vendredi 8 juillet 2011

Le Congolais et l’indifférence face à l’insalubrité


Au fin fond de son Canada glacial, El Cubano pleure son peuple qui a épousé la fatalité comme seul motif d’espérance de vivre. Au Congo-Brazzaville, plus aucune épidémie ne fait plus peur aux gens, ni même le Chikungunya qui vient juste de faire ses premières victimes à Brazzaville. Les gens savent que leur sort a déjà été scellé par le pouvoir de Denis Sassou Nguesso, ils ne vivent plus que pour attendre le jour fatal.


Le bihebdomadaire La Semaine Africaine vient de publier un article dans lequel il invite les citoyens à faire un tour dans les toilettes des gradins non couverts du stade Président Alphonse Massamba-Débat. Il parait que vous serez accueillis par des odeurs nauséabondes et repoussantes.

Le stade Alphone Massamba Debat est le plus grand et le plus moderne du pays
Le problème se pose depuis plusieurs années, quelques mois seulement après la réhabilitation et la remise à neuf de ce stade par une entreprise chinoise pour le déroulement de la CAN junior en 2007. Les toilettes, flambant neuves, sont vite redevenues, depuis lors, nauséeuses, parce qu’elles ne sont pas du tout entretenues et que les gens défèquent et pissent partout. Ces toilettes sont bouchées et les matières fécales et les urines sont répandues partout. On les aperçoit même dès l’entrée des toilettes, pour décourager même les fous les plus téméraires. Ceci est pour montrer comment, malgré la sapologie, la saleté et le Congolais font chemin ensemble.



On ne comprend pas pourquoi les responsables du plus grand stade du pays sont insensibles à cette insalubrité de son enceinte, alors que le stade continue à faire recette lors du championnat national MTN et les matchs des éliminatoires de la CAN 2012.

Là on essaie de s’imaginer un moment qu’une telle situation se produise dans le stade olympique de Montréal, ceux sont les têtes du maire Jean Bureau et de tous les députés de la ville qui seraient demandées par la vindicte populaire.

Au Congo cette situation de l’insalubrité est devenue criarde, mais personne ne semble preoccupée, ni même les hautes autorités. Les caméras des chaînes de télévision devraient faire des reportages sur ce scandale et tant d’autres qui montrent au monde comment les Congolais sont capables de vivre avec la saleté.


Brazzaville est devenue la capitale la plus sale de l’Afrique. Des épidémies mortelles, causées par l’insalubrité, ne cessent de succéder : le choléra, la grippe sévère aigue et maintenant le Chikungunya. La seule riposte prise par le ministère de la santé est de répandre des fumées anti-moustiques et des fumigations antibactériennes dans les marchés et quelques artères publiques. C'est honteux pour une ville qui regorge autant d'intellectuels.

Malgré l’ampleur du problème, ni le chef de l’État, ni le maire de Brazzaville, qui n’est autre que le beau-fils du président, n’est préoccupé par cette désagréable situation sanitaire. La crise qui mine le climat social entre les employés de la société PRO-BRAZZA et la mairie de Brazzaville est un vrai exemple qui montre que l'état d'insalubrité de la capitale n'est pas une priorité de l'État congolais.

Le maire Hugues Ngouolondélé est en train de démontrer son incapacité à résoudre le problème de l’insalubrité à Brazzaville. La société PRO-BRAZZA ne peut pas combattre l’insalubrité de Brazzaville à elle seule. Elle a besoin d’une grande aide des pouvoirs publics et de la population elle-même. C’est d’abord un problème de questionnement culturel et ensuite d’ordre organisationnel. En effet, les collectivités régionales et les municipalités sont mal organisées au Congo. Elles sont tellement désorganisées que seule la création d’un ministère de la salubrité serait peut être la solution.

La survie de Pro-Brazza et ses salariés est ménacée.
Le président Sassou devrait exiger de chaque ministère, agence parapublique ou lieux de fréquentation publique(marchés, stades, écoles) de disposer obligatoirement d’un budget pour les questions d’assainissements dans le milieu du travail.

Aussi l’on devrait voter une loi au parlement qui sanctionne toute organisation qui n’embauche pas des nettoyeurs ou ne sous-traitent pas l’entretien des lieux à des experts en entretien ménager.Les ménages qui ne respecteront les mesures d'hygiènes publiques et ménagères aussi devraient être sanctionnées et publiées devant la presse populaire.


Nous ne devons pas toujours croire que le fait d’être noir et pauvre nous condamne à vivre dans la promiscuité. Nous devons plutôt faire preuve de notre ingéniosité pour améliorer notre quotidien, sinon notre droit d'existence n’aura pas de sens.

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