La présence massive d’expatriés à Kinshasa tire les loyers vers le haut. Une aubaine pour les propriétaires, constructeurs, promoteurs et agences immobilières qui sont pour la plupart chinois ou belges, mais triste réalité pour les congolais de la classe moyenne et basse. Un vrai cauchemar pour les locataires…
La chic commune de La Gombé |
Kin La Belle conserve encore un peu de charme, malgré l'incivisme de quelques citoyens irresponsables. |
Kin et Brazza se sont lancés dans une course folle et stupide pour ériger des tours jumelles au bord du fleuve Congo. |
L’on se demande comment le loyer à Kinshasa peut coûter 5 fois plus cher qu'à Montréal malgré un pouvoir d’achat 100 fois moins élevé?
Les grands gagnants de ce boom immobilier sont les sociétés étrangères – qui comptent de plus en plus de groupes chinois, dont China Jiangsu Construction Development Company –, mais aussi les promoteurs, comme Klat International, Simkha, le belge Orgaman et surtout les libanais Congo Futur et Achour, qui construisent à tour de bras.
Le gouvernement devrait profiter de cette ruée vers l’or des sociétés étrangères de construction pour former des professionnels Congolais et développer des filières de production de matériaux de construction.
En développant cette expertise au niveau de la main d’œuvre locale, on fera en sorte que la filière se répande au sein de la classe moyenne congolaise pour que l’on construise des habitations à faible coût de construction. Ainsi l’on pourrait loger des familles à revenu plus modeste.
L'explosion démographique devrait appeler les Kinois à plus de conscience dans le traitement des déchets ménagers. |
Il incombe aux autorités kinoises de chercher à s’organiser d’abord elles-même, afin de trouver des solutions pertinentes à ce fléau qui est devenu une bombe à retardement.
cher EL cubano,
RépondreSupprimervotre vue sur la dérive de la vie à kinshasa vis à vis des classes sociales, est un vrai coup de maitre.tout est dit sur ce constat alarmant du triste état dans lequel gravitent un nombre de personnalités politiques tellement insouciants et inconscients.Ma question : que pouvons-nous envisager de faire?, au lieu de rester là à assister à la mort lente, sûre et épouvantable de ce beau pays qu'est le congo ? a bientôt. moi : "la rebelle sans arme"...
Ma cher « Rebelle sans âme »,
SupprimerMoi je pense que le problème du Congo est d’abord d’ordre psychologique au sein des populations. En effet, les Congolais semblent s’être résignés devant ce système mafieux et corrompu jusque dans les os. Dieu et les innombrables églises de réveil qui se créent tous les jours dans le pays sont devenus les seuls morceaux de pain où les Congolais peuvent s’accrocher. Mais pourtant c’est faux, car il n’y a pas de fatalité pour celui qui veut bien oser.Il faut d’abord aider les gens à retrouver la confiance et à croire en l’avenir et les potentiels économiques du majestueux Congo. Du côté des politiques, il est urgent que des esprits éclairés se réveillent pour forcer le gouvernement à entreprendre des grands programmes de financement des logements sociaux. C’est d’abord par le logement qu’il faut attaquer pour redonner à l’homme le sourire. Les Cubains ont un programme social de logement à prix modique que j’aime bien, les fameuses « Micro-Brigadas ».
Le concept des Micro- Brigadas (microsociales en espagnol) se défini comme suit : l’État assiste dans le relogement des familles vivant dans la précarité totale et dont les maisons doivent être démolies (car en trop mauvais état). L’aide se fait par la fourniture des matériaux de construction, dans des espaces alloués par l’État et qui vont servir à créer des nouveaux quartiers HLM qui vont respecter un cadre architectural défini (une place culturelle avec jardin de repos, des aires des jeux et les arrêts de bus). On forme des petites brigades de travailleurs, composées par les bénéficiaires eux-mêmes, qui seront supervisées par des ingénieurs et les experts du ministère de l’aménagement. Donc nous sommes par exemple 12 dans une brigade, on attribue un certain délai pour construire les 12 maisons revenant à chacun de nous. Les plans, les matériaux et l’expertise est fournie par l’État et la main d’œuvre est fourni par nous.
SupprimerÀ la fin des travaux, les bénéficiaires payent une somme mensuelle à prix très modique et au bout d’un certain temps, la maison les revient. Tu reçois un logement presque gratuit et en prime tu as aussi reçu une formation dans la maçonnerie et la plomberie. À force d’avoir contribué à construire 12 maisons (parfois même plus), beaucoup de ces bénéficiaires, qui étaient pourtant des sinistrés, sont devenus des travailleurs autonomes dans le secteur de la construction et électricité.
Il faut aussi préciser que ces maisons construites par ce programme t’appartiennent mais en même temps elles ne t’appartiennent pas, dans le sens qu’il est interdit de les vendre. On peut soit les léguer à sa progéniture directe ou l’échanger contre une autre maison du dit programme. Si une famille ne respecte plus les engagements ou bien émigre à l’étranger, l’État récupère la maison et la loue ou le donne à une autre famille bénéficiaire. Avec ce plan, Cuba, un petit pays d’à peine 11 millions d’hab, réussit à construire 10 000 logements par an. Certains me diront que c’est du socialisme, mais bon pour ça nous pourrions philosopher toute la journée…
RépondreSupprimerMoi je pense que pour nos sociétés africaines, gangrenées par l’extrême pauvreté, un tel système sera salutaire pour la population. Surtout dans le cas de la RDC, dont la population et la misère ne cesse d’accroitre de façon spectaculaire, on ne dira pas non à un tel système « socialiste ». Il s’agit plutôt de permettre aux Congolais de retrouver la dignité avec un petit logement modique, propre et confortable.
C’est d’abord de ça dont les Congolais ont besoin, retrouver leur dignité, leur confiance puis regarder l’avenir devant pour sortir le pays de la fatalité qui le tue.