mardi 12 juillet 2011

FESPAM 2011: C'EST LE CHAOS TOTAL


Sept personnes sont mortes et une trentaine ont été blessées lors d'une bousculade à Brazzaville à l'entrée du stade Félix Eboué où s'ouvrait samedi la 8e édition du Festival panafricain de musique (Fespam).
On a enregistré au moins 19 blessés dont quelques-uns sont rapidement repartis chez eux après avoir reçu les premiers soins dans les hôpitaux, tandis que les autres ont été hospitalisés pour y subir les soins appropriés à leurs blessures. Au CHU de Brazzaville, la répartition des blessés dans les différents services de soins s'est faite dans des conditions optimales.

Les agents de police et de gendarmerie n'ont pas réussi à contenir une foule de cafouilleurs qui a voulu forcer l’entrée du stade. Selon le colonel Jean-Aive Alakoua, porte-parole de la police, le drame s’est produit aux environs de 19 heures. C’était lors de l’arrivée de la délégation brésilienne à l'entrée du stade, sur une remorque qui ne pouvait pas passer à travers le portail d’entrée.
« Lorsque les Brésiliennes sont entrées dans le stade, elles ont été reçues par une ovation du public. Comme il y avait une masse importante de spectateurs en dehors du stade qui tenaient absolument à entrer, les gens surveillaient le portail qui était plus ou moins ouvert pour s'y engouffrer finalement. Un goulot d'étranglement s'est alors formé, provoquant une bousculade. Les gens sont tombés les uns sur les autres, entraînant rapidement des blessés et des morts », a-t-il expliqué.
Cette manifestation culturelle devait s'étendre jusqu'au 16 juillet prochain mais le gouvernement a annoncé ce dimanche l'annulation du festival sur ordre du président de la république depuis l’Ile Maurice, où il se trouvait en mission.

Lors d’un bref entretien avec l’artiste Youssou Ndour, dès son arrivée à Maya-Maya, Denis Sassou Nguesso a expliqué que le FESPAM était d’abord une fête, et que faire la fête dans le deuil ça fait un peu désordre, selon ses propres mots.
C’est un point de vue très contestable, car la meilleure façon d’honorer la mémoire des victimes était de continuer la fête tout en leur réservant des minutes de silence et des vibrants hommages. Les morts dues aux bousculades, les catastrophes humaines et civiles entre autres font partie de la vie et on en verra encore très prochainement au Congo et ailleurs dans le monde. Mais  cela ne veut pas dire que l’on devrait suspendre les activités à chaque fois qu'il y'a des situations tragiques. La vie doit continuer comme la terre tourne perpetuellement autour d'elle-même.
Suspendre le Fespam pour la mort de sept personnes est un aveu d’échec et d’impuissance du gouvernement congolais dans la gestion des crises et  des tragédies. Il sera difficile pour le ministère de la culture de trouver des partenaires pour la prochaine édition de 2013, avec de telles prises de décisions précipitées.Dorénavant le pouvoir congolais aura du mal à convaincre aussi bien l’Union Africaine et le peuple congolais sur sa capacité à organiser ce FESPAM. Après tout c’est le Congo et le contribuable qui paie le lourd tribu en déboursant 5 milliard de francs CFA pour organiser ce festival tous les deux ans. Il est de notre droit de questionner cet investissement, car c'est de l'argent jeté dans la poubelle chaque deux ans alors que les hôpitaux congolais manquent d'ambulances, des ascenseurs etc.

D’ailleurs après huit éditions, le Congo n’a jamais réussi à faire connaitre ce festival tant en Afrique que dans le reste du monde. C’est un festival qui manque de notoriété et de prestige malgré que le gouvernement congolais tente parfois des coups médiatiques en invitant des personnalités comme Youssou Ndour ou Manu Dibangu pour parrainer le festival.
Youssou Ndour était le parrain du FESPAM 2011
Le FESPAM brille par le manque d’un concept d’organisation moderne, le manque d’un cadre innovant, l’absence des délégations de marque et une qualité de spectacle en dessous de la moyenne.

De la mauvaise organisation des activités du FESPAM jusqu’à la décision de la suspendre, alors que des délégations sont venues même de l’Amérique du sud, tout a été bâclé dans la précipitation. Le Congo est en panne de dirigeants, car vu de l’extérieur il parait une bulle où règne un désordre absolu. C’est un pays où chaque colonel de l’armée essaie de faire valoir ses droits sur tous les autres citoyens y compris sur  le domaine foncier public.
Le président Sassou lors de la septième édition du Fespam
On y voit de tout aujourd’hui au Congo, le phénomène des démis terrains (minibus de transport public), insalubrité des villes, occupation anarchique du domaine et des biens publics, laxisme, corruption à outrance et aujourd’hui anarchie dans l’organisation des grands événements socio-culturels… Voilà le Congo-Brazzaville.
Le concours de beauté est le plat favori du ministre Gakosso, chargé de la culture.
La résolution de l’affaire dite des « Biens mal acquis » ou encore la mauvaise gestion des revenus du pétrole ne sont pas les seules causes de la misère des congolais. C’est plutôt le manque  d’organisation, de la rigueur et de sérieux des dirigeants congolais qui déciment ce pays.

Nous demandons au président Sassou de bien vouloir restaurer un minimum d’ordre dans le pays, car l’organisation et le respect des lois est la base de toute société qui se veut civilisée. Lui qui aimerait vivre comme les blancs tout en demeurant le président des nègres, il devrait savoir que les blancs vivent à l'aise parce qu’ils sont plus organisés que les noirs. La science n’est pas la magie blanche, mais c’est du savoir organisé.

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