, il n’ y a pas de fatalité pour celui qui veut bien oser.