mardi 22 mars 2016

Cuba : la visite de Barak Obama a enterré le communisme.

Barack Obama et Raul Castro, Habana, Havane, Cuba, Colombia, México


Barack Obama a découvert La Havane dimanche lors d'une visite historique, en famille et sous une pluie battante, devenant le premier président américain en exercice à se rendre à Cuba depuis la révolution castriste de 1959. Cette visite, aux allures de contes de fées, a aussi définitivement enterré le communisme à Cuba. Le voyage du président Obama est une succession de faits de transformation de système économique et politique, amorcée depuis 5 ans, qui suit un processus irréversible.


Playa de Santa Marìa, Villa Clara, El Cubano, Cuba, México
La Playa Santa Marìa, à 30 km de val ville de Santa Clara(Cuba), est l'une des 7 merveilles des Caraïbes.

«¿Que bola Cuba?» («Comment ça va Cuba ?»), a lancé M. Obama sur son compte Twitter en utilisant une expression populaire, quelques secondes après l'atterrissage d'Air Force One sur l'aéroport Jose Marti.

Barack Obama, sa femme Michelle et leurs deux filles, Malia, 17 ans, et Sasha, 14 ans, ont parcouru à pied les rues détrempées de la vieille Havane.

Air Force One, USA, Canada, Pentagone
Air Force One juste avant son aterrissage à l'aéroport José Martì de la Havane.

Mais la pluie et un impressionnant déploiement de forces de police ont contribué à vider cette partie de la ville, classée au patrimoine de l'Unesco, déjouant un peu les plans du couple Obama, adepte de la simplicité et des bains de foule.

La famille Obama s'est notamment rendue dans la cathédrale de La Havane, trésor baroque du XVIIIe siècle où elle a rencontré le cardinal Jaime Ortega, un des artisans du rapprochement américano-cubain.
À Cuba, des affiches montraient côté à côte dans la rue Raúl Castro et Barack Obama avant l'arrivée du président américain.
La veille, les Cubains sont tous sortis pour nettoyer les rues et repeindre les murs pour la reception du président américain.

Avec ce voyage, M. Obama a démontré une fois de plus que sa stratégie de politique de détente et de rapprochement avec l’île antillaise était la meilleure solution pour enterrer définitivement le communisme et c’est un processus irréversible.

une touriste avec un vieux ford américain
Une touriste américaine pause devant une vieille voiture de fabrication américaine à la Havane(Cuba).

Pour moi qui ai vécu durant 14 ans dans ce cher pays, devenu de facto ma seconde patrie, je vis cet évènement historique comme si j’étais encore à Cuba. J’aurai aimé être sur place pour suivre les émissions radiotélévisées locales, afin d'écouter ce que l’élite politique et intellectuelle en pense. 

Playa Giron, Havane, France, Espagne, Séville, Argentine
Playa Giron, la Havane, Cuba. Toujours aussi superbe avec son sable fin.

Quand je vivais encore surplace (jusqu’ au début des années 2000), il ne se passait pas un seul jour sans entendre des critiques et insultes sur le gouvernement américain dans les médias. Fidel Castro n’avait jamais fait un seul discours sans critiquer la politique impérialiste du pays de l’Oncle Sam et ses inégalités sociales. Mais les choses ont changé depuis...

Il faut reconnaitre que l’avènement au pouvoir d’Obama, le premier président noir des États-Unis, a beaucoup contribué aux évènements. Premièrement, Barack Obama est très populaire au sein de la population cubaine et surtout les Afro-cubains. 

noirs de cuba, choco colombien, Espagne
La visite de Brack Obama fait fureur chez les noirs et metisses de Cuba
La population cubaine (11 millions d’habitants) est hétérogène et bien repartie avec une petite majorité blanche, suivie des métisse et ensuite des noirs. Mais il n’y a pas une race qui écrase une autre, bien que lorsqu’en regroupe les métisses et les noirs ensemble ce sont les Afro-cubains qui deviennent largement dominants. Hors ces derniers ont toujours été sous-représentés dans la scène politique et intellectuelle, y compris dans les institutions universitaires.

un afrocubain applaudit le passage d'Obama
Barack Obama inspire beaucoup de respect et d'admiration auprès des Afro-cubains
À partir de ce fait, les dirigeants cubains savaient que la politique des virulentes diatribes contre le mandataire américain actuel n’aurait pas d’échos au sein de sa population. À partir de 2008, l’idéologie des castristes a dû donc se réajuster progressivement. Le pragmatisme du nouveau président, Raul Castro, a aussi facilité les choses énormément. Depuis 2008 plusieurs interdictions sur les Cubains furent levées, comme le droit de voyager à l’étranger et aller s’établir ailleurs si les moyens le permettaient. 

