Brazzaville se prépare pour le sommet de la honte

Dans le cadre du Sommet des 3 bassins forestiers tropicaux, Brazzaville, la capitale du Congo se prépare à accueillir un sommet du 29 mai au 3 juin 2011 qui réunira des chefs d’État, des scientifiques et acteurs de la préservation de l’environnement et de la biodiversité terrestre.

Une forêt amazoniènne.

C’est en tenant compte du contexte préoccupant de la déforestation des grands bassins que le gouvernement congolais avait suggéré, en 2007 à Bali, le rapprochement des bassins forestiers tropicaux, en vue de promouvoir la coopération Sud-Sud et Nord-Sud par l’échange d’expériences et d’informations en matière forestière.

L’idée ayant traîné un peu, le président congolais Denis Sassou Nguesso l’a relancé lors du sommet d’Oslo, le 27 mai 2010, avec ses homologues de Guyane et d’Indonésie, ainsi que le Premier Ministre norvégien, sur la question de tenir un sommet des trois bassins à Brazzaville en 2011. Ils ont tous soutenu cette initiative. D’autres contacts ont eu lieu avec le Brésil, la France, la Chine, la FAO des ONG internationales, qui ont encouragé la tenue du sommet et se sont engagés à contribuer à son organisation.

Des gorilles de plaine de la reserve d'Odzala(Congo).

Mais le bât blesse est que le Congo lui-même, du moins ses dirigeants, ne se préoccupent jamais de la dégradation de leur milieu naturel ni de leurs populations. Ce qui préoccupe le président congolais et ses ministres, c’est la gloire, la présence à Brazzaville de nombreux chefs d’États étrangers, afin d’assouvir sa quête permanente de reconnaissance diplomatique.

En effet, le peuple congolais s’étant réduit lui-même à la mendicité et au clientélisme envers la famille présidentielle, Sassou ne voit plus d’autres challenges importants à prouver aux Congolais. C’est plutôt le leadership régional qui l’intéresse maintenant, d’où sa lutte permanente avec le pouvoir du Gabon, l'autre petit valet des blancs, pour organiser ce genre de sommets inutiles.

Pendant ce temps, les forêts congolaises sont surexploitées par l'appetit prédateur des compagnies forestières étrangères sans que le quotidien ni l’environnement des Congolais ne soient améliorés.

Brazzaville est devenue, après Kinshasa, la capitale la plus sale d’Afrique avec ses rues boueuses et insalubres. Une ville-capitale avec un charme naturel, mais triste, sale et sans vie.

Entre nous Congolais, avons-nous vraiment besoin de gaspiller autant d’argent en 5 jours, juste parce que le président veut faire visiter aux blancs le nouveau terminus de Maya-Maya et ces petits monuments construits à la gloire du colonisateur ?

Le monument Pierre Savorgnan De Brazza, principale carte touristique du pouvoir de Brazzaville.

Nos pauvres ménages, qui n’ont plus que les eaux de la pluie pour vider les fausses sceptiques, n’ont-ils pas autant d’importance que voir le sourire de Nicolas Sarkozy ?

Non, Congolais, ce beau pays que nous avons connu et qui nous a tous vu naître mérite beaucoup mieux que ce que l'image présentée par ces vieux dirigeants complexés et sans initiatives. Nous avons du talent et du savoir à revendre au yeux du monde, au lieu de la politique clientéliste entretenue par ces cadres qui récitent les louanges  dédiés au président Sassou tel des vieux perroquets. Le Congo vaut mieux que ça Congolais, même en Afrique nous sommes classés dans le groupe des derniers des derniers!

Puisse Dieu nous écouter afin qu’aucun chef de gouvernement important ne fasse le déplacement de Brazzaville. C’est encore de l’argent du contribuable congolais qui est jeté à la poubelle avec sommet inutile, alors qu’avec cet argent on aurait pu améliorer l’état de nos routes et la création d'une société de transport en commun à Brazzaville.

La charité bien ordonnée commence chez soi. Quand on veut inviter du monde chez soi, on s’assure d'abord que la maison est propre et que ses enfants ne sont pas malades. Ce n'est qu'une question de bon sens.