Réception provisoire de la centrale à gaz de Pointe-Noire

Construite à Côte Matève, dans la banlieue de Pointe-Noire, la centrale électrique à gaz du Congo (CEC) dispose de 300 mégawatts avec possibilité d’extension de la production à 450 et 600 mégawatts. Cette infrastructure, fruit de la coopération entre le Congo et la société Eni, a été réceptionnée provisoirement le 11 juin dernier.


La CEC est alimentée en gaz provenant du champ pétrolier de Mboundi dans le département du Kouilou. Il est prévu, selon le directeur général de l’énergie, le développement des champs pétroliers en mer (Litchendi et Bonga) pour renforcer l’approvisionnement en gaz de la centrale, avant le raccordement avec le champ de Nkossa.

Dotée de deux turbines de 150 mégawatts chacune, la CEC est la deuxième centrale à gaz du pays après celle de Djeno d’une capacité de 50 mégawatts. La mise en service de la CEC permet au Congo de disposer d’une production de 600 mégawatts contre 400 mégawatts des besoins nationaux. Grâce à la CEC, la production à partir du gaz représente désormais environ 70% des capacités de production nationale de l’électricité.

Cependant, tout cela n’est que du bla bla bla. Le barrage hydroélectrique d’Imboulou, qui a été livré provisoirement il y’a un an, tarde à répondre aux attentes des congolais. Le président Sassou Nguesso, lui-même, ne saurait s’en cacher avec l’incident qui défrayé la chronique lors du sommet des Trois Bassins de Brazzaville. En effet, alors que le sommet battait son plein, dans la salle des congrès du palais des congrès, toute pleine, il y a eu un incident qui a failli provoquer des sueurs froides aux agents de sécurité. Devant ses pairs, venus prendre part au sommet, le président Denis Sassou Nguesso, hôte du sommet, délivrait son discours d’ouverture, avec le ton solennel qu’on lui connaît, une coupure d’électricité a, subitement, plongé la salle dans le noir.

Les Congolais présents dans la salle, autorités comme simples cadres, étaient sidérés et gênés. Quel camouflet ! Ni sa fortune personnelle, ni ses biens immobiliers en France et ailleurs n’ont pu lui éviter une telle humiliation devant ses pairs de la région, et ce malgré le terminal de Maya-Maya totalement renové. La réalité de la fatalité congolaise a rattrapé le président Sassou, qui comprend désormais que nul ne vit dans l’espace au Congo, pour échapper au calvaire que vit le peuple.

Le président de la République a, heureusement, eu les mots pour prendre la situation par le côté amusant. Il a tapé le micro, comme pour s’assurer qu’il n’y avait plus de son. Et, il a réagi, en disant: «Voilà, nous sommes au cœur de tout ça». Puis, il a poursuivi son discours, dans le peu de lumière qu’il y avait, sans sonorisation. Quelques instants après, il a demandé à ceux qui étaient au fond de la salle, s’ils l’entendaient. Ceux-ci ont confirmé qu’il pouvait continuer à lire son discours. Quelques minutes après, l’électricité a été rétablie et la sono a repris. A Brazzaville, cet incident était à la une de la chronique du week-end.

C’est pour dire au président que le Congo ne décollera pas uniquement avec les grands travaux réalisés par les chinois et leurs méga-investissements. Il faut miser sur la jeunesse en investissant dans l’éducation, la formation professionnelle et la qualité de l’enseignement au Congo. Le génie des concepteurs de la société ENI a fait que la construction de la centrale à gaz de Pointe-Noire, 2.5 fois plus puissante que le barrage d’Imboulou, ne prenne que 3 ans contrairement aux 8 ans qu’a pris la construction d’Imboulou.

C’est pour dire au président Sassou que si l’on pouvait renforcer l’apprentissage au Congo avec des nouvelles universités, des enseignants bien rémunérés et des chercheurs bien subventionnés, ce genre de camouflet qu’il a vécu pendant le sommet ne devrait pas avoir lieu. Avec les 8 ans que les Congolais attendent des chinois la livraison du courant d’Imboulou, on aurait pu déjà construire 3 centrales à gaz comme celui de Côte Mateve, des dizaines de micro centrales à énergie solaire, éolienne ou à base du carburant produit des copeaux de bois sec.

En 8 ans on aurait pu former des centaines de techniciens et ingénieurs aguerris pour s’assurer que le palais du parlement ne soit jamais victime de délestage électrique.