Le secteur informel et plusieurs secteurs de services se sont aussi privatisés. Depuis 2010, l’État Cubain n’harcèle plus les travailleurs autonomes qui œuvrent dans l’informel et le commerce du détail comme avant.
Evan Longoria, Cuba, USA, Nicaragua, Angola
Evan Longoria, la star des Rays de Tampa Bays, sera de la partie demain contre l'équipe nationale de Cuba.

Cependant, les vraies avancées obtenues dans ce rapprochement ont été rendues possibles après 18 mois de négociations secrètes avec Raul Castro, qui ont débutées le 17 décembre 2014. Compte tenu de l’âge très avancé du président cubain (84 ans), nous pouvons donc affirmer que la fin du régime communiste est irréversible et imminente.

Ariel Borrero, la star du baseball de Villa Clara(Cuba), sera de la partie demain contre les Tampa Bays.

Toutefois, l’idéale serait que les Américains ne poussent pas trop fort pour un changement impulsif et brutal. Le socialisme a essoufflé l’économie cubaine, certes, mais elle a aussi apporté des bonnes choses à son peuple. Son modèle gratuit de santé publique et de l’éducation pour tous n’a pas son pareille dans le continent américain. Mais ce qui fait la force de Cuba de nos jours, c’est la tranquillité de sa société. C'est un pays où l’on peut se promener n’importe où et à n’importe quelle heure sans se soucier. À Cuba, on peut affirmer, les yeux fermés, qu'il y'a la paix et la tranquilité des esprits.

Assaut armé en moto, Venezuela, Mexique, Colombie, Congo
Un vol à main armé en plein jour à Caracas(Vénézuela). Il y'a beaucoup d'insécurité dans la majorité des pays d'Amérique latine.
Contrairement aux autres pays de l’Amérique latine, ils sont épargnés des violences politiques et sociales. La délinquance aggravée et criminelle que l’on retrouve un peu partout en Colombie, au Pérou, au Panama et même chez la voisine République Dominicaine, est inexistante à Cuba. 

Au Venezuela, par exemple, le pays est en train de vivre une vraie guerre civile qui n’a pas de fronts, ni d’ennemis déclarés. Les gens se procurent des armes à feu facilement en ville, et dans les quartiers défavorisés les querelles entre voisins se règlent à coups de machettes et de couteaux.

homicides au Vénézuela, Cuba, Colombie, Nigéria, Cameroun
Le Vénézuela est en train de vivre une tragédie nationale avec l'un des taux d'homicide les plus élévés du monde. C'est une guerre civile de tous contre tous.
Nous ne voulons pas voir notre linda Cuba sombrer comme ses frères de l’Amérique latine. Au Contraire, nous voulons que Cuba utilise cette expérience pour aider et inspirer les autres comme en témoigne son implication pour une sortie de crise négociée en Colombie.

Des groupes paramilitaires colombiens à Buenaventura(Choco).


Profiter simplement des moments


En tout cas, pour ce qui nous concerne aujourd’hui c’est la jolie et spectaculaire visite de la famille Obama qui nous rend heureux. Demain, ils vont tous assister à un match amical de baseball entre la sélection cubaine et l’équipe des Rays de Tampa Bay, au Stade Latinoamericano de la Havane.

Tampa Bays Rays, USA, Cuba, Mexique, Angola
Les Rays de Tampa Bay(USA) vont croiser la sélection cubaine du baseball demain au stade Latinoamericano de la Havane

Selon la Maison-Blanche, aucune rencontre n'est prévue avec l'ex-président Fidel Castro, âgé de 89 ans. Mais nous souhaitons vivement que cette rencontre ait lieu. Fidel Castro est une figure historique incontournable à Cuba. Il a aussi été un fervent soutien pour la lutte contre la ségrégation raciale et l’égalité des races partout dans le monde. Pour un dirigeant comme Barack Obama qui partage aussi ces valeurs, refuser de rencontrer Fidel serait une erreur de l’histoire.

Robert Moiran, baseball cubain
Luis Robert Moiran est l’une des principales promesses du baseball cubain

 Mais bon...De ce voyage historique d'Obama à Cuba, il y' aura sûrement beaucoup de polémiques, tant au niveau de ses adversaires politiques républicains, que chez les extrémistes purs et durs de la Révolution Cubaine. Cependant, il y'a un proverbe cubain qui dit « A mal tiempo, buena cara. », traduisez (« Faire contre mauvaise fortune bonne fortune »).

Quelques soient les critiques contre nos décisions, nous devons nous réjouir des petits progrès et regarder l’avenir avec optimisme.

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