mercredi 11 juillet 2012

Sassou Nguesso initie ses enfants dans la politique


Jusque-là Sassou s’était toujours réservé de lancer ses enfants dans la sphère politique, se contentant de placer ses neveux à des postes influents comme Jean Dominique Okemba(Patron des renseignements), Edgar Nguesso(Chef de la garde présidentielle), Wilfried Nguesso(chef d’un parti affilié à la mouvance) ou Bruno Jean Richard Itou, l’éternel ministre. Mais ses propres enfants étaient toujours dans le milieu du business, loin des hautes fonctions politiques.

Aujourd’hui c’est clair maintenant, l’heure du vieux baobab a sonné pour préparer sa relève pour le pouvoir. Pour le faire il a fallu passer présenter ses enfants aux prochaines élections législatives qui se tiendront ce week-end. Il s’agit de Claudia Lemboumba Sassou-Nguesso, candidate à la députation pour le quartier 68 à Talangaï, et Denis Christel Sassou-Nguesso, candidat pour la circonscription unique d’Oyo, le village natal de son père. 

Claudia Lemboumba Sassou-Nguesso(40 ans) : conseillère du chef de l'État, chargée de la communication et des relations publiques. De plus en plus influente, elle fait son entrée dans le club des descendants œuvrant aux côtés de leur père - et visant parfois leur succession. Cette mère de deux enfants, veuve du fils de Jean-Pierre Lemboumba, l'un des grands baobabs de la vie politique gabonaise, fut particulièrement à l'œuvre lors de la présidence congolaise de l'Union africaine en 2006.
Claudia Lemboumba Sassou-Nguesso
Claudia est diplômée en management de l'American College of London. Elle voyage partout avec son père, au point que son nom est souvent cité parmi les nouveaux entrants d'un gouvernement remanié. 

Denis Christel Sassou-Nguesso : Très peu de gens connaissent son âge réel. On sait seulement qu’après une courte carrière militaire chez les cadets, il a démissionné pour raisons de santé.
Denis Cristel Sassou-Ngueso

Il est depuis l’an passé le DG Adjoint de la Société Nationale du Pétrole du Congo(SNPC) derrière Jérôme Koko. Mais ce n’est qu’une mascarade, car il est en réalité le vrai boss de la société. Il a été nommé à ce poste pour l’éloigner de plusieurs polémiques défrayées avec la COTRADE, la filiale de la SNPC qu’il dirigeait en maître, et ses dépenses somptuaires à Hong Kong. C’est cette filiale qui était chargée de commercialiser le pétrole congolais avant sa dissolution sous fonds d’accusations de malversations financières.

Claudia et Cristel ont totalement le droit se faire élire, comme tous les Congolais, et de briguer à des chaises au parlement congolais. Cependant, le problème se pose dans l’application de la loi sur la justice et l’équité entre les Congolais. Au Congo, culturellement les gens n’aiment pas déclarer leurs biens. Il est donc difficile d’analyser les contributions monétaires de chaque candidat.

On a vu la candidate Claudia Sassou faire des dons colossaux aux populations du quartier 68 de Talangaï, pour se faire élire dès le premier tour. Qui peut nous affirmer qu’elle n’a pas utilisé les fonds de la présidence pour financer sa campagne électorale?

Qui peut nous affirmer que Denis Cristel Sassou n’a pas puisé sur l’argent du pétrole pour financer sa campagne à Oyo?

Aujourd’hui, dans toutes les émissions du journal télévisé publique, on ne parle que de ces deux candidatures plus celles des autres candidats du PCT. Les autres candidats de l’opposition ne bénéficient pas des moyens financiers des candidats du PCT et ne bénéficient pas non plus de la couverture médiatique de Télé-Congo pour la campagne.

Nous sommes en train d’assister à la démocratie à la congolaise, où le plus fort- qui est le clan Nguesso- tente de s’imposer par la force sur la scène politique nationale.

Après sa réélection en 2009, le président Denis Sassou Nguesso avait promis que les choses allaient changer. Mais jusqu’aujourd’hui les Congolais ne voient aucun changement. Il y’a une justice pour une très petite minorité de la population et l’injustice pour le reste.

Le président Sassou ne cesse de nous parler de la paix à l’approche de chaque élection, mais la paix ne doit pas seulement venir de notre côté. Il doit aussi venir de son côté, de celui de sa famille et de ses amis, afin que tous les Congolais nous nous assoyons autour d’une table pour reconstruire la confiance brisée.
Les anciens milliciens "Cobras", pendant les années sombres de l'histoire du Congo.

L'agrément de la paix, pour des élections apaisées, ne suffit pas pour adopter une éthique. Il faut aussi y ajouter  l'adhésion du cœur.

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