Le Congo aligne, ces trois dernières années, sans transpirer des taux de croissance du PIB insolents à enrager les économies européennes (6% à 8%). Ces taux de croissance insolents, génèrent une certaine euphorie, tant les Congolais se bercent dans l'illusion statistique.
Du coup c’est la folie d’une péliade de grands travaux (construction de buildings, de routes, des stades sportifs, des aéroports etc.). Les dirigeants congolais se leurrent même de bénéficier d’un excèdent budgétaire dans le trésor public comme dans les banques congolaises de plusieurs milliards de francs CFA, mais ils ont naïvement ignoré la chose essentielle : ces taux de croissance résultent davantage de la valorisation de la rente pétrolière que d'une dynamique de l'appareil productif.
La maquette du futur siège du Port autonome de Pointe-Noire. |
Si on prenait l’exemple d’une puissance agricole comme la Côte d’ivoire, 6% de croissance économique signifierait beaucoup dans le panier de la ménagère, vu que 71% des travailleurs ouvrent dans le secteur agricole. Les paysans, les ingénieurs, les techniciens, les comptables, les gestionnaires commerciaux tournent tous au tour du prix international du cacao, de l’ananas, de la banane et de l’hévéa.
La nouvelle route Obouya-Boundji |
Rien à voir avec le Congo où 85 % de la population espère devenir un fonctionnaire. Cette sombre vue d’esprit nous pousse à nous retrouver dans un système d’assistanat permanent. Les gens attendent tout du gouvernement y compris dans la création des petites entreprises.
En prenant conscience de ce problème, le gouvernement congolais devrait prendre une série de mesures qui contribuerait à réduire cette dépendance sociale. En premier lieu, c’est le commerce de détail qui devrait être visé.
un marché ambulant de Brazzaville |
Le gouvernement congolais devrait signer un décret, comme celui de l’Inde, qui réserverait les activités du commerce de détail exclusivement réservé aux citoyens congolais. Il ne s’agirait pas d’un acte xénophobe, mais d’une mesure d’urgence visant à donner du travail aux jeunes Congolais et surtout aux femmes qui sont durement touchés par le manque d’emploi et la précarité. Le commerce du détail est donc le secteur économique le plus approprié et accessible qui devrait servir de projet pilote pour réduire la pauvreté au Congo-Brazzaville.
Marché d'Owando |
Le commerce de détail est le deuxième plus grand employeur privé dans une province comme le Québec, qui est quatre fois plus vaste que la France. C’est un moteur essentiel à la vitalité d’une économie locale. C’est un secteur créateur d'emplois et de richesses surtout chez les jeunes, où ils peuvent travailler à temps partiel tout en continuant leurs études. Avec l’argent gagné, ils peuvent financer une partie de leurs études et même se loger, afin de réduire la facture du mois des parents.
Owando |
Au Congo, nous entendons par commerce de détail les groupes suivants :
- Commerce de détail en magasin non spécialisé,
- Commerce de détail alimentaire en magasin spécialisé,
- Commerce de détail de carburants en magasin spécialisé
- Commerce de détail d'équipements de l'information(pc, tv, imprimantes etc.) et de la communication en magasin spécialisé
Le transport du Saka-Saka et du manioc fait aussi partie du commerce de détail |
- Commerce de détail d'autres équipements du foyer en magasin spécialisé
- Commerce de détail de biens culturels et de loisirs en magasin spécialisé
- Autres commerces de détail en magasin spécialisé
- Commerce de détail sur éventaires et marchés(vendeurs, vendeuses, vendeurs ambulants)
- Commerce de détail de biens culturels et de loisirs en magasin spécialisé
- Autres commerces de détail en magasin spécialisé
- Commerce de détail sur éventaires et marchés(vendeurs, vendeuses, vendeurs ambulants)
-Services (Cyber café, chauffeurs de taxi et d’autobus, employés de bar et de restaurants)
- Commerce de détail hors magasin, éventaires ou marchés (cordonneries, coutures, service de pressing, lavage-autos, etc.).
