mercredi 4 juillet 2018

«Nul n'est prophète en son pays.»



CITATION CÉLÈBRE DE LA SEMAINE


«Nul n'est prophète en son pays.»

Passage de la Bible.


SENS FIGURÉ : Les talents de quelqu'un ne sont jamais assez reconnus par les siens.



Les talents de quelqu'un ne sont jamais assez reconnus par les siens. Le président José Eduardo Dos Santos a quitté la présidence de l’Angola après 38 ans de pouvoir sans partage. Vous savez, les Africains ne valorisent que des dirigeants populistes, au verbe excessif, comme Fidel Castro, Hugo Chavez, Thomas Sankara ou encore Laurent Gbagbo. Mais un dirigeant révolutionnaire, charismatique et sérieux est parti sans faire de bruit comme il a toujours été de par sa nature.

La première fois que je voyais le président Dos Santos à la télé c’était en 1989 ou 1990, j’étais encore à l’école secondaire. Il était invité à Cuba pour l’acte officiel de la levée des corps des soldats cubains morts en Angola. Ce matin, sous un soleil de plomb, Fidel Castro avait fait un discours record de 5h. 

Tout le monde était fatigué, les vieux cadres du parti étaient affaissés dans leurs sièges. Mais Dos Santos est resté debout, à coté de Fidel, durant tout le discours. Il approuvait par la tête certains passages du discours. J’étais fasciné par l’image de ce jeune président africain ; un bel homme de teint noir foncé, grand de taille et avec un regard timide.

C’était l’époque chaude de la guerre froide. Les échos qui nous venaient de cette guerre meurtrière de l’Angola parlaient des MIG-29, des orgues de Staline, de mines anti-personnel etc. Donc je croyais que le dirigeant de ce pays devrait être un autre commando barbu du genre « El Che »  Guevara ou Jerry Rawlings, mais pas un homme si effacé…

Un soldat angolais lors de la bataille de Cuito Cuanavale(Angola)

Plusieurs années après, je n’avais plus entendu parler de Dos Santos jusqu’ en octobre 1997, quand mon pays le Congo était en proie à une violente guerre civile. Brazzaville, la capitale, était totalement détruite et pillée. Apres 5 mois de combats à l’arme lourde, le Congo était entrain de s’enliser dans un conflit sans issu et sans gagnant.

Le président Eduardo Dos Santos avait envoyé son armée intervenir dans le conflit, pour aider ses anciens amis marxistes à reprendre le pouvoir. La supériorité de l’armée angolaise fut écrasante et expéditive, à tel point qu’elle n’a même pas laissé la chance au président congolais de l’époque d’emporter son coffre-fort avec lui  lors de la fuite.

Beaucoup de gens avaient critiqué l’intervention angolaise dans le conflit. Mais je crois que c’était un mal nécessaire. En effet, Dos Santos a permis d’écourter cette guerre inutile et d’épargner la vie de nombreuses personnes innocentes.

Denis Sassou prête serment sous la protection des militaires angolais en octobre 2017.

Sans l’Angola, mon pays allait devenir un no man’s land qui héberge des tueurs et des mercenaires comme la Libye et le Liberia. Même la France, notre chère puissance coloniale, nous avait laissé nous entre-tuer après avoir évacué ses ressortissants. Si les Congolais jouissent de la paix aujourd’hui c’est grâce au président Eduardo Dos Santos et nous lui rendons grâce. La paix est plus importante que toute chose dans la vie. Elle passe avant la démocratie, avant le développement et avant les ambitions du pouvoir des politiciens.

La suite du portrait de ce personnage historique viendra…

Continuará…Bip…Radio Reloj, son las 10h 00 A.M…