Le grand et
majestueux Ville de Brazzaville est
de retour après plus de 4 ans en calle, dans le chantier CHANIC(Kinshasa) pour
des réparations majeures. Ville de Brazzaville est le plus grand bateau
pousseur du Congo-Brazzaville, avec au départ une capacité de 250 passagers. Il
a été réhabilité et étendu pour accueillir 800 passagers environs.
Les pousseurs sont
des bateaux propulseurs équipés pour le poussage de barges en convois. En plus
d’un puissant moteur, un pousseur abrite les logements de l'équipage et des
passagers ou du bétail pour le cas des bateaux marchands.
Le bateau "Ville de Brazzaville" en refection à Kinshasa. |
Cette technique permet de travailler avec un effectif moindre que la technique du remorquage, et donc de baisser les coûts d'exploitation. De plus, un convoi poussé consomme moins qu'un convoi remorqué de même tonnage. C’est bon pour les activités fluviales de nos pays du bassin du Congo.
La navigation fluviale en RDC est un bon exemple de la fatalité africaine. |
Embouchure de la Sangha |
Village de pêcheurs au bord du Congo |
Un bateau commandé par le Mali en Chine. |
Le Mali fait encore mieux avec sa Comanav(Compagnie Malienne de Navigation), malgré son modeste réseau fluvial. En effet, avec son fameux fleuve Niger, la Comanav transporte plus de 20 000 passagers chaque année depuis l’indépendance du Mali en 1960. Nous sommes entrain de parler d'un pays du Sahel, avec une tradition maritime plus modeste que les deux Congo.
Le "Général Soumaré", fierté de la Comanav sur le fleuve Niger. |
Un bateau malien sur le Niger |
La majorité du temps, Sassou ne visite jamais ces localités, alors que le peuple congolais souffre jour et nuit pour le manque de moyen de transport. Au moment où l’on rédige cet article, le département de la Likouala n’est plus joignable par voie fluviale pour manque de bateau. Ainsi, nous voyons comment l’ennemi du Congolais est son propre chef.
Pour le cas du
Congo, si nous voulons ressusciter le transport fluvial et augmenter sa
rentabilité économique, nous devons absolument évoluer dans nos mentalités.
Primo, il y’a d’abord l’effet culturel avec le désir perpétuel des Congolais à
vouloir voyager gratuit. Quand on n’a pas les moyens on ne voyage pas, c’est
tout. L’argent récolté par la vente des passages sert à payer la solde de l’équipage, l’entretien des
bateaux et la création d’emplois pour notre économie locale. C'est donc un bien profitable à tout le monde.
Mossaka est un bastion fluvial important pour le Congo. |
En plus de ces deux
aspects importants, il faut ajouter le respect du cahier des charges pour
l’entretien des appareils. Une technique pour allonger la durée de vie des
bateaux est de segmenter le parcours.
Par exemple, au lieu d’avoir un gros pousseur de 800 places reliant Brazzaville- Impfondo en un long trajet, on ferait mieux de faire construire plusieurs pousseurs de 150 à 200 places qui feront des distances plus courtes le long du fleuve.
Par exemple, au lieu d’avoir un gros pousseur de 800 places reliant Brazzaville- Impfondo en un long trajet, on ferait mieux de faire construire plusieurs pousseurs de 150 à 200 places qui feront des distances plus courtes le long du fleuve.
La Sangha au coucher du soleil |
Ainsi nous aurons un bateau, plus
son équipage, qui fera Brazzaville-Makotipoko; un autre bateau, avec son propre
équipage aussi, fait Makotipoko-Liranga; et ainsi de suite des bateaux assurant les
liaisons Liranga-Ouesso et Liranga-Impfondo pour continuer la chaine de transport.
De cette manière on limite le facteur d'épuisement des moteurs et autres pièces importantes du bateau. On limite aussi la fatigue et le stress des membres de l'équipage. Les équipements sont bien entretenus, le personnel de bord est frais et prêt à offrir un service de qualité aux voyageurs. C'est tout le monde qui sort gagant d'avoir une société de transport fluvial prospère.
De cette manière on limite le facteur d'épuisement des moteurs et autres pièces importantes du bateau. On limite aussi la fatigue et le stress des membres de l'équipage. Les équipements sont bien entretenus, le personnel de bord est frais et prêt à offrir un service de qualité aux voyageurs. C'est tout le monde qui sort gagant d'avoir une société de transport fluvial prospère.
Port en eau profonde à Tchicapika(sur l'Alima). |
La construction de plusieurs ateliers d'entretien et des entrepôts de carburant et autres équipements seront aussi necessaire tout le long du reseau navigable.
Gamboma, sur la Nkeni, serait une destination touristique interessante pour les amateurs de croisières fluviales. |
Cela pourrait être
encombrant pour le passager, devoir changer de bateau à chaque escale de réference, mais
cela permetrait de nettoyer et réviser les appareils entre chaque segment du reseau dans
l’intérêt du confort de tous. Faire des longues escales en bateau c’est comme participer à
des excursions de croisière, l’on ne se plaint pas et on profite du voyage.
Quelques recommandations pertinentes
L'Oubangui |
Le phénomène s’observe également au confluent de l’Alima avec le fleuve Congo (au large de l’île de Mossaka), sur la Sangha, et surtout sur l’Oubangui dépassé Dongou(en allant vers Bétou).
Fleuve Congo, Village de Maïta sur une île de 22 km |
La future société de transport fluviale- si l’on ne ressuscite pas l’ATC (Agence Congolaise de Transport- devrait créer sa propre boite d’ingénierie navale. Le rôle de cette boîte d'ingenieurs serait de réguler les normes de navigation en tenant compte des caractéristiques des cours d’eau et des dimensions des bateaux.
Le fleuve Alima est navigable toute l'année. |
Le grand projet de construction de digues à Mossaka pourrait bien aussi inspirer celui de futur canaux pour la navigation. |
Vu que la plupart
des voies navigables ne communiquent pas entre elles: par exemple, pour passer
de l’Alima et à la Nkéni, le transit par le fleuve Congo, qui est navigable
toute l’année, est obligatoire, il faut prévoir de construire des canaux pour
optimiser le réseau reliant toutes les grandes voies navigables.
La ville de Mossaka est un vrai reseau de voies navigables toute l'année. |
Un long canal pourrait relier l’Alima et la
Nkeni et un autre plus petit pourrait relier le lac Télé(Likouala) au fleuve Sangha via
la Likouala Aux Herbes, tout est possible avec la science lorsque les hommes décident
de repousser leurs limites aussi loin possible.