vendredi 27 juillet 2012

Les Sassou s’approprient la démocratie congolaise


Grand vainqueur des Législatives du 15 juillet, Denis Sassou Nguesso, sa famille et son parti(PCT) devrait profiter de cette victoire pour renforcer son emprise sur le pays et l’appareil politique.
Sans aucune surprise, le Parti Congolais du Travail(PCT) devrait remporter une très large et confortable majorité de sièges dans le parlement congolais après les élections législatives du 15 juillet. Des élections caractérisées par un taux d’abstention très élevé, des fraudes et manipulations massives et surtout une pagaille indescriptible.
On aura tout vu lors de ces législatives, appétits voraces des membres de la famille présidentielle, des membres du même clan Nguesso qui se sont affrontés(Claudia Sassou et Blanchard Oba), des membres du gouvernement qui sont venus aux mains par supporteurs interposés(Gilbert Ondongo et Martial Kani à Makoua) et les médias publics et privés qui ont omis la règle de l’impartialité tel que l’oblige le code éthique de leur art.

Qu’à cela ne tienne, le Grand vainqueur avec un « G » s’appelle : Denis Cristel Sassou Nguesso, dit « Kiki ». Le fils cadet du chef de l’État, et membre du bureau politique du PCT  a été élu à Oyo(le village natal de son père) sur le score de 100% des voix! Qui dit mieux?
Kiki n’a pas voulu monter sur l’arène politique tout-seul. Il avait pris soin de préparer la victoire de ses proches collaborateurs. Nous allons citer Hidevert Moigny, le « Kiki boy », qui a battu l’opposant historique Clément Mierassa(Président du PSDC) à Moungali 2, dans le quatrième arrondissement de Brazzaville. Le vice-président de l’UPADS (parti de l’ancien président Pascal Lissouba), Dominique Nimi Madingou, a été éliminé à Makabana, dans le Niari, par Pierre Mabiala, ami personnel du fiston et actuel ministre de la réforme foncière.
Un autre qui a mordu la poussière de « Kiki » Sassou est  le patron de l’UDR-Mwinda, Guy Romain Kinfouissia, dans le pool face à un proche de Kiki. Quant à l’éternel opposant, Mathias Dzon, challenger de Sassou Nguesso aux présidentielles de 2009, il a perdu dans son fief de Gamboma(Plateaux) face au beau fils du chef de l’État, Hugues Ngouélondélé, actuel Maire de Brazzaville. Ce dernier est marié à Ninelle Sassou Nguesso, fille cadette du président.
l'opposant Clément Mierassa a été battu par le "Kiki Boy".
L’un des soutiens de Denis Cristel Sassou est le Tout-Puissant Délégué aux Grands Travaux, Jean-Jacques Bouya, lui-même élu à Tchikapika(près d’Oyo) avec 100 % des voix. Nous pouvons aussi parler de Denis Gokana, l’ancien patron de la Société nationale du pétrole du Congo(SNPC), qui a aussi été élu à Boundji(Cuvette).

Dans le Sud-Ouest du pays, le fief de Pascal Lissouba, Kiki compte sur le soutien de Thierry Moungala, ministre des Télécommunications, qui devrait être élu à Sibiti(Lekoumou) lors du second tour, le 5 août prochain. L’ancien ministre des industries, Emile Mabondzo,  élu à Nkayi, devrait lui représenter dans cet autre fief des « lissoubistes ».

Élue à Talangaï(nord de Brazzaville), Claudia Sassou, dite « Coco », autre fille cadette du chef de l’État, a eu quelques problèmes pour battre le courageux Serge Blanchard Oba. En fait, ses demi-sœurs Julienne Johnson et Ninelle Sassou Nguesso avaient pris cause pour Serge Blanchard, qui fut un proche de l’ancienne première dame du Gabon  Feu Édith Sassou Bongo. Serge Blanchard Oba est aussi un neveu éloigné de Sassou Nguesso.
Claudia Sassou
Gendre de Sassou, Jean De Dieu Kourissa, époux de Lydie Nguesso(nièce du chef de l’État), a réussi à s’imposer à Poto-Poto(Brazzaville).
Oncle de Sassou et ministre de la Justice, Aimé Emmanuel Yoka a été contraint au second tour, à Vindza(Pool), par un proche de l’ancien chef rebelle Frédéric Ntumi. Cette candidature surprenante dans le Pool (sud), département réputé hostile au pouvoir, dévoile l’ambition du régime à vouloir neutraliser toutes les forces de l’opposition.
Blanchard Oba a resisté contre la machine à fraudes du PCT
Théoriquement et techniquement, monsieur Yoka ne devrait même pas passer le premier tout dans cette circonscription hostile au pouvoir. La machine de magouilles du PCT  a mal joué ce coup-là.
Le président Sassou peut bien penser à toutes les combines pour conserver le pouvoir et s’assurer la continuité de son système désuet. Mais le peu d’intérêt manifesté par les Congolais, pour ces élections, est une preuve que plus personne ne croit en lui.
Frédéric Ntumi a fait sa part de citoyen
Il serait facile de dire que le PCT n’avait en face de lui qu’une petite opposition, dispersée  et baignée dans la médiocrité, mais lui donner le mérite de la victoire serait une fraude de mots. Car en bon père de famille qu’il est, Sassou est emprisonné par sa conscience. Il sait que les membres de sa famille trichent.
Mais c’est au peuple congolais de lui demander, que veut-il faire de ce pays? Une monarchie constitutionnelle ou simplement un État médiéval?


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