Mondial 2014 : Kamel Djabou doit assumer seul l’élimination du Congo
Fodé Doré et Ulrich Kapolongo suivent les instructions du coach Kamel Djabour
Vainqueur à Ouagadougou face au Gabon (1-0), le samedi 7 septembre
2013, le Burkina Faso a coiffé le Congo
sur le fil pour le droit de passer au troisième tour des éliminatoires pour la
Coupe du monde 2014. Les Étalons passent devant le Congo, pourtant premier du
groupe avant la rencontre, mais tenu en échec par le Niger à Niamey (2-2). Cet
échec douleur pour les Congolais devrait être porté exclusivement sur le dos du
sélectionneur Kamel Djabour pour s’être entêté à utiliser un système de jeu décousu
et inefficace.
Fodé Doré(à gauche) et Ulrich Kapolongo ont eu une bonne entente dans la seconde période du jeu contre le Niger.
Les Diables-Rouges ont tout donné pour remporter ce match
capital, mais ils sont tombés sur un Mena national, pourtant déjà éliminé, mais
qui était décidé à leur barrer le chemin. Car au match aller, au Congo, les
deux équipes ne s’étaient pas séparés en enfants de cœur. Des supporteurs nigériens
avaient bastonnés à Pointe-Noire et des joueurs brutalisés par les services de
sécurité. Qu’à cela ne tienne, en condition égale, le Congo devrait remporter
ce match contre le Niger. Mais malgré une domination congolaise, c’est le Niger
qui s’est montré le plus dangereux avec une occasion franche de but à la suite
d’une frappe puissante deviée en corner par le gardien Mouko. Mahamane Traoré
va ouvrir le score à la suite d’une action personnelle où il s’est joué de
Francis Nganga et Makita Papou pour battre Mouka d’une frappe sêche à l’entrée
de la surface (1-0, 34e).
Ulrich Kapolongo(FC Qarabaj, Azerbaïdjan) a confirmé qu'il est le meilleur attaquant congolais du moment.
Le score à la mi-temps va s’arrêter là logiquement, avec une
équipe du Congo non sans envie mais en manque de solutions techniques et offensives.
Le problème est que Kamel Djabour n’a pas voulu changer son système ultra défensif
avec 3 milieux récupérateurs (Ewolo, Oniangue et Ndinga) et un seul attaquant
de pointe(Kapolongo). Chris Malonga et Douniama est d’office charger à générer
l’essentiel du jeu offensif. Mais ce fut un échec total d’abord à cause de l’incapacité
de Malonga, qui est actuellement sans club, à supporter le poids de l’attaque
congolaise.
Kapolongo en lutte avec Makita lors d'une pratique.
Ladislas Douniama également n’était pas apte pour ce genre de match
à cause de sa petite taille et ses lacunes techniques. Personne n’a compris ce
que Kamel Djabour avait en tête lorsqu’il a présenté ce Onze de départ dans un
match dont il était conscient que son poste et sa tête était en jeu.
Les diables-rouges en echauffement
Mené 1 à 0, avec plus rien à perdre, Kamel le « Chameau »
se décide à jouer le tout pour le tout en faisant remplacer, dès le départ de
la seconde période, Douniama et Ewolo par Fodé Doré et le virevoltant Junior
Mankiessé, attaquant vedette des Léopards de Dolisie. Ce changement va
totalement changer toute la physionomie du match. En effet, en 45 minutes le
Congo va se créer et concrétiser plus d’occasions que ces quatre précédentes
rencontres au complet. De par sa pointe de vitesse, Mankiessé va constamment
apporter beaucoup de danger sur l’aile droite, mais Fodé Doré manque de concrétiser
une occasion évidente dans la surface en reprenant une balle en force mais
directement sur la trajectoire du gardien.
Sur un corner qui aurait pu aggraver le score pour le Niger,
la balle tombe sur les pieds du « diable » de Mankiessé qui commence
une course folle sur l’aile droite et qui se conclue sur une passe millimétrée
pour l’égalisation de Fabrice Ondama(rentré dans le jeu une minute plus tôt à
la place de Malonga). Ce but libère le Congo qui reprend vie et espoir. Mais
juste de courte durée, le Niger va marquer un second but grâce à une contre-attaque
bien conclue par Kalilou Daouda (2-1 pour le Niger).
Césaire Gandzé(AC Léopards) n'avait pas été retenu contre le Niger
Mais le Congo n’avait pas dit son dernier mot et c’est
Kapolongo Zaolo qui le dira en reprenant de la tête plongeante, une autre tête
de Christopher Samba repoussée par le menton de la barre transversale (2-2).
Incroyable, quel match à rebondissement! C’était comme on dit au Congo « Ô
pessi mbwa, mbwa a boyi » (Tu donnes
au chien, mais celui-ci refuse).
Il est temps que Mouko Barel cède le poste du gardien des buts au jeune Christopher Mafoumbi(photo ci-contre)
Dans les arrêts de jeu, Fodé Doré rate l’immanquable dans
une bavure du gardien nigérien qui, si le but était rentré, aurait certainement
fait jaser et réagir la FIFA pour des possibles matchs arrangés. Malheureusement
ou heureusement que Fodé Doré a choisi de bombarder le corps du gardien à bout
portant, plutôt que de l’éviter avec une pichenette à 0, 5 mètre de la ligne
des buts. C’était tant mieux comme ça pour clore la polémique, car on ne
saurait jamais si l’amorti de la poitrine, puis le contrôle raté du gardien nigérien
(qui aurait pu prendre la balle avec les mains) était un clin d’œil à l’attaquant
congolais qui ne l’avait pas pigé.
En tout cas, on n’avait pas besoin de faveurs du Niger si
Kamel Djamour avait aligné les meilleurs joueurs dès le départ du match.
Pourquoi avoir opté de commencer avec 3 milieux défensifs dans un match où l’on
était condamné à gagner?
Fodé Doré(à droite) a manqué la balle du chaos contre le Niger
Pourquoi n’avoir pas titularisé la charnière centrale des
défenseurs locaux miangounina-Moubio, afin de permettre à Christopher Samba de
jouer au milieu du terrain?
Pourquoi, pourquoi, pourquoi…On en finirait plus. Et le
Congo pendant ce temps sa misérable corvée dans le football international. Des
États généraux s’imposent pour redéfinir le futur de cette sélection du Congo
et de la gestion de toutes les équipes nationales masculines comme féminines.
Il faudra reconstruire une toute nouvelle équipe, avec à la tête un nouveau
capitaine et des jeunes gardiens de but pour relever le vieillissant Mouko
Barel.
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