- Commerce de détail hors magasin, éventaires ou marchés (cordonneries, coutures, service de pressing, lavage-autos, etc.).
Reprendre le secteur du commerce de détail aux étrangers nécessite d’un control rigoureux des taxes, des prix et des recettes qui s’y déroulent.
Marché de Dolisie(interieur) |
Les retombées économiques générées par la présence des détaillants dans l'économie de toutes les régions congolaises devraient se chiffrer en milliards de francs CFA, puisque les Congolais consomment beaucoup.
Il faut donc transformer le visage du commerce de détail au Congo: Émergence des grandes surfaces, implantation des lecteurs optiques et fréquentes variations des prix sous l'effet de la concurrence.
L'aérogare d'Ollombo |
Pour mieux encadrer ces variations, la Loi sur la protection du consommateur devrait être revue et renforcé en matière d'indication des prix. Un cadre réglementaire devrait permettre aux commerçants ayant adopté la technologie des lecteurs optiques de ne plus étiqueter chacun des produits en vente dans leur établissement avec des morceaux de cartons et, en plus, les prix rédigés à l’aide du charbon. Par contre, les autres commerçants devraient continuer à indiquer unitairement les prix, mais d’une façon plus explicite et professionnelle sous peine d’amende.
Un instrument de poids serait de retirer l’attribution de tables aux vendeurs qui ne se conformeront pas à ces mesures dans les nouveaux marchés modernes des grandes villes.
Un instrument de poids serait de retirer l’attribution de tables aux vendeurs qui ne se conformeront pas à ces mesures dans les nouveaux marchés modernes des grandes villes.
Marché de Dolisie(avant son inauguration) |
Il faut aussi rendre gratuit aux vendeurs un manuel guide de référence et de bonnes pratiques en matière d'étiquetage et d'exactitude des prix. Ces mesures renforceront le cadre juridique et fiscal du secteur du commerce de détail, tout en contribuant à l'ésthétique des nouveaux marchés modernes municipaux.
Le prix annoncé est le prix payé !
Un prix annoncé est un prix porté à la connaissance du consommateur, que ce soit par l’entremise d’une publicité, d’une affiche dans un magasin ou d’un autre moyen. Il doit correspondre au prix qu’aura à payer le consommateur pour l’achat du bien ou du service. Autrement dit, en payant le prix annoncé, le consommateur doit pouvoir se procurer le bien ou le service auprès du commerçant. Ce prix ne devrait plus comprendre des sommes, telles que les taxes, qui devraient être déjà prélevées ailleurs à la douane.
LUTTE CONTRE L’IMMIGRATION ILÉGALE
Un des problèmes majeurs que doivent affronter les Congolais aujourd’hui est l’immigration incontrôlée. Ce mouvement entamé à partir des années 96 avec la crise dans la région des Grands Lacs, a vu se déverser un grand nombre de réfugiés de la RDC et du Rwanda au Congo. Les relations séculaires qui ont toujours existé avec la République Démocratique du Congo, permettent à des centaines de milliers de Kinois de traverser librement le fleuve. Mais les voisins Congolais ne sont pas vraiment une menace pour les Brazzavillois, vu que leur pays a toujours offert d’innombrables opportunités d’apprentissage, de travail et du business en retour pour Brazzaville.
Des ressortissants de la RDC expulsés su Cabinda(Angola) |
C’est le cas des ressortissants Ouest-africains et, depuis peu, des Chinois et Camerounais qui causent un petit problème. Ils sont très actifs dans le secteur du petit commerce, en bénéficiant des largesses des autorités policières, mais en même temps ils n’offriraient pas aux Congolais les mêmes avantages dans leurs pays respectifs. Quand vous vous rendez au Mali, au Sénégal, au Cameroun ou en Chine, le commerce est occupé par les populations locales et celles-ci ne supportent pas l’intromission des étrangers dans leurs marchés.
