mercredi 4 janvier 2017

Gatineau, une ville du tiers-monde en Amérique du nord !

troittoir eneigée de Gatineau

Ne vous étonnez pas messieurs-dames,  vous êtes bien à  Gatineau, la ville jumelle d’Ottawa (la Capitale fédérale du Canada). Près de 50 centimètres de neige sont tombés sur la région de la capitale nationale  depuis le 28 décembre. La météo a indiqué que les précipitations vont continuer à ce rythme jusqu’au mois de février et cela aurait surement des répercussions sur le transport et les activités économiques de la région. 

Une rue de résidentielle de Gatineau prés du centre sportif municipal
En se promenant dans les rues de Gatineau, l’on croirait bien se retrouver à Lomé ou Brazzaville, mais avec un decors de neige teinté par la boue. Déjà, un ami résident  d’Amsterdam, en visite cet été, plaisantait en disant que le quartier Saint-Jean Bosco, prés de la Université du Québec en Outaouais, ressemblait à un de ses ghettos noirs sinistrés des la Nouvelle-Orléans.

Un trottoir sur la rue Saint-Joseph de Hull, devant la Place Cartier.


Gatineau, ou du moins le secteur Hull, marque la frontière naturelle entre la province francophone du Québec et sa sœur anglophone de l’Ontario, via Ottawa. La ville de Hull se situe à droite de la rivière Outaouais et juste en face se trouvant les imposants édifices gouvernementaux d’Ottawa et la Coline parlementaire fédérale. Cette frontière naturelle explique toute la différence de mentalité qui existe entre les cultures anglophones et francophones. Pendant que les premiers sont des fervents travailleurs, mieux organisés, dépensiers généreux qui sont tournés vers le service de la population, les seconds sont des râleurs, des paresseux et des avares qui veulent faire du business dans le service public.

90% des trottoirs de Gatineau attendent un déneigement d'urgence ce soir


Au moment où j’écris cet article, la dernière tempête de neige a cessé il y a 5 heures, mais il est difficile de circuler sur les trottoirs et les rues de Gatineau. Près de 90% des trottoirs et les deux tiers  des artères principales de la ville ne sont pas encore déneigées. Avec la montée brusque du mercure, le climat s’est réchauffé et la neige fond rapidement, rendant les rues et trottoirs impraticables pour les piétons comme les automobilistes. Pendant ce temps les services de déneigement sont aux abonnés absents. Tout le monde se plaint dans la rue.

une citoyenne de Hull mécontente
Cet après-midi, les citoyens de Gatineau étaient furieux contre les services de déneigement


Des citoyens croisés cet après-midi le long du boulevard Saint-Joseph à Hull comprennent mal pourquoi leurs trottoirs n'étaient pas déneigés depuis ce matin. Les personnes handicapées sont les plus affectées par cette désagréable situation. Avec l’école qui reprend bientôt, la neige sur les trottoirs va obliger certains enfants à marcher dans la rue pour se rendre à l'école. Par contre, dans la ville voisine d’Ottawa, c’est tout le contraire : le 2/3 des trottoirs est déneigé et les grandes rues sont propres.

nid-de-poule
Des nids-de-poule sur le boulevard Saint-Joseph de Hull


Nous nous retrouvons dans cette situation parce que l'automne dernier, le conseil municipal de Gatineau avait adopté une nouvelle directive prévoyant que 64 km de trottoirs à Gatineau allaient cesser d'être déneigés, afin de réaliser des économies récurrentes de 240 000 $. Depuis que le maire Maxime Pedneaud-Jobin a été élu par surprise il y a 3 ans, faire des économies budgétaires est la seule innovation et compétences qu’il nous a apportées.

L’année dernière, la Ville de Gatineau a reçu  près de 128 réclamations sur les nids-de-poule et a versé des indemnités énormes aux propriétaires de véhicules ayant subit des dommages.

Le transport urbain  de Gatineau moribond



Au Québec, il n y a pas que l’état des rues qui nous fait penser au tiers-monde. Le transport en commun et les attentes interminables dans les centres hospitaliers sont les clichés cachés derrière le paradis hivernal du Canada. Mais nous allons seulement ici parler de la STO(Société de transport de lOutaouais), car les autres problèmes ne sont pas abordés sur ce blog.

La nuit du 31 décembre 2016, plusieurs centaines de citoyens de Gatineau sont restés coincés à Ottawa alors quils étaient partis assister aux festivités commémoratives du Nouvel An sur la colline parlementaire. Apres minuit les autobus de la STO avaient cessé de fonctionner sans préavis, ils étaient donc contraints de regagner la maison à  pied sur des trottoirs non déneigés.

Le maire de Gatineau, Maxime Pedneaud-Jobin, est plus préoccupé par faire des excédents budgétaires que travailler pour l'essor de la vile et les conditions de vie des citoyens.
La STO a répondu aux critiques sur sa page Facebook, en disant ne pas avoir eu le temps nécessaire pour mettre en place un service de navette. Mais elle n’a pas pour autant préciser la date à laquelle l'organisateur des festivités, Patrimoine canadien, l'avait prévenue. Là encore il s’agissait de calmer les ardeurs des gens partis fêter le nouvel an, mais que dirions-nous de ces pauvres citoyens qui ont fini de travaillé dans les commerces de la capitale fédérale le soir du 1er Janvier ? 

Ils ont eu la désagréable surprise d’apprendre que les autobus de la STO avaient arrêté de circuler après 20h. Apres des  heures d’attentes dans les arrêts de bus, certains ont soit pris le taxi ou sont rentrés a la maison au rythme du Un-Deux, Un-Deux. Pendant ce temps, les chanceux résidents d’Ottawa profitaient tranquillement de leurs sorties, sachant que les autobus de OC Transpo circulaient jusqu’au petit matin.

Les chauffeurs d'autobus de la STO se paient des journées fériées en pleine affluence des congés du Nouvel An

Quand on soulève ce problème lors des sessions municipales, les dirigeants de la STO et ceux  du Conseil municipal adorent s’accrocher à la raison du déficit budgétaire pour évoquer les pertes financières de la société. Ceci explique que chaque année les frais d’abonnement mensuel de la passe-autobus ne cesse d’augmenter de 2$, mais parallèlement le service rendu public reste médiocre.

Le problème est qu’au Québec les gestionnaires des sociétés publiques veulent faire du profit avec le service à la population.  On ne peut pas faire de profit avec les services municipaux, car les citoyens payent déjà des taxes excessivement élevés pour accéder facilement à ces services, pour le bien de l’économie locale. Les gens ont besoin de circuler librement et rapidement pour se rendre au travail. Le maire Maxime Pedneaud-Jobina devrait démissionner pour incompétence notoire.

Il revient au gouvernement  et au Parlement  provincial du Québec d'être les garants de la pérennité et de la capacité de développement du service public dans nos grandes villes.

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