samedi 25 août 2012

Le Congolais et l'insalubrité



L’État Congolais vient de démontrer à Kinkala, le jour de la fête nationale, qu’il incarne l’autorité d’un peuple qui flirte paisiblement avec l’insalubrité. Le 15 août dernier, pour les festivités de l’indépendance, une centaine de milliers de Congolais et étrangers se sont retrouvés coincés dans une localité où il y’avait une absence totale des latrines publiques.
On savait déjà d’office qu’il se poserait un problème de logement de visiteurs, à cause de manque d’infrastructures hôtelières, mais les organisateurs de la fête avaient prévu que la majorité des visiteurs passeront la fête dans la nature. Cependant, le bas-blesse vient du fait que personne n’a songé un seul instant à installer des latrines chimiques mobiles et des tentes de premier secours pour les cas d’urgence.
Comment un État qui se veut moderne peut être géré ainsi dans la pagaille et l’insouciance de l’insalubrité totale?
On a construit un stade de football moderne, un boulevard et une tribune officielle, un palais présidentiel, un héliport pour accueillir le chef de l’État et ses invités, quelques voiries urbaines bitumées, mais personne n’a pensé à la santé élémentaire des  citoyens qui viendront participer à la fête, à leur moyen d’évacuant les excréments, et à la protection de l'environnement.

La chose curieuse est que la Banque Mondiale venait de publier un communiqué qui  affirme que l’économie congolaise affiche une perte de 72,5 milliards de francs CFA chaque année (144 millions de dollars américains), soit 1,1 % du Produit Intérieur Brut (PIB) en raison des mauvaises conditions de l'assainissement, des populations.


En effet, cette étude intitulée Impacts économiques d’un mauvais assainissement en Afrique - La République du Congo a constaté que la majorité (91,6 %) de ces coûts provient de la mort prématurée de 2 300 Congolais due à des maladies diarrhéiques, dont 1 800 enfants de moins de 5 ans, avec près de 90 % de ces décès directement imputables aux conditions médiocres relatives à l'eau, l'assainissement et l'hygiène.

Cela n’a même pas suscité la moindre attention de Jean Jacques Bouya, le Tout-Puissant Délégué général aux Grands Travaux, maître d’ouvrage des travaux de la municipalisation accélérée.
Congolais, lorsqu’on a un pays si doté par la nature, il faut refuser la fatalité.

 

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