Depuis quelques années, l’Angola s’est mis dans une véritable chasse à l’homme contre les immigrants sur son territoire. Rien que dans la petite province du Cabinda, on a rapatrié 27.968 étrangers en situation irrégulière dont 27.923 ressortissants de la République démocratique du Congo et 45 du Congo-Brazzaville en 2010.
Dans ce même cadre, le tribunal provincial de Cabinda a condamné en Février 2011, à 7 mois de prison ferme une Angolaise accusée d’avoir facilité l’entrée illégale de deux ressortissants de la Guinée-Bissau et de les avoir hébergés. La police nationale angolaise a également démantelé un réseau d’Angolais impliqués dans des opérations d’immigration clandestine dans la province.
Nous ne demandons pas aux autorités congolaises de suivre un comportement si extrême envers les étrangers, mais de tout simplement contrôler l’immigration étrangère au Congo. La première mésure serait d’exiger le visa à toutes les nationalités, à l’exception des ressortissants de la RDC qui devraient se munir d’un Laisser-Passer valide. Toute personne désirant visiter le Congo ou s’y installer devrait le faire dans les règles de l’art.
C’est la même chose pour les Congolais à l’étranger, personne ne leur fait de cadeaux. La diaspora du Congo-Brazzaville est l’une des plus démunies où qu’elle se trouve. La majorité de ses membres sont confrontés à des problèmes d’insertion sociale et professionnelle dans leurs pays d'accueil.
Il n’y a pas de cri de vengeance, mais il faut que les étrangers se comportent chez nous comme ça se passe ailleurs. Français, Belges, Canadiens, Cubains, Arabes, Ouest-africains, Centrafricains, Camerounais et autres devraient régulariser leurs papiers au Congo.
Il n’y a pas de cri de vengeance, mais il faut que les étrangers se comportent chez nous comme ça se passe ailleurs. Français, Belges, Canadiens, Cubains, Arabes, Ouest-africains, Centrafricains, Camerounais et autres devraient régulariser leurs papiers au Congo.
Les cyber-cafés au Congo sont gérés par des étrangers |
Le ministre Basile Ikouébé, des Affaires étrangères, s’est engagé à quintupler le budget de fonctionnement des ambassades à partir de février 2012. Raison de plus pour les autorités de l’immigration de remettre de l’ordre dans les consulats et d’instaurer un système informatique qui contrôle l’octroi de visas dans tous les consulats du Congo.
C’est sûr que toutes ces mesures énoncées vont demander beaucoup de temps et d’apprentissage pour les Congolais. En passant d’un système socialiste Bantou de Massamba Débat, à la Révolution communiste de Marien Ngouabi, sans oublier le laxisme pendant les régimes Sassou et Lissouba, on se retrouve avec un peuple qui manque un peu de créativité dans le business. Mais ce n’est pas la fatalité, car rien n’est impossible sinon des hommes incapables.
Il suffit que le gouvernement crée des programmes pour former, assister et accorder des crédits à des jeunes désirant démarrer des petites affaires, on y arrivera petit à petit. Ces programmes peuvent se faire par des petits ateliers dans les régions, dans les écoles de formation technique (pour les étudiants finissants) et dans les maisons de la jeunesse.
Pointe-Noire |
Ces genres d’ateliers doivent être gratuits et intuitifs pour les candidats au démarrage de l’entreprise. Pour l’octroi de crédit, on n’est pas obligé de commencer par des grosses sommes. 20 000, 30 000 ou 60 000 frs CFA pour un début, puis on augmente progressivement pour ceux qui vont rembourser l’argent à temps. Les petits projets peuvent varier de l’agriculture, à chauffeur des camions, en passant par les petits métiers comme plombiers, électriciens ou maçons etc.
Brazzaville |
Le Congo est un pays riche. Il est donc inconcevable que ses femmes et ses enfants vivent comme des sous-hommes sur notre propre terre du Congo. Le commerce de détail devrait revenir exclusivement à ses citoyens. Pour les étrangers, on verra après s'il reste de la place dans le marché.
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