L’État Congolais vient de démontrer à Kinkala, le jour de la
fête nationale, qu’il incarne l’autorité d’un peuple qui flirte paisiblement
avec l’insalubrité. Le 15 août dernier, pour les festivités de l’indépendance,
une centaine de milliers de Congolais et étrangers se sont retrouvés coincés
dans une localité où il y’avait une absence totale des latrines publiques.
On savait déjà d’office qu’il se poserait un problème de
logement de visiteurs, à cause de manque d’infrastructures hôtelières, mais les
organisateurs de la fête avaient prévu que la majorité des visiteurs passeront
la fête dans la nature. Cependant, le bas-blesse vient du fait que personne n’a
songé un seul instant à installer des latrines chimiques mobiles et des tentes de
premier secours pour les cas d’urgence.
Comment un État qui se veut moderne
peut être géré ainsi dans la pagaille et l’insouciance de l’insalubrité totale?
On a construit un stade de football moderne, un boulevard et
une tribune officielle, un palais présidentiel, un héliport pour accueillir le
chef de l’État et ses invités, quelques voiries urbaines bitumées, mais
personne n’a pensé à la santé élémentaire des
citoyens qui viendront participer à la fête, à leur moyen d’évacuant les
excréments, et à la protection de l'environnement.
La chose curieuse est que la Banque Mondiale venait de
publier un communiqué qui affirme que l’économie
congolaise affiche une perte de 72,5 milliards de francs CFA chaque année (144
millions de dollars américains), soit 1,1 % du Produit Intérieur Brut (PIB) en
raison des mauvaises conditions de l'assainissement, des populations.
Cela n’a même pas suscité la moindre attention de Jean
Jacques Bouya, le Tout-Puissant Délégué général aux Grands Travaux, maître d’ouvrage
des travaux de la municipalisation accélérée.
Congolais, lorsqu’on a un pays si doté par
la nature, il faut refuser la fatalité.
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