L'accident de l'avion-cargo qui s'est écrasé vendredi soir dernier sur l'aéroport de Brazzaville, qui
totalise aujourd’hui 32 morts et une trentaine de blessés, est encore l’une des causes de l’irresponsabilité
du gouvernement congolais.
Les sept membres de l’équipage et tous les passagers, dont cinq de nationalité arménienne, sont tous
décédés. Les autres victimes sont des habitants du quartier de la capitale
congolaise où l'avion s'est écrasé. L'accident a fait également une trentaine
de blessés qui sont hospitalisés dans les différents hôpitaux de la ville.
Le ravin où le cargo a échoué. |
L'enquête ouverte
après l'accident se déroule "normalement", a affirmé samedi le
président Denis Sassou Nguesso, qui s'est rendu sur place. "Le
gouvernement doit assumer toutes ses responsabilités" a-t-il poursuivi,
évoquant aussi "les responsabilités de la compagnie".
Deux des quatre
enregistreurs de vol de l'appareil, un Iliouchine T76, ont été retrouvés. Les
deux autres ont été repérés, a dit à l'AFP un responsable du bureau central des
accidents (BCA). "Nous allons les mettre sous scellés parce que nous
n'avons pas de bureau spécialisé pour en faire la lecture", a-t-il ajouté,
précisant que les enregistreurs seraient envoyés en Russie.
Les responsabilités de la compagnie (s’il y’en a) ne
devraient se limiter qu’à l’entêtement de l’équipage d’avoir voulu forcer l’atterrissage
malgré les mauvaises conditions climatiques. La plus grosse responsabilité,
cependant, devrait revenir au gouvernement qui n’a jamais songé à construire un
nouvel aéroport loin des zones résidentielles. Depuis 2007 le gouvernement a entamé des grands travaux de modernisation de l’aéroport international de Maya-Maya, avec près de 180 milliards de francs CFA pour augmenter son trafic à 1, 6 millions de passagers par an. Une nouvelle piste et une nouvelle aérogare ont été construites sur le même domaine. Alors que avec ce montant on aurait pu de construire un nouvel aéroport, de taille moins impressionnante, à au moins 30 km de Brazzaville. Cet aéroport aurait été relié à la ville par une double voie rapide plus et des échangeurs.
Dimanche dernier, plusieurs dizaines de badauds continuaient
à s'amasser sur le lieu de l'accident, alors que les agents de la Croix rouge
congolaise fouillaient les débris. L’avion n’est pas parvenu à freiner lors de
l’atterrissage. Il a continué sa course en balayant une dizaine de maisons du
quartier situé juste aux alentours du domaine aéroportuaire. Des voitures, des
marchandises et des boites de cartouches de chasse que transportait cet avion
jonchent encore le sol.
Il avait décollé de Pointe-Noire, la seconde ville du pays
sur la côte atlantique, en fin d'après-midi vendredi et a été surpris par un
orage à l'atterrissage. Il a heurté plusieurs maisons d'habitation et s'est écrasé
dans un ravin avant de s'enflammer.
L'accident s'est produit à environ 400 mètres de la piste,
séparée du lieu du drame par une avenue en plein travaux d'aménagement et également
très fréquentée.
L’on se demande jusqu’à quand les autorités et cadres congolais
vont se mettre à travailler dans un cadre réfléchi?
Il ne se passe plus
trois mois dans ce pays sans qu’il ne se produise une tragédie humaine
due à la négligence et l’absence d’une législation forte du pouvoir.
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