lundi 8 août 2011

Des nouvelles communautés urbaines pour enrichir la bureaucratie


Le gouvernement congolais vient de procéder à la création de nouvelles communautés urbaines, qui seront dirigées par des administrateurs maires. Ces nouvelles dispositions réglementaires de l'administration du territoire visent, dit-on,  à diminuer le fossé qui existe entre la ville et la campagne. Ces maires nouvellement promus doivent aussi régler, tant soit peu,  les problèmes d'éducation, de santé et d'adduction d'eau potable, etc.

Plusieurs localités congolaises, qui ne sont d'ailleurs que des villages confinés, ont été promues au rang de mairie. Parmi ces localités, nous pouvons citer les plus connues comme Pokola, Mokeko(Sangha), Impfondo(Likouala), Oyo, Mossaka, Loukolela, Boundji(Cuvette), Ewo, Okoyo,Kellé, Etoumbi(Cuvette-ouest), Gamboma, Ollombo(Plateaux), Mouyondzi, Loudima(Bouenza) ou Mvouti, Madingo-Kayes, Tchiamba-Nzassi(Kouilou).
Le siège de la mairie de Mossaka en construction

Cependant, le bas-blesse est que la nomination de ces maires vient dédoubler les tâches et les fonctions des sous-préfets, des présidents du conseil économique départemental et probablement celui des préfets. Nous assisterons très bientôt à des conflits d’intérêts et de leadership entre ces entités bureaucrates, qui vont empoisonner la dynamique de travail dans ces localités déjà desorganisées.

Ce dédoublement de fonctions ne crée pas seulement que des problèmes de leadership, ils viennent aussi alourdir la bureaucratie et les charges de l’État. En effet, chaque maire élu aura son propre cabinet, son chauffeur, des jardiniers et domestiques et sûrement un garde du corps. Le maire désigné va manger sa part du gâteau pendant 3 ou 5 ans, avant de céder la place à un autre incompétent.
Le siège du sous-prefet de Boundji en construction

Nous pensons qu’avant de créer ces communautés urbaines, il aurait fallu d’abord revoir le concept de l’organisation et de la structure de l’État. Il fallait choisir la structure de gouvernance la plus simple possible, qui en plus produirait les résultats les plus efficaces pour donner du sourire aux populations congolaises.

La route Obouya-Okoyo devrait renforcer l'urbanisation de l'arrière-pays.
Une communauté urbaine devrait être une organisation dont les employés sont au service des citoyens et citoyennes. Qu’ils soient bibliothécaires, policiers, pompiers ou urbanistes, affectés à la voirie ou aux loisirs, manuels, fonctionnaires, professionnels ou cadres, ils ont tous le même objectif, celui de servir le citoyen.

Le ministre de l’administration du territoire devrait prendre le temps de concevoir des plans ou des schémas directeurs qui serviront de feuille de route pour tous les administrateurs-maires. Le contrôle de qualité du travail sera determiné par la volonté d'un maire de suivre le plan directeur national.
Par exemple, chaque communauté urbaine devrait disposer d’un site web de la ville qui laisse découvrir l’ensemble des services municipaux et para municipaux destinés à la population.

La jeunesse congolais doit retrouver la joie de vivre dans l'hiterland.

Pour être plus pragmatique dans notre vue d’approche, nous allons prendre le cas de figure d’une bourgade en pleine expansion comme celle d’Oyo(Cuvette). Un plan directeur pour la ville d'Oyo sera que la mairie s'emploie à mettre à la disposition de ses citoyens les services suivants:
  • Un site web de présentation de la ville et sa carte géographique
  • 2 bibliothèques municipales, où l’on devrait trouver plus d’un millier de documents, ainsi que l’accès au service Internet
  • Un centre multisports (gymnase couvert où l’on pourrait organiser des tournois nationaux du handball, du basket, du volleyball, du tennis de table et des arts martiaux), dont une piscine olympique extérieure pour la natation et le bain public
  • 4 parcs boisés (avec du gazon bien entretenu et des bancs de repos pour les promeneurs)
  • 4 courts de tennis

  • Un stade de football de la dimension du stade annexe Alphonse Massamba Débat(le terrain du CNFF)
  • 8 terrains de football, dont au moins 3 pour le mini-foot pour enfants (7 contre 7)
  • 4 patinoires extérieures reliées par un réseau de pistes cyclables qui borderaient les corniches des rivières Alima et la Komo avant de faire le tour de la ville.
Une piste pour patins à roulette d'Ottawa(Canada)

  • 4 terrains de volley de plage (dont deux au bord des plages fluviales)
  • 2 piscines extérieures pour la population et les compétitions de natation
Une piscine populaire à Cienfuegos(Cuba)

  • Un centre de location de matériaux pour les sports nautiques et terrestres (pêche sportive, surf fluvial, canoë, patins à roulettes, vélos etc.)
  • 10 sites pour le camping au bord de l’eau ou en pleine nature sauvage (avec des cabanes, des tentes, des salles de jeux et de musique, des aires de jeu, des bacs à sable, restaurant, etc.)
Un camping de cabanes à bois à Pokola(Sangha) ou à Dongou(Likouala) serait plutôt bénéfique pour l'économie locale plutôt que construire des hôtels de sous-prefecture qui seront mal entretenus après.

  • Un centre de traitement et de collecte d'ordures, équipé d'une battérie de camions spécialisés pour les voiries
  • 2 casernes de sapeurs-pompiers
Un camping à proximité des chutes de Moukoukoulou serait le bienvenu pour attirer les visiteurs vers les localités.

Les activités à caractère libre telles que la baignade, le patinage et les sports (foot, basket, gym) ainsi que l’abonnement aux bibliothèques devraient être gratuits pour tous les citoyens d’Oyo(donc de toutes les autres villes du Congo).

Au Québec, la collecte des ordures est un devoir pour les citoyens.

Nous sommes conscient que le président Sassou est déterminé à sortir l’arrière-pays de la précarité, comme le témoigne son populaire programme de la municipalisation accélérée tournante et maintenant la création de nouvelles communautés urbaines. Mais ses conseillers et les experts techniques censés mettre en marche son programme doivent comprendre que le développement d’une localité ou d’un pays ne se résume pas à construire des édifices de sous-préfecture ou des ministères.

Voici comment devraient être toutes les villes congolaises bordées par des grandes rivières.
Le développement doit rimer avec la qualité de vie de la population. Même si l’on est un pays pauvre et très endetté, le commun des mortels du Congo devrait accéder aux services de base comme se promener ou se reposer dans des parcs boisés, aller à la plage, s’abonner dans des salles de gym ou tout simplement faire du sport pour sa santé.





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