Entre le Canada et le Congo, c’est deux mondes à l’envers.
Pendant que la pénurie de la main d’œuvre qualifiée frappe les entreprises
canadiennes, suite au sondage qui révèle que 38% des travailleurs envisagent de
prendre leurs retraites avant 60ans, au Congo près de huit cents fonctionnaires
pleurent leurs salaires coupés.
Il s’agit de 800 fonctionnaires de l’État environs qui ont
vu leurs salaires coupés, depuis plusieurs mois. Et pour cause, ils sont
supposés être retraités. Or, ces derniers postulent au grade Hors-classe, ce
qui leur donnerait le droit de bénéficier d’une rallonge de 3 à 5 ans de
services actifs dans la fonction publique. Ces fonctionnaires tentent d’obtenir
gain de cause, c’est-à-dire le rétablissement rapide de leurs salaires et
situations.
Notre souhait est que le gouvernement congolais n’accède pas
à cette revendication improductive. En effet, le développement de l’économie
congolaise connait un frein depuis 20 ans à cause d’une main d’œuvre peu
dynamique. La bureaucratie et la routine gangrènent l’appareil de l’État au
Congo. Cette espèce de pesanteur se ressent dans la vie courante où l’on
constate un taux de chômage très élevé chez les jeunes. Le taux de chômage chez
les jeunes accompagne aussi l’inactivité et l’oisiveté. Par exemple, à
Brazzaville et Pointe-Noire il est rare de trouver un jeune de moins de 20 ans détenteur
d’un permis de conduire valide.
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Le travail se fait rare à Brazzaville |
Donc si un investisseur étranger décidait de
créer une grande compagnie de transports et des services, il aura fort à faire
pour recruter et former des jeunes professionnels. Il opterait sûrement pour
des candidats plus vieux, mais là aussi le risque est de tomber sur professionnels
sur qualifiés, usés par la routine et le sous-emploi ou encore sur des chefs de
familles polygames. Cela ne va pas sans poser des problèmes de rendement.
Ce qui fait la force de l’économie en occident, c’est la présence des fonctions publiques
fortes. Dans ces pays, le rôle de la fonction publique est de contribuer à l’émergence
d’une économie prospère et à l’amélioration des services offerts à la
population. Pour atteindre ces objectifs, la fonction publique doit compter sur
le dévouement et le professionnalisme de son personnel.
Au Canada, le renouvellement des fonctionnaires est une
politique irréversible, qui consiste à
veiller à ce que la fonction publique fédérale préserve sa capacité de prester
d'excellents services et de judicieux conseils stratégiques aux politiques et
entrepreneurs privés.
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Une plage de Pointe-Noire, au Congo. |
La fonction publique du Canada, comme tout autre
employeur, affronte de grands défis en raison du vieillissement de la
population, de l'introduction de nouvelles technologies, de la mondialisation
et de la concurrence dans le marché de l'emploi. Il est donc impératif de faire
circuler et de renouveler le personnel.
C’est un exemple que l’on devrait suivre au Congo, mais malheureusement
chez le nègre, les concepts de l’innovation, l’éthique et le rendement ne
relèvent que de l’utopie.