mercredi 21 septembre 2011

Affaire Bourgi : ouverture d'une enquête préliminaire, tollé dans l'opposition congolaise


Suite aux déclarations de Me Robert Bourgi dans la presse, le parquet de Paris a décidé d'ouvrir une enquête préliminaire. Selon l'avocat, six chefs d'État Africains auraient financé de manière occulte plusieurs présidents et hommes politiques français, dont Jacques Chirac, Dominique de Villepin et Jean-Marie Le Pen. Des allégations qui ont suscité l'indignation de l'opposition congolaise, le nom de Denis Sassou Nguesso étant cité par Robert Bourgi.

« Par mon intermédiaire, et dans son bureau, cinq chefs d'État africains -Abdoulaye Wade (Sénégal), Blaise Compaoré (Burkina Faso), Laurent Gbagbo (Côte d'Ivoire), Denis Sassou Nguesso (Congo-Brazzaville) et, bien sûr, Omar Bongo (Gabon) ont versé environ 10 millions de dollars pour cette campagne (présidentielle) de 2002 ». Par cette simple phrase, entre autres, publiée dimanche dans une interview du Journal du dimanche, le missi dominici de la Françafrique Robert Bourgi a lancé une vraie tempête médiatico-politique.
Omar Bongo dans ses moments de faste
Suite à ses déclarations, le parquet de Paris a annoncé l'ouverture d'une enquête préliminaire confiée à la brigade financière pour entendre Me Bourgi. De fait, les demandes d'enquêtes se sont multipliées, en France - à droite comme à gauche - mais aussi sur le continent et notamment au Congo-Brazzaville.
Réputé pour son franc-parler et son style de narration très lent, Robert Bourgi est un conseillé officieux de Nicolas Sarkozy.

"Faits gravissimes"

« Il faut une enquête immédiate. Ce sont des faits gravissimes », a déclaré le courageux Jean-Claude Siapa Ivouloungou, député de l’UPADS, l'Union panafricaine pour la démocratie sociale, la principale formation de l'opposition. « Je veux que toute la vérité soit dite. Je veux savoir la contrepartie de tels dons, parce que cet argent qui est versé n'est pas connu des parlements nationaux » des pays cités, a-t-il ajouté.
« Des dons à la France! C'est un sacré retournement de l'histoire. Les Français sont pourtant des donneurs de leçon en matière de lutte contre la corruption », a poursuivi le député. « C'est l'argent des contribuables congolais qui sert de dons alors qu'ils vivent eux-mêmes dans la misère. Une enquête nous aiderait à voir clair », a réclamé pour sa part Paul Marie Pouélé, porte-parole de l'Alliance pour la république et la démocratie (ARD, composée d’une dizaine de formations de l'opposition).

Plaintes en série

« Pour nous il faut bien qu'une enquête soit menée pour faire la lumière sur cette affaire », s'est par ailleurs indigné l’éternel combattant des droits de l’homme, Brice Mackosso, de la Commission diocésaine justice et paix (CDJP), membre de la société civile. Quant au gouvernement congolais, il s'est opposé « avec la dernière énergie aux allégations qui ont été avancées par M. Robert Bourgi », a rapporté son porte-parole Bienvenu Okiemy.
Les Congolais sombrent dans l'extrême pauvreté
Cela fait quand même plaisir de voir qu’il subsiste encore quelques braves hommes dans notre pays, malgré que le pouvoir congolais a confisqué les médias et chaines publiques pour en faire une propagande et un culte de la personne sans précèdent.
Débarcadère du Beach de Brazzaville
Affaire dite des « Disparus du Beach », affaire dite des « Biens mal acquis » et maintenant l’Affaire   "Bourgi", si l’on ajoute l’extrême pauvreté dans laquelle se trouve la majorité des Congolais, c’est déjà trop de grief contre le chef de l’État congolais.

Un moment donné il faut qu’il accepte de répondre devant la justice, surtout qu’il jouit encore de l’immunité présidentielle et de la présomption d’innocence.

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