La présence massive d’expatriés à Kinshasa tire les loyers vers le haut. Une aubaine pour les propriétaires, constructeurs, promoteurs et agences immobilières qui sont pour la plupart chinois ou belges, mais triste réalité pour les congolais de la classe moyenne et basse. Un vrai cauchemar pour les locataires…
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La chic commune de La Gombé |
Quelque 8
000 dollars par mois (environ 5
525 euros). Tel est le loyer d’un somptueux appartement – quatre chambres, un salon, une vue sur le fleuve Congo, piscine et salle de sport partagées – c’est le coût pour vivre à La Gombe, une commune très chic où résident le chef de l’État, les Congolais nantis et nombre d’ambassadeurs.
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Kin La Belle conserve encore un peu de charme, malgré l'incivisme de quelques citoyens irresponsables. |
Autre quartier en vogue,
Ma Campagne, dans la commune de Ngaliema, est de plus en plus recherché pour ses maisons cossues équipées de belles piscines que s’était fait construire la nomenklatura du temps de Mobutu.
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Kin et Brazza se sont lancés dans une course folle et stupide pour ériger des tours jumelles au bord du fleuve Congo. |
L’on se demande comment le loyer à Kinshasa peut coûter 5 fois plus cher qu'à Montréal malgré un pouvoir d’achat 100 fois moins élevé?
Les grands gagnants de ce boom immobilier sont les sociétés étrangères – qui comptent de plus en plus de groupes chinois, dont China Jiangsu Construction Development Company –, mais aussi les promoteurs, comme Klat International, Simkha, le belge Orgaman et surtout les libanais Congo Futur et Achour, qui construisent à tour de bras.
Le gouvernement devrait profiter de cette ruée vers l’or des sociétés étrangères de construction pour former des professionnels Congolais et développer des filières de production de matériaux de construction.
En développant cette expertise au niveau de la main d’œuvre locale, on fera en sorte que la filière se répande au sein de la classe moyenne congolaise pour que l’on construise des habitations à faible coût de construction. Ainsi l’on pourrait loger des familles à revenu plus modeste.
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L'explosion démographique devrait appeler les Kinois à plus de conscience dans le traitement des déchets ménagers. |
Avec 6 millions d’habitants, Kinshasa possède, en même temps, les avantages de développer un marché interne solide et aussi le risque de voir une explosion sociale de misère jamais vue ailleurs au monde.
Il incombe aux autorités kinoises de chercher à s’organiser d’abord elles-même, afin de trouver des solutions pertinentes à ce fléau qui est devenu une bombe à retardement.