Pour venir à bout de la voisine RDC, CE 11 JUIN 2017, Sébastien Migné a encore refait appel à tout son effectif qui était présent lors du dernier regroupement en Mauritanie. Ce détail laisse croire qu’il aura de nouveau recours à son 4- 4-2 cher à lui et son ancien mentor Claude Leroy. Mais le sélectionneur des Diables-Rouges doit comprendre que personne ne veut le forcer à abandonner son système de jeu, sauf que ce match à haut risque est pris très au sérieux par une grande partie de la population congolaise. Sa capacité à mener le football sur les rails sera mis à défi lors de ce grand derby du Pool Malebo. Il est en train de jouer sur sa réputation et pour la suite de la confiance avec l’exigeant public congolais.
Ce n'est pas la première fois que le débat surgit. Après la défaite
contre la Mauritanie (1-2), en préparation, la question du système des Diables-Rouges
s'était déjà posée. Contre les Mauritaniens, Sébastien Migné avait choisi de
reconduire presque nom par nom le classement type de Claude Leroy de 2014-15,
pour faire jouer Prince Oniangue plus haut afin qu’il soit le meneur de jeu.
Delvin Ndinga est resté figé en arrière comme sentinelle avancée de la défense.
Les milieux créateurs excentrés étaient Arnold Bouka à gauche et Moise
Kounkou à droite. Avec cette configuration, on a vu une équipe complètement
débordée et en panne de solutions offensives. À gauche, Bouka n’a jamais été
capable d générer une seule action dangereuse ni assurer la transmission avec
les deux attaquants Thievy Bifouma et Fodé Doré. Le seul qui a tenté de faire
quelque chose fut Kounkou, mais ses qualités de petit dribbleur rapide le
poussaient toujours à revenir vers l’axe pour s’appuyer sur Oniangue, parce que
son profil n’est pas celui d’un ailier de débordement. Cette situation a emmené
à un blocage technique, avec les carences techniques de Prince Oniangue.
Thievy Bifouma contre la RDC lors de la Can 2015 |
Après coup, le sélectionneur congolais n’a pas cherché à changer de
système pour renverser la situation. Il n’y a eu que 4 changements, dont pour
cause de blessure du gardien Mafoumbi. Le Congo n’a jamais été en mesure de
poser des problèmes à l'adversaire, malgré le score en désavantage. Les
remarques que nous faisons ici sont pour apporter le changement afin d’évoluer.
Mais force est de constater que Sébastien Migné, tout comme son mentor et ami
Claude Leroy, est un conservateur pur dur.
Depuis
longtemps pourtant, le technicien semble préférer le 4-4-2 à tout autre schéma
tactique. En bientôt quatre ans cumulé à la tête de la sélection congolaise (si
l’on tient en compte son passage comme adjoint de Claude Leroy), le coach natif
de Bordeaux a toujours privilégié ce système.
Charlevie Mabiala |
Nous
voulons que le coach Sébastien Migné comprenne que le football n’est pas une
science exacte. Il y’a plusieurs facteurs et détails qui pourraient influencer
un match aussi capital que ce qui nous attend en République Démocratique du
Congo. Nous devons donc adapter nos schémas tactiques en fonction de l’adversaire
et des circonstances. On reconnait un bon entraîneur par sa flexibilité et sa
capacité de prendre les justes décisions lors des moments clés d’une rencontre.
Les amères
éliminations encaissées contre la RDC lors de la Can 2015(2 - 4) et celle
un an plutôt devant la Lybie lors du Chan 2014 (2-2), devraient interpeller le
technicien français, parce qu’il était l’un des acteurs de ces épisodes qui, à
chaque fois, a vu le Congo mener par 2-0 et échouer vers la fin.
Le jeune robuste défenseur Fernand Mayembo effectuera enfin ses débuts avec le Congo. |
Pour ce
prochain match du 10 juin, à Kinshasa, il sera impératif d’empêcher les
poulains de Florent Ibenge de déployer leur jeu impétueux à domicile. La
meilleure manière de le faire sera d’attaquer le léopard dans son propre jeu
comme l’avait fait le Burundi (2-2). Il faudra pratiquer une relance de balle
rapide du centre vers les ailes et exploiter au maximum les qualités athlétiques
des jeunes joueurs dont dispose Sébastien Migné.
Les Diables Rouges du Congo ont changé de visage avec des nouveaux joueurs lors du stage de Lisses(France). |
En effet, la sélection
congolaise vient d’enregistrer les renforts de jeunes binationaux talentueux
qui effectueront leurs débuts avec le Congo. Il s’agit de Dylan
Bahamboula(Dijon FC), Tobias Badila(Nancy), Juvhel Tsoumou(Wacker Burghausen,
D4 allemande), Yves Simon Pambou(Dunajska, D1 Slovaque) et l’attaquant-dribbleur
Jonathan N’sondé(Nantes). On parle de jeunes joueurs professionnels qui, certes
ne jouent pas dans des ligues d’élite, mais qui possèdent un bon niveau du
foot.
Dylan Bahamboula apporte de la qualité et de la technique dans le jeu congolais. |
Au lieu
de miser sur une paire Ndinga-Oniangue trop lourde au centre, il serait préférable
d’adopter un 4-2-3-1 avec un duo Massengo-Oniangé dans la récupération. Plus
haut dans l'entrejeu, le milieu offensif Dylan Bahamboula pourrait officier
comme le dépositaire du jeu pour assurer la liaison avec les deux milieu
excentrés qui pourraient être Thievy Bifouma(à gauche) et le supersonique Yves-
Simon Pambou(à droite). En attaque, le coach Migné aurait plusieurs options intéressantes
comme Fodé Doré, Sylver Ganvoula et le tanker allemand Juvhel Tsoumou.
Après avoir résisté longtemps aux appels de son pays d'origine, le Germano-Congolais Juvhel Tsoumou va enfin porter les couleurs de son pays natal. |
Ce passage
au 4-2-3-1, va permettre va permettre de briser le système de 4-3-3 de Florent
Ibenge en jouant compact sans ballon et en contre-attaquant de force avec les
ailiers et un avant-centre. Alors pourquoi ne pas adopter d'entrée un tel dispositif
qui va nous permettre de débloquer la situation comme contre le Nigeria en
2014?
Yves Simon Pambou sera précieux pour le Congo avec sa vitesse et son jeu de dribbles rapides. |
Ce qui
est intéressant avec ce système est que c’est un dispositif de 4-2-3-1 qui se
transforme rigoureusement en 4-3-3 quand on a le ballon, d’où l’importance de
ne pas aligner des joueurs lents pour ce match comme Ndinga, Oniangué et Doré.
En tout cas, peu importe, le système de jeu que nous réservera
Sébastien Migné, les Congolais ne leur demandent qu’une seule chose :
montrer aux Kinois que le ballon se joue fort de l’autre côté de la rive.
Si l’arbitrage est bon, ça va être un bon match de
football. Tu donnes au chien, le chien hum hum…il refuse.
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