Le 53ème anniversaire de l’accession du Congo à l’indépendance s’est déroulé le 15 août à Djambala (département des Plateaux). Cet évènement national a été célébré avec un impressionnant défilé militaire et civil. Ce défilé militaire a connu la participation de plus de 3000 éléments armés, dont 2800 pédestres, quelques unités motorisés et des mirages des Forces armées congolaises. La fête nationale vient avec le programme dit « Municipalisation accélérée ». C’est ce programme assez atypique, qui fait l’objet de cet article.
Le président Sassou et le Général Okoy, Chef de l'armée congolaise. |
Plusieurs bâtiments publics sont sortis de nulle part dans
cette bourgade des plateaux Batékés. La ville de Djambala s’est transformée en
un temps record. On a bitumé environs une vingtaine de rues qui relient les 9 quartiers
de la ville. Les travaux se poursuivent
pour bitumer 15 autres kilomètres de rue.
Le boulevard ou s'est réalisé le défile de Djambala |
Parmi les constructions, nous pouvons citer celui du stade
omnisport de Djambala. C’est un stade de football avec une capacité de 7000
places, dans un premier temps, qui a accueilli la finale de la Coupe du Congo
2013 en présence du président Sassou Nguesso. Finale remportée par Ac Léopard
de Dolisie face aux Diables-Noirs de Brazzaville (1-0).
La tribune officielle du stade de Djambala |
Selon le ministre Jean
Jacques Bouya, la capacité du stade de Djambala sera augmentée en fonction des
besoins et de l’engouement des populations locales pour le football. Ce qui est
nouveau dans ce projet c’est la construction, juste à l’extérieur du stade, de
terrains annexes pour la pratique populaire du football et du handball.
C’est
déjà une avancée encourageante, car lors des précédents projets de ce type, on
a seulement pensé à construire des stades avec tribunes officielles qui ne sont
pas adaptées pour l’essor des sports de ces localités. Ce n’est pas tout le
monde qui arrive à jouer dans un grand stade, il faut aussi penser au
développement des sports de masse.
L’on note aussi la construction de plusieurs infrastructures
telles que l’aéroport de Djambala, le palais présidentiel et l’électrification
de la ville et les villages environnants.
Cependant, comme il est de coutume, la Délégation générale
des grands travaux a fait cavalière seul pour le choix des projets. Le conseil départemental
des Plateaux n’a jamais été associé ni consulté pour la construction des
ouvrages. Du coup, l’on se retrouve avec un dédoublement d’infrastructures, surtout
au niveau des structures scolaires et des centres de santé.
Sassou passe en revue les troupes avant le défilé. |
La piste de l'aérodrome de Djambala, la vile des tékés. |
La municipalisation
accélérée n’a pas aussi songé à soulager les souffrances des populations avec
la construction des logements dignes et à prix modiques. Par exemple, on a
alloué un grand espace de terre aux hommes politiques pour leur permettre de construire
un quartier de villas juste à l’entrée de la ville. Une idée qui est venue pour
pallier l’absence des structures hôtelières pendant la fête comme ça s’est
passé à Kinkala en 2012. C’est une perte d’argent parce que ces villas
sont biens privés et leurs propriétaires
n’y retourneraient probablement pas. Pourquoi n’avoir pas pensé à une solution
durable, comme la construction des motels qui contribueront à une petite
acitivité touristique?
Djambala est une localité qui a vu naitre plusieurs cadres
congolais, aujourd’hui résidents de Brazzaville ou de la diaspora. La présence
des motels et de petits hôtels de moyen standing auraient pu servir à inciter
ses fils de la ville à y retourner le plus souvent.
Les populations autochtones de Djambala ont étés snobés par les autorités du pays |
Un autre cas déplorable, c’est le village des autochtones
qui se tient à quelques kilomètres de l’entrée de la ville. Les pygmées y
habitent dans des huttes d’un autre temps, avec des enfants visiblement mal
nourris et en mauvaise santé.