Les organes de l’ONU viennent d’annoncer ce soir que les
FARDC ont porté un «grand coup de massue» à la guérilla du M23 dans le
Nord-Kivu. Le M23 est « liquidé », selon le communiqué de l’ONU. Au cours d'intenses combats qui ont duré quatre
jours depuis le vendredi, les Forces armées congolaises ont enregistré peut-être
leur plus grand succès militaire depuis la fin de l’ère Mobutu.
Au cours d'une opération d'envergure commencée à l'aube du
vendredi 25 octobre par l'armée congolaise, soutenue par des troupes de l’ONU, deux
places fortes de la rébellion sont tombées. Il s’agit des villes de Rutshuru et
de Rumangabo, près des
frontières du Rwanda et de l’Ouganda. C'est sans doute l'un des coups les plus
durs portés depuis 15 ans aux rebelles Tutsis Congolais, toujours soutenus par
le Rwanda. Aujourd’hui, le M23 ne disposerait que de moins d’un millier
d’hommes affamés et désorganisés.
Tout un symbole
C'est un succès relatif mais tranchant en terme symbolique,
qui démontre que l’armée congolaise a maintenant la capacité de combattre et d’infliger
des coups très durs à la guérilla et à leur parrain rwandais. C’est toujours
facile de commencer une guerre, surtout lorsqu’en face vous n’avez que des
soldats-pillards peureux, qui fuient au moindre crépitement des balles. Mais
lorsque votre adversaire est prêt à se battre et à mourir pour son pays, la
guerre peut devenir très longue et pénible.
Sur ce dernier aspect, les Rwandais
et les Ougandais sont conscient qu’une guerre de longue durée contre la riche République
Démocratique du Congo ne les avantage pas. Car ils n’ont pas les ressources
naturelles et humaines pour soutenir une telle campagne militaire. En Afrique,
les militaires veulent gagner des salaires mais ne veulent pas mourir et ce ne
sont pas les soldats de Kagamé qui nous diront le contraire.
Des soldats de la FARDC à Goma. |
Cette offensive militaire, qui entre dans une nouvelle
stratégie adoptée par l’ONU pour mettre fin à la violence au Congo, ne devrait
pas s’arrêter en si bon chemin. L’ONU devrait augmenter la puissance de feu aérienne
pour couvrir avec efficacité les unités
des fantassins des FARDC dans leur quête de déloger ou désarmer complètement
toutes les forces négatives qui sévissent dans l’Est du pays.
Des soldats tanzaniens de la MONUSCO. |
Après le M23, la mission n’est pas encore finie. Il faudra
désarmer et expulser du Congo les rebelles hutus, auteurs des nombreux cas de
viol et d’assassinats sur les femmes perpétrés dans la région. Les guerriers « Maï-Maï »
aussi devraient désarmer et réintégrer le commandement des armées brassées.
Toujours en profitant de cette aura de succès militaires qui
se suivent, les autorités et parlementaires congolais devraient réfléchir, sans
tarder, sur la création d’un programme de service militaire obligatoire pour
tout jeune homme Congolais âgé de 18 à 22 ans. Il faudra une force de réserve composée
d’au moins un million de jeunes combattants, prêt à appuyer les différentes
unités militaires d’infanterie, de la marine et des gardes-frontières de la
FARDC.
C’est un projet ambitieux et couteux, mais qui contribuera à
ramener la paix et la sécurité au Congo; ce qui ne fera que profiter à la
grande et jeune démocratie congolaise.
C’est sûr que les Congolais ne ferment pas la porte aux
pourparlers de Kampala. Comment pouvons-nous parler de paix alors qu'ils nous
tirent dessus ?
Les Congolais ont toujours privilégié les processus de paix,
car c’est un peuple qui n’aime pas la violence. C’est un peuple riche d’une
tradition hospitalière légendaire. Mais la patience a aussi ses limites. Le
Rwanda et l’Ouganda sont en train de jouer au jeu du Chat et la Sourit depuis
15 ans. Ce comportement malicieux a causé beaucoup de ravages et de souffrances
au sein des populations congolaises.
Il est donc important de comprendre que les Congolais
retourneront à la table de négociation,
mais en position de combattants et non comme des éternels de plaignants.
Vous voulez du chocolat, nous vous donnerons du chocolat.
Vous cherchez une terre d’accueil, nous vous accueillerons chez nous volontiers.
Mais si vous nous chiez dans les mains, nous vous chierons dans les mains